La gémellité fascine le monde scientifique et la culture populaire. Vrais jumeaux, faux jumeaux, jumeaux maléfiques et doppelgänger, on connaît le tableau. Ce qu’on sait moins, c’est qu’il existe énormément de cas de gémellités différents, certains naturels, certains causés par des dysfonctionnements organiques, qui peuvent aboutir à des situations cocasses ou très très bizarres. Et la plupart du temps, on ne le sait pas parce que personne ne mène d’enquête sur l’origine de la gémellité.

Les jumeaux d'une mère différente

En 2007, la famille Bernabas, qui galérait à avoir un gosse depuis des années, décide d’avoir recours à la fois à une fécondation in vitro et à une GPA, la fécondation in vitro ayant très peu de chances d’aboutir. Résultat, les deux grossesses sont arrivées à terme au même moment et Laurent et Hannah, deux filles d’un même père mais pas de la même mère, sont nées à quelques instants d’écart. Ca fait zarbi, hein.

Les jumeaux qui ont deux couleurs de peau différentes

L’un ou l’une est noire, l’autre est blanche, ou asiatique, bref, toutes les combinaisons sont possibles. Cela peut arriver en cas d’union mixte, en cas d’hyperfécondation par deux pères, ou si deux personnes métisses ont des jumeaux. Ca a été le cas en Angleterre où deux jumelles sont nées en 2008 de parents dont les propres parents étaient tous deux l’un noir l’un blanc, l’une des filles prenant toutes les caractéristiques blanches, l’autre toutes les caractéristiques physiques des noirs. Personne ne croit qu’elles sont soeurs ; pourtant, elles sont jumelles.

L'Ischiopagus

L’Ischiopagus est une malformation humaine très rare qui survient lorsque deux foetus jumeaux s’entremêlent. L’un des foetus cesse alors sont développement et se voit absorbé par son jumeau, ce qui fait qu’il se retrouve avec plusieurs bras, plusieurs jambes, plusieurs colonnes vertébrales. En gros, une histoire de frères siamois où l’un des jumeau cannibalise l’autre et où les chances de survie sont très très très limitées.

Les jumeaux à chromosomes mêlés, ou chimères génétiques

Comment peut-on parler de jumeau s’il n’y a qu’un gosse ? Eh bien parce qu’il y’a eu un phénomène de chimère génétique. En gros, deux ovules fertilisés fusionnent pendant la grossesse et on se retrouve avec un seul individu constitué de deux patrimoines génétiques. La plupart du temps, le phénomène ne sera jamais détecté dans la mesure où les tests ADN sont rares quand on n’assassine pas sa famille. Mais parfois, les chimères peuvent présenter des zones de peau de couleur différente ou des spécificités de ce genre.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Burkhard Hinnersmann

Les jumeaux inversés

Les jumeaux inversés sont inversés. En réalité, le principe est tout simple : les ovules se séparent plus tard que chez les jumeaux identiques. Du coup, l’un des gosses est gaucher, l’autre droitier ; leurs implantations capillaires sont inversées ; et, si leur nez est tordu, il ne le sera pas dans la même direction. Du coup, on les repères facilement. Environ un groupe de jumeaux sur 4 est concerné par le phénomène.

Les jumeaux à globules polaires

Dits aussi jumeaux à demi-identiques. Il s’agit là d’un cas théorique qui a dû se produire sans qu’on le sache. L’idée est qu’un ovule pourrait se séparer en deux parties non-égales, la partie la plus petite prenant dès lors le nom de globule polaire, lequel ne survit que très rarement. Et si l’ovule principal et son globulaire polaire se retrouvaient fertilisés, il en résulterait des jumeaux à demi-identiques, qui partageraient 75% de génétique commune.

Les jumeaux semi-identiques

Ok, on est sur un principe de vrais jumeaux sauf qu’au lieu qu’un seul sperme féconde l’ovule, deux spermes fécondent l’ovule au même moment. Le premier cas du genre a été identifié en 2007. Le gynéco en charge de suivre la grossesse s’est alors rendu compte qu’un des jumeaux à venir était hermaphrodite. En réalité, deux spermatozoïdes d’un seul et même homme avaient pénétré l’ovule au même moment. En général, ça déconne, mais parfois les jumeaux naissent.

Le syndrome de Turner

Le sexe des vrais jumeaux est déterminé de manière aléatoire, comme pour une grossesse normale : dans le cas de vrais jumeaux, le sexe des deux parties sera le même. Mais le syndrome de Turner veut que deux jumeaux identiques puissent avoir des sexes différents. Quand un foetus en développement perd son deuxième chromosome assez tôt et que ce deuxième chromosome était un Y, et bah on se retrouve avec une fille. Les jumeaux se ressembleront, mais la fille aura des problèmes de développement et de reproduction plus tard. Le phénomène est souvent découvert tard.

La superfécondation

La superfécondation est un phénomène assez rare qui intervient lorsqu’une femme est fécondée par deux hommes différents dans deux ovules différents. Comme nous sommes plutôt monogames, autant dire que les cas ne sont pas légions. Le phénomène est en revanche très très commun chez les chats, par exemple. Le résultat, ce sera des faux jumeaux qui n’auront en commun que le patrimoine génétique de la mère, celui du père n’étant pas le même pour les deux.

La superfétation

Généralement, quand une femme est enceinte, son corps ne produit plus d’ovules. Sauf que, par deux fois au moins, en 2007 et 2015, une femme enceinte a continué à fabriquer des ovules qui peuvent être fécondés. Du coup, une femme enceinte tombe à nouveau enceinte. Il s’agit d’un dysfonctionnement double, le premier étant lié à la fabrication d’autres ovules, le second à un dérèglement du rythme menstruel puisque la femme concernée ovule très tôt après avoir été fécondée. Et voilà comment on se retrouve avec deux gosses, à condition que le deuxième ne soit pas prématuré lors de l’accouchement du premier.

Crédits photo (Domaine Public) : Robert Markowitz

Et si vous ne savez pas quoi donner comme prénoms à vos enfants en doublons, on vous a listé les pires prénoms à ne jamais donner à des jumeaux. En attendant un conseil, n’allez pas faire de vannes aux parents de jumeaux.Source : Listverse, Wikipédia