« Un jour mon prince viendra, un jour je lui couperai la tête, et je partirai pour être pirate ou faire de la lutte avec tous mes suiveurs énamourés, et je leur couperai la tête. »

C’est pas Blanche-Neige qui ferait ce genre de serment.

Urraque de Zamora

Le roi Ferdinand de Léon avait 5 enfants : Sanche, l’aîné des garçons, d’autres garçons dont on se fout, Urraque, l’aînée des filles, et une autre fille dont on se fout. A sa mort, en 1065, Ferdinand, dit Ferdinando pour les intimes, divisa son royaume entre eux tous. Urraque récupéra la ville de Zamora et Sanche toute la Castille. Ce qui n’était pas suffisant pour installer sa collec’ de timbres, puisque Sanche décida d’attaquer ses frères et sœurs. Il assiégea alors Zamora et se cassa les dents (qu’il avait très jolies).

Depuis sa ville assiégée, Urraque eut en effet l’intelligence de passer un pacte avec Alphonse, un autre de ses frères qui avait prêté allégeance à Sanche, pour assassiner ledit Sanche. Vite fait bien fait, salut l’artiste. Ensuite, elle convoqua tout le monde et donna le royaume à Alphonse. Urraque, elle, préférait rester peinarde à Zamora, où le climat est très doux dit-on.

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Alvilda

Il semblerait que le père d’Alvilda, un roi gothique extrêmement protecteur avec sa fille, ait passé son temps à la suremmerder à coups de voiles sur la gueule pour qu’elle ne soit pas vue par les hommes et de vipères protectrices dans sa chambre. Un type, pourtant, réussit à convaincre le papounet qu’il était suffisamment correc’ pour pouvoir se marier avec Alvilda. Mais Alvilda préféra devenir pirate plutôt que de l’épouser ; elle réunit d’autres femmes pirates autour d’elle ainsi que des hommes pirates fous amoureux de l’équipe féminine de piraterie et se constitua une petite flotte de derrière les fagots.

Tu veux m’épouser ? Ecoute, t’es mignon, mais je vais plutôt mettre ce bandeau sur les yeux et souquer les arquebuses, ok ?

Crédits photo (Domaine Public) : Charles Ellms

Zhao de Pingyang

Zhao de Pingyang est un peu une parvenue dans le monde des princesses, puisque son père ne devint empereur de Chine qu’après sa naissance. Tang Gaozu, fondateur de la dynastie Tang, renversa en effet la dynastie Sui en 618 et prit le pouvoir sur ce pays dont on sait, hein, qu’il est aussi mystérieux qu’ancestral. Mais bon, Zhao méritait son titre, puisqu’elle recruta toute seule 70.000 soldats pour combattre avec elle dans ce qui était à l’époque nommé l’Armée de la Dame. Zhao avait 19 ans. A 19 ans, je dirigeais pas de soldats, moi.

Alice du Royaume-Uni

Troisième enfant de la reine Victoria, Alice était hémophile. Ça ne l’a pas empêché de faire un max de trucs coolos, comme supporter la cause féministe à la fin du XIX° siècle, militer pour l’éducation des femmes, diriger des hôpitaux et travailler comme infirmière pendant la guerre austro-prussienne en 1866 alors qu’elle était enceinte jusqu’aux yeux. Ajoutez à ça une vie de merde, avec mort d’un fils à 3 ans et décès à 35 ans, et vous avez une courte vie bien remplie.

Crédits photo (Domaine Public) : Franz Xaver Winterhalter

Khutulun

Née en 1260, la princesse mongole Khutulun était connue dans toute la Chine pour son goût pour la bastonnade. En plus de combattre sur les champs de bataille, son kiff ultime était de pratiquer la lutte. Oui, la lutte, ce truc où l’on porte plus vraisemblablement des slips en cuir que des robes de princesse. Elle jura donc qu’elle ne se marierait jamais avec un mec qui se révélerait incapable de la battre sur un ring. Personne ne la battit jamais. Elle se maria quand même. Il ne faut jamais dire fontaine, tout ça tout ça.

Khutulun était tellement cool que même Marco Polo dit qu’elle est cool dans ses écrits.

Crédits photo (Domaine Public) : Maître de la Mazarine

Brunehilde

Personnage de la mythologie nordique dont on peut imaginer sereinement qu’il n’a pas tout à fait vraiment existé mais faisons semblant, Brunehilde se retrouve dans des histoires pas possibles. D’abord, elle fâche Odin, un dieu assez balèze, en tranchant un débat à l’épée entre deux rois en faveur d’un roi qu’Odin aimait moyen. Comme Odin était un mec assez strict, il enferma Brunehilde dans une tour moche où elle était amenée à dormir dans des flammes. S’ensuivit un imbroglio amoureux façon ménage à trois qui s’acheva par la mort de tout le monde, Brunehilde tuant l’un des soupirants qui avait tué l’autre et, prise de remords, décidant de se jeter Jeanne d’Arc style dans le bûcher de l’homme qu’elle avait tué. C’est autre chose que la vie de château, ça.

Crédits photo (Domaine Public) : Johann Heinrich Füssli

Isabelle de France

Surnommée « La louve de France », Isabelle était pas le genre de fille à qui on pouvait la faire en anglais. Mariée à 12 ans au prince homo Edward d’Angleterre et exilée Outre-Manche, Isabelle faisait le dos rond. Edward s’acoquina avec un nouveau mec, Hugh, pas très sympa. Alors Isabelle se retrouva abandonnée par tout le monde sur un champ de bataille tandis que les armées écossaises s’apprêtaient à marcher sur son palais. Elle s’en sortit, rentra à Londres, et se rendit compte qu’Edward avait confisqué tout ce qui était à elle, y compris ses enfants, confiés à des ennemis politiques. Retraite. Retour en France. Organisation d’une armée et rassemblement de navires. Cap sur l’Angleterre. Victoire militaire. Arrestation du mari méchant et du petit ami encombrant.

Hugh fut écartelé par des chevaux, pendu, éventré et décapité. Sa tête orna quelques temps le London Bridge. Isabelle fit mettre Edward en prison pour ne pas s’attirer les foudres de ses soutiens politiques. Edward mourut en prison. De coups de poignard dans l’anus.

Crédits photo (Domaine Public) : Jean Fouquet

Chiomara

Princesse galate, Chiomara fit les frais, comme les autres tribus au mauvais endroit au mauvais moment, d’une conquête par les armées romaines. Elle fut capturée par un régiment et sa beauté ne passa pas inaperçue. Tellement pas inaperçue qu’un centurion, qui avait perdu la tête, décida de la violer tranquillement. Pris d’une fausse bonne idée de gros malin, le centurion ne la tua pas, mais proposa de la renvoyer chez elle à condition de recevoir une rançon d’or en échange. Les galates acceptèrent. Tout le monde se retrouva sur un terrain vague pour procéder à l’échange. Pendant que le tocardo de centurion comptait l’oseille, Chiomara incita d’un petit mot très calme les ressortissants de sa tribu à lui couper la tête. Le centurion perdit à nouveau la tête.

Chiomara ramassa la tête du centurion et la porta dans sa robe en regagnant ses pénates pour la montrer à son mari, façon de dire « tu peux pas test' ».

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Lakshmî Bâî

Née en 1835 en Inde, Lakshmî Bâî, qu’on peut considérer comme la princesse comportant le plus grand nombre d’accents circonflexes dans son nom, apprit pendant sa jeunesse le maniement de l’épée, de l’arc et des flingues. Elle était la fille d’un premier ministre indien.

On la maria à 12 ans à quelque raja sympa qui eut le bon goût de mourir peu après que les époux avaient adopté un gosse. Les Anglais, qui occupaient l’Inde et considéraient que Bâî n’était pas de sang royal, confisquèrent ses terres. C’était pas cool cool, comme peut en témoigner la réaction de Lakshmî Bâî, qui recruta une armée incluant des femmes soldats pour obtenir l’indépendance de l’Inde. Ensuite, c’est la bastonnade sévère. Lakshmî finit par crever en tirant sur l’homme qui lui avait tiré dans le dos.

Crédits photo (Domaine Public) : Amenhtp

Chelidonis et Arachidamia

L’histoire de Chelidonis et d’Arachidamia est racontée par Plutarque. Un vieux noble spartiate avait réussit le coup de sa vie en épousant Cleonymus, une jeune et belle noble de Sparte. C’était pas la joie à la maison, et Chelidonis finit par tomber amoureuse de son petit-neveu. Le vieux noble décida d’aller réunir une armée pour se venger de cette liaison insupportable. En général, 25.000 soldats, 2.000 chevaux et 25 éléphants sont suffisants pour tuer un couple. Les Spartiates, qui voyaient arriver la masse de loin, considérèrent qu’il valait peut-être mieux laisser les bonne-femmes en dehors de tout ça. Mais Arachidamia, une autre princesse, pénétra dans le Sénat avec une épée dans la main et menaça tous les sénateurs de les tuer si les femmes ne pouvaient pas se battre.

Pendant ce temps, Chelidonis avait installé un complexe système de corde à pendre entre la porte de sa chambre et son cou, de façon à ce que l’arrivée impromptue du vieux con soit synonyme de mort.

Comme quoi, il y a du bon dans la noblesse. Pas seulement des vieux dégénérés avec des nez bizarres, mais aussi des nanas ultra-violentes et qui kiffent la piraterie. Je vais peut-être faire un tour sur princesse-cherche-amour-pirate.com.

Sources : FlavorWire, Cracked