Avant, nos parents avaient des principes (enfin pas toujours, parfois nos parents étaient vraiment dangereux). Après, ils ont eu des petits-enfants. Du coup, entre nous et nos mômes, les règles ont un tout petit peu changé. Et ils font avec eux des choses que même en rêve, on n’aurait jamais pu espérer avoir.

Ils leur achètent du pain de mie sans croute

Ils payent donc plus cher pour avoir moins de pain. Nous, on se faisait engueuler si on avait le malheur de dire qu’on n’aimait pas les yaourts avec des morceaux.

Ils les encouragent à devenir footballeur et chanteuse

Ils trouvent soudain que c’est super, de vivre de sa passion, et même que les études, ce n’est pas si important, en tout cas après le CM2.

Ils les soutiennent à fond dans leur collection de cartes Pokémon et de Stikeez

A l’époque, on pouvait se brosser pour avoir un Babies avec la couche qui devient rose ou bleue sous l’eau, une totoche, un Magic Trolls avec les cheveux violets ou un calot Galaxy, ou tout ce qui était à la mode dans la cour de récréation, soi disant parce que c’était des « merdouilles » qui ne « servaient à rien ». Contrairement aux Stikeez à ventouses, donc.

Chez eux, les enfants ont le droit de sauter sur les lits et de se mettre debout sur le canapé

C’est bien, puis c’est pratique, après, quand on les récupère à la maison et qu’il faut leur réapprendre les règles élémentaires de vie en société. Il paraît loin, le temps où il fallait se tenir droit et ne pas mettre les coudes sur la table.

Ils trouvent que les baskets qui clignotent, c'est rigolo.

Les tee-shirts Walt Disney aussi, et les parures de lit La Reine des Neiges encore plus, c’est dingue comme ils ont plus d’humour qu’il y a 30 ans. Clairement ils auraient eu carte blanche sur notre sélection de cadeaux pour les fans de La Petite sirène.

Ils ont offert UN calendrier de l'Avent Kinder PAR petit-enfant

Non seulement on a les boules, mais en plus nos propres enfants ne nous croient pas quand on leur dit qu’à l’époque, c’était un pour tous les enfants, avec des fenêtres à ouvrir à tour de rôle. Et que quand on ouvrait enfin la nôtre, on trouvait, ô miracle, un vieux dessin de traîneau derrière.

Ils prennent systématiquement la défense de leurs petits-enfants

Quand on leur dit qu’on n’en peut plus de nos gosses, ils nous répondent que c’est bizarre, avec eux ils sont adorables. Et si on a le malheur de raconter qu’à l’école, c’est un peu compliqué, il ne faut pas chercher, c’est la maîtresse qui est incompétente.

Ils achètent des céréales juste pour le petit cadeau à l'intérieur

« Du moment que ça fait plaisir aux petits, peu importe qu’ils finissent le paquet après, non ? » Non, bien sûr.

Ils s'en tapent royalement que les enfants ne finissent leur assiette ou pas

Ils arrivent même à nous sortir « Oh, il se laissera pas mourir de faim, va. ». Comme si nous, en revanche, à l’époque, il fallait mieux que les parents insistent au cas où on serait assez cons pour se laisser mourir de faim.

Ils leur achètent des VRAIS trucs de marque

La pâte à tartiner c’est du Nutella®, pas de la « Confi’choco ». Et on est à peu près sûrs que si nos enfants rêvaient d’un bombers Schott®, ils auraient un bombers Schott®, pas un blouson School du marché.

On fait comme si on était un peu aigris mais pas du tout (ou si peu). D’autant plus qu’on fera sûrement pareil avec nos petits-enfants. Et puis on les aime bien, nos parents, surtout quand ils ont gardé nos enfants pendant toutes les vacances de la Toussaint (qui sont de loin les pires vacances de l’année).