Si certaines de leurs prédictions se sont avérées un tantinet abracadabrantesques – non, les voitures volantes et la téléportation c’est pas pour demain – les auteurs de science-fiction ne sont pas si mauvais que ça en anticipation. Preuve en est avec ces quelques inventions que Verne, Wells, Huxley & co avaient bel et bien prédit avant tout le monde.

La carte de crédit (Cent ans après ou l'An 2000, Edward Bellamy, 1888)

Cent ans après ou l’An 2000 d’Edward Bellamy raconte l’histoire d’un homme du XIXe siècle qui se réveille à Boston au moment de l’an 2000. Dans ce monde moderne, l’argent n’existe plus et les gens payent grâce à des cartes de crédit utilisables n’importe où dans le monde. Une plutôt bonne idée que les banques ont mis quelques dizaines d’années à développer puisque la première vraie carte de crédit ne sera elle inventée que dans les années 1950.

La bombe atomique (La Destruction libératrice, H. G. Wells, 1914)

Dans La Destruction libératrice, H. G. Wells raconte l’histoire d’une guerre généralisée aboutissant à la création d’un État mondial constitué en 10 blocs. Durant cette guerre, certains n’hésitent pas à utiliser une bombe surpuissante basée sur l’énergie nucléaire. Et ouais : H. G. Wells a inventé en 1914 la bombe atomique, 31 ans avant qu’elle ne soit utilisée pour la première fois au Japon.

La tablette tactile (2001 : l'Odyssée de l'espace, Arthur C. Clarke, 1968)

Dans 2001, l’Odyssée de l’espace, écrit par Arthur C. Clarke en parallèle du tournage du film de Stanley Kubrick, apparaît une tablette tactile qui permet d’avoir accès aux dernières nouvelles venant de la terre. Une petite invention bien pratique qui ressemble à s’y méprendre à votre iPad flambant neuf et qui permet notamment aux membres de cet équipage galactique de lire la presse « du monde entier ».

Les antidépresseurs (Le Meilleur des mondes, Aldous Huxley, 1932)

Dans Le Meilleur des mondes, Aldous Huxley décrit un État mondial dans lequel les êtres sont génétiquement modifiés in utero pour entrer dans telle ou telle caste de personnes. Dans ce monde peuple de control freak, la déprime et le coup de mou ne sont pas des options. Par conséquent, tous les citoyens carburent au Soma, un médicament stabilisateur d’humeur qui ressemble à s’y méprendre aux antidépresseurs inventés par l’industrie pharmaceutique dans les années 50.

Les panneaux à énergie solaire (Ralph 124C 41+, Hugo Gernsback, 1911)

Dans cette chronique de l’an 2660, Hugo Gernsback faisait de nombreuses prédictions, dont beaucoup se sont étrangement réalisées. Outre la télévision, le radar et le visiophone, il a ainsi inventé la notion d’énergie solaire environ soixante-dix ans avant que les scientifiques se penchent sur la question en 1978.

Les écouteurs (Fahrenheit 451, Ray Bradbury, 1953)

Dans Fahrenheit 451, Mildred, la femme du héros Guy Montag, s’endort toutes les nuits sur fond de vrombissements d’abeilles grâce à ses écouteurs intra-auriculaires. Une façon comme une autre de montrer le peu d’intérêt qu’elle porte à son mari et une scène étonnamment moderne quand on sait qu’Apple ne commercialisera son premier iPod et les écouteurs qui vont avec qu’en 2001.

L'Union Européenne (Tous à Zanzibar, John Brunner, 1968)

Censé se passer en 2010, Tous à Zanzibar décrit un monde surpeuplé où le contrôle génétique est devenu draconien et dans lequel les radiations ont considérablement augmenté le nombre de maladies héréditaires. Dans Tous à Zanzibar, John Brunner prévoit par ailleurs que les pays européens auront formé une union des nations, union qui (ô surprise) ressemble à s’y méprendre à notre belle Union Européenne.

La fusée (De la Terre à la Lune, Jules Verne, 1865)

D’abord paru sous la forme d’un feuilleton dans Le Journal des débats, De la Terre à la Lune raconte la collecte effectuée par le Gun Club de Baltimore pour réussir à construire une fusée qui parviendrait à amener trois hommes jusqu’à la Lune. Comme bien souvent, Jules Verne signe un roman visionnaire puisque nous sommes un peu plus d’un siècle avant le premier pas de l’homme sur la Lune, le 21 juillet 1969.

Les implants bioniques (Cyborg, Martin Caidin, 1972)

Saga SF devenue culte, Cyborg (adapté à la télé sous le titre de L’homme qui valait trois milliard) raconte l’histoire franchement pas très rigolote d’un pilote-astronaute qui perd un œil, un bras et ses deux jambes dans un terrible accident. Aidé par le docteur Wells qui lui créé des prothèses électroniques sur-mesure, il devient alors un cyborg. Depuis, pas mal d’autres chercheurs ont bossé sur les implants bioniques et la première jambe de ce type a vu le jour en 2013.

La fécondation in vitro (Daedalus or, Science and the Future, J.B.S Haldane, 1924)

Censé avoir inspiré Le Meilleur des mondes à Huxley, Daedalus or, Science and the Future est un roman d’anticipation dans lequel Haldane, qui était aussi un généticien renommé, imagine un monde où l’on pratique la fécondation in vitro afin de créer des êtres mutants. Heureusement utilisée à des fins un peu moins glauques, la fécondation in vitro existe bel et bien depuis 1977.

Et après tout les voitures volantes et la téléportation c’est peut-être pour bientôt…