Les croyances d'Europe de l'Est ne sont pas forcément celles que l'on maîtrise le mieux, ou sont souvent occultées par la star des créatures de ces pays : les vampires. Il existe pourtant un tas de mythes le plus souvent effrayants et maléfiques et d'autres plus complexes ou tout bonnement inoffensifs. J’espère que vous passerez une bonne nuit après avoir lu ce top ! Si vous aimez ce genre d’histoires, on vous propose de découvrir le recueil de nouvelles “La Route d’où l’on ne revient pas et autres récits”, écrit par Andrzej Sapkowski, l’auteur de The Witcher. Vous le trouverez ici aux Editions Bragelonne. 

Le Baubas (Lituanie)

Le Baubas est l’une des variations du mythe du croque-mitaine que l’on retrouve dans de nombreux pays. Il s’agit d’une créature aux longs bras fins, aux yeux rouges et aux doigts crochus. On dit qu’il vient manger les enfants qui se conduisent mal, ce qui est généralement la caractéristique du croque-mitaine. Là où le Baubas est flippant c’est qu’il se cache directement dans les maisons et non dans la nature. Il peut être planqué dans les recoins sombres ou sous les tapis, donc clairement on n’est pas en sécurité chez nous.

Le Bannik (Russie)

Le Bannik est un esprit des salles de bains (oui ça existe). Bon faut dire que les salles de bains étaient communes, servaient également de genres de saunas et les femmes y pratiquaient la divination et y accouchaient. On représente le Bannik comme un vieil homme avec de longues griffes et il est conseillé de lui laisser de l’eau et de lui réserver la salle après trois séries de baigneurs sans quoi il agresse les gens qui viennent l’y déranger en les étranglant ou en les aspergeant d’eau bouillante. Il est également connu pour prédire le futur et on peut « le consulter » en se mettant de dos devant la porte entre-ouverte de la salle. Si les prédictions sont bonnes il tape délicatement le dos de la personne et si par contre ça sent mauvais il donne un coup de griffe.

Crédits photo (Domaine Public) : Ivan Bilibin

Le Külmking (Estonie)

Le Külmking est concrètement un protecteur des forêts. Le problème c’est que ce n’est pas un garde champêtre gentil, mais plutôt une version bien maléfique. En effet il mange les enfants vivants quand ils dérangent les esprits de la forêt. Il se présente sous la forme d’un fantôme impie qui poursuit ses cibles dans tous les endroits de la nature est c’est ce qui fait qu’il est bien flippant : il n’est pas présent dans un seul endroit fixe mais peut apparaître partout dans la nature. Certaines histoires disent aussi qu’il peut prendre possession de quelqu’un et faire le mal à travers lui. Sympa quoi.

La Kikimora (Russie)

Cette créature qui a inspiré les kikimores du monde de The Witcher est un esprit féminin de la maison. On la décrit souvent comme une femme bossue portant une robe sale et elle se cache derrière un poêle, dans la cave ou dans un cellier. Certaines versions disent qu’elle est l’esprit d’un enfant qui n’a pas été baptisé, d’autres qu’elle est celui d’une personne qui vivait précédemment dans la maison ou encore que c’est juste un esprit maléfique qui entre par la serrure pour étrangler les gens dans leur sommeil. On dit que pour apaiser une kikimora il faut laver tous ses pots et casseroles avec du thé de fougère. Si la maison est bien tenue, elle s’occupe des travaux domestiques, donc rangez bien votre cuisine.

Crédits photo (Domaine Public) : Ivan Bilibine

Le Strigoi (Roumanie)

Le Strigoi est un esprit tourmenté qui sort de sa tombe pour venir hanter ses proches et les personnes qu’il a connues. Ce n’est pas vraiment un zombie ni un vampire mais l’âme d’une personne qui n’était pas assez digne pour entrer au paradis de Zalmoxis (paradis de la mythologie Dace). Avec le temps, les croyances et l’histoire ont déformé son origine et les Strigois sont devenus plus proches des vampires et des goules (des striges également) : ils sortent la nuit se nourrir du sang de leurs victimes. On croit encore à leur existence aujourd’hui dans les campagnes roumaines.

Crédits photo : Thimothée Montaigne pour The Witcher Illustré : Le Sorceleur

Le Vodianoï (Russie, Pologne, Ukraine, Slovaquie...)

Cette créature est présente dans de nombreux pays de l’est car elle dérive de la mythologie Slave. Si son nom et sa description évolue en fonction du pays, le Vodianoï reste toujours une créature aquatique que l’on trouve par exemple dans les marais. Il est souvent comparé aux ondins ou aux tritons d’autres croyances et noie ses victimes (hommes ou animaux) imprudentes qui s’approchent de l’eau. Il les attire vers le fond et conserve leurs âmes dans des bocaux. Seuls les pêcheurs et les personnes qui travaillent près des plans d’eaux sont généralement épargnées car elles font des offrandes aux voldianoïs en leur jetant du tabac à pipe. Oui parce que ces créatures fument la pipe et jouent aux cartes.

Crédits photo (Domaine Public) : Ivan Bilibine

Le Krakonoch (République Tchèque et Pologne)

Le Krakonoch est un géant vivant dans les montagnes entre la Pologne et la République Tchèque. Représenté souvent comme un gros Golem de pierre, il est réputé pour être assez imprévisible. Imprévisible genre il peut avaler un promeneur d’une bouchée, provoquer une avalanche de pierres sur un groupe de randonneurs ou sauver la vie d’un enfant gelé dans la neige en soufflant sur lui l’air « chaud du printemps ».

Vila (Serbie)

Présentes dans de nombreux pays, les Vilas ou Wilis sont l’équivalent des nymphes grecques. Elles vivent dans la forêt et selon les croyances sont les esprits de vierges mortes sans baptême ou de femmes condamnées à errer pour la « légèreté » de leurs vies passées. Bien qu’elles soient rarement décrites comme hostiles ou monstrueuses, dans certains pays elles peuvent faire mourir un homme en dansant avec lui jusqu’à l’épuisement. Ce sont de belles jeunes femmes qui portent des robes faites de feuilles ou des spectres et des croyances différentes disent d’elles qu’elles peuvent soigner les gens d’un empoisonnement.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Andy Paciorek

Le Bubak (Slovaquie)

Aussi appelé babok, bebok en Pologne, on trouve des évolutions de sa croyance en Russie, en Ukraine et dans d’autres pays. Il s’agit d’un être souvent représenté comme un vieillard avec un sac de toile sur la tête (ce qui explique l’évolution de sa description comme celle d’un épouvantail) qui effraie les enfants qui ne se conduisent pas bien mais ne les enlève pas forcément (ça dépend du pays). C’est encore une déformation du mythe du croque-mitaine qui peut se cacher sous le lit des enfants pour les punir / les kidnapper s’ils n’obéissent pas. Si sa forme (vieil homme ou monstre) et ses « punitions » varient entre les pays, il a toujours un sac sur la tête, ce qui lui vaut le nom anglais de « Sack Man ».

Baba Yaga (Russie)

Baba Yaga est probablement la créature la plus connue de ce top. Il s’agit d’une vieille femme très présente dans les croyances slaves, donc également dans plusieurs autres pays que la Russie. On la représente généralement comme une « sorcière » qui capture et mange des enfants. Elle vit dans une maison dressée sur des pattes de poulets au milieu de la forêt. Le personnage est assez complexe car selon les contes elle peut se montrer moins méchante, parfois même comme une gardienne de la forêt, mais elle est en général utilisée pour effrayer les enfants et les empêcher de s’aventurer seuls dans la nature.

Crédits photo (Domaine Public) : Ivan Bilibine

Sources : One Dio, Europe is not dead, Unidivers.

Vous pensiez tout savoir sur les histoires effrayantes à raconter pendant vos soirées à frissons. Loupé ! Il reste encore de nombreuses légendes et mythes méconnus. Si ces histoires vous intéressent et que vous aimez la fantasy Andrzej Sapkowski, l’auteur de The Witcher a écrit le recueil de nouvelles “La Route d’où l’on ne revient pas et autres récits”. Il y revisite des légendes et histoires façon fantasy, vous le trouverez ici aux Editions Bragelonne.