Même si les classements existants des villes les plus polluées de France ont du mal à se mettre d’accord, certains mauvais élèves se font régulièrement remarquer par leurs piètres performances et leurs mauvaises habitudes en termes de pollution. Top 10 de ces villes qui ne manquent pas d’air.

Marseille

A jamais les premiers, même dans les classements du pire. La cité phocéenne serait donc la ville la plus polluée de France, notamment à cause des concentrations de dioxyde d’azote dans l’air dû au trafic routier. Rappelons au passage que Marseille roule sur Paris en étant la ville la plus embouteillée de France… et pas qu’au Pastis ! Elle souffre aussi du trafic maritime lié au fret de marchandises et au transport de passagers qui participent à pourrir son atmosphère. Marseille enregistrerait d’ailleurs un taux de concentration de dioxyde d’azote 5 fois supérieur aux recommandations de l’OMS ! Autant dire que la Bonne Mère a les bronches qui sifflent !

Paris

Cette belle couleur ocre qui survole la Capitale les jours de beaux temps n’a rien d’exotique. Elle ne vient pas tout droit du Sahara mais des pots d’échappement des véhicules qui jouent les auto-tamponneuses dans et autour de la ville et qui recrachent leurs particules fines dans l’air. La circulation automobile serait ainsi responsable de 60 % des émissions. Quant aux pics d’ozone, Paris atteint des records avec des émissions 75 % supérieures aux normes acceptées. Suffisant pour catapulter la capitale parmi les 20 villes les plus polluées au monde. Ici c’est Paris pollué !

Grenoble

Ah Grenoble ! Ses montagnes, ses autoroutes, son dioxyde d’azote et ses particules fines… Un combo qui fait tousser toute la ville et ses habitants qui gardent la tête coincée dans la cuvette formée par le relief alentour. Heureusement, pour survivre, les Grenoblois ont trouvé la parade et respirent toute la journée les effluves qui s’échappent des restau à tacos. Certes, c’est une pollution comme une autre, mais au moins elle a le mérite de faire saliver tout en nous remplissant le bide.

Lyon

A Lyon, la pollution se trouve à la fois dans les airs, dans les sols et parfois même dans l’eau ! Rarement épargnée par les pics de pollution liés au trafic routier, l’agglomération lyonnaise souffre surtout d’une importante pollution des sols due à ses sites et autres friches industrielles. Il y aurait ainsi pas moins de deux millions de mètres carrés de sous-sol avec une forte teneur en hydrocarbures, en plomb et même en chrome. Des mesures scientifiques auraient également relevé à certains endroits des taux de nitrate anormalement élevés dans l’eau, ainsi que des traces d’arsenic. Une grande et belle ville comme on les aime !

Montpellier

A force d’accueillir tous les Français en mal de soleil et en quête d’un cadre de vie cool et agréable, la ville s’est transformée en un paradis de la bagnole que les aménagements de transports en commun peinent à limiter. Circuler à Montpellier et aux alentours est devenu une tannée, et ce toute l’année, avec des pics de pollution à asphyxier un Parisien. Résultat, la préfecture de l’Hérault est sur la seconde marche du podium des villes les plus polluées de France. Pour y remédier, une Zone à faible émissions va être mise en place qui interdira la circulation des véhicules les plus polluants.

Crédits photo (CC BY 2.0) : Wolfgang Staudt from Saarbruecken, Germany

Strasbourg

Régulièrement pointée du doigt pas l’Union Européenne pour ses taux de NO2 (dioxyde de carbone) anormalement élevés, Strasbourg souffre de sa situation géographique qui la situe sur l’axe emprunté par les transports routiers vers nos voisins européens de l’est. Le trafic routier représenterait ainsi 60 % de la pollution au NO2 et près d’un tiers des particules fines. Les industries de la région ne sont pas en reste et rejettent dans l’air des polluants dont les relevés sont largement minorés soit parce qu’absents des listes des composants à contrôler (le sulfate d’hydrogène et le butadiène par exemple), soit parce que les industriels sont chargés de s’auto-contrôler… d’où on l’image, une certaine tendance à la clémence.

Roubaix

Ce n’est pas parce que c’est sous nos pieds que ce n’est pas nocif pour la santé. Le passé industriel de Roubaix continue ainsi à polluer l’air et le quotidien de ses habitants. Plus de 160 terrains seraient ainsi contaminés aux métaux lourds, aux hydrocarbures et aux solvants. Un héritage de l’époque où la ville accueillait une riche activité industrielle notamment textile. Quand les programmes de réhabilitation de ces zones polluées existent, ils sont longs à se mettre en place. Ailleurs, les habitants ne sont pas toujours conscients des risques qu’ils encourent. Pas de quoi, cependant leur faire perdre le nord.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Mairie de roubaix

Le Havre

Au moins, le Havre annonce la couleur : ce sera du gris, à l’image de ses zones industrielles et portières. La qualité de l’air est au diapason, c’est à dire médiocre avec une forte pollution à l’ozone ainsi que des taux de dioxyde de soufre anormalement élevés. Au passage, notre odorat en prend également un coup dans le pif. De quoi, reprendre en coeur le chant des supporters du Stade Malherbe de Caen lorsque leur équipe rencontre celle du Havre : « Le Havre, c’est moche, ça pue et ça pollue » !

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Ville du Havre

Nice

Si la vie est plus belle au soleil, elle risque aussi d’être plus courte. Du moins, c’est ce que l’on pourrait penser en jetant un œil à la qualité de l’air que l’on respire à Nice. Malgré les gros efforts de la municipalité pour réduire la pollution atmosphérique (développement du tramway par exemple), la ville souffre toujours de la pollution maritime émise notamment par les bateaux de croisière), de celle émise par le trafic aérien de l’aéroport voisin qui ne cesse de s’étendre, et d’une politique de bétonisation de certains quartiers qui tend à réduire la quantité d’espaces verts, tout en augmentant la densité du nombre d’habitants. Ça donnerait presque envie d’y passer ses vieux jours.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Hgp01

Mulhouse

Un jour de février 2021, une entreprise suisse spécialisée dans les purificateurs d’air et les instruments de mesure de la qualité de ce dernier a publié un classement des villes les plus polluées au monde. L’info est reprise partout : en France, Mulhouse serait la quatrième ville la plus polluée de l’hexagone ! Sauf qu’il suffit de cliquer sur le lien pour afficher la source de l’étude pour constater que c’est loin d’être le cas, Mulhouse apparaissant en 19ème position. La preuve que la pollution n’est pas seulement dans l’air mais qu’elle existe aussi dans l’information qui circule, parfois sans aucune vérification.