Quand on crée, on tend à distordre le réel pour le réinventer à sa sauce ; et qu’on prend une référence à un truc, et qu’on la mélange à une référence à un autre truc, et qu’on habille ça de mots qui nous font marrer parce qu’on les a lus autre part. Bref, tout ça n’est que combinaison, recombinaison, recombinaison de combinaison.

Le kamehameha de Dragon Ball, directement pompé à une dynastie de rois d'Hawaï

Les Kamehameha sont les souverains les plus connus d’Hawaï. Le premier a unifié Hawaï à la fin du XVIII° siècle et ses successeurs ont régné sur l’île jusqu’en 1872. Le créateur de Dragon Ball, Akira Toriyama, a emprunté ce nom en profitant de son homophonie avec l’expression « vague destructrice de la tortue » en japonais pour nommer la plus célèbre des attaques du manga.

Carl Fredricksen est inspiré de Spencer Tracy

Le héros de Là-Haut a été calqué sur l’acteur Spencer Tracy. Enfin calqué, calqué, façon de parler. Mais c’est rigolo de voir que ce procédé qu’utilisait déjà Morris quand il dessinait Lucky Luke a été repris à leur compte par les artistes de chez Disney.

Crédits photo (Domaine Public) : Trailer created by Columbia Pictures

La Duchesse d'Alice au Pays des merveilles est une variation autour de la Vieille femme grotesque de Quentin Metsys

On peut le voir directement en comparant les deux tableaux.

Crédits photo (Domaine Public) : Sir John Tenniel
Crédits photo (Domaine Public) : Quinten Metsys

Les dîners de cons, une pratique surréaliste

Le dîner de cons n’est pas une invention de Francis Veber. Ce sont les membres du groupe surréaliste dans les années 1920 qui ont inventé ce concept : chaque invité devait ramener un con et un vote officieux était réalisé à la fin de la soirée pour élire le meilleur con. Un principe repris pour la pièce puis le film de Veber en 1999.

Il y a eu un Arsène Lupin dans la vraie vie

Il s’appelait Marius Jacob et s’est suicidé en 1954 à 74 ans. LE mec était anarchiste, élégant, séducteur et fantasque. Il cambriolait les riches avec des dispositifs ingénieux et donnait une partie de son magot aux pauvres. Condamné au bagne en 1899, il s’évade en 1900 et s’établit comme quincaillier pour étudier tous les modèles de coffre-forts. Puis il met en place des techniques rodées de repérage, se déguise habilement, laisse des mots géniaux, dont celui-là, au domicile de Pierre Loti – il ignorait qu’il se rendait chez lui : « Ayant pénétré chez vous par erreur, je ne saurais rien prendre à qui vit de sa plume. Tout travail mérite salaire. Attila. – P.S. : Ci-joint dix francs pour la vitre brisée et le volet endommagé. »

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Le Dahlia noir, un film adapté d'un livre adapté d'une histoire vraie nommée ainsi d'après un film nommé ainsi d'après un ballet

En 1947, on retrouve le cadavre d’Elizabeth Short dont le meurtrier ne sera jamais identifié. Apprentie actrice, elle fait penser aux journaux à un film noir sorti deux ans auparavant, Le Dahlia bleu : résultat, on la surnomme le Dahlia noir. Là-dessus, Ellroy, dans les années 90, en fait un bouquin, logiquement appelé Le Dahlia noir, lequel sera adapté dans un (très mauvais) film par De Palma en 2005. Et le plus marrant, c’est que Le Dahlia bleu est aussi un titre piqué à un ballet de Petipa qui date de la fin du XIX° siècle. Ou comment réalité, art et popculture s’entremêlent.

Etonnant, n’est-ce pas ?