Parfois, des gens font des phrases qui commencent par « je te parie que dans 50 ans un mec à moustache tuera tous les Juifs ». Généralement, quand ces gens se plantent, leur prédiction tombe dans l’oubli. En revanche, quand il s’avère qu’ils avaient raison, on s’en étonne beaucoup beaucoup. Etonnons-nous ensemble, voulez-vous ?

Tocqueville a prédit la guerre froide

En 1840, dans De la démocratie en Amérique, voici ce qu’explique Tocqueville : « Il y a aujourd’hui sur la terre deux grands peuples qui, partis de points différents, semblent s’avancer vers le même but: ce sont les Russes et les Anglo-Américains.

Tous deux ont grandi dans l’obscurité; et tandis que les regards des hommes étaient occupés ailleurs, ils se sont placés tout à coup au premier rang des nations, et le monde a appris presque en même temps leur naissance et leur grandeur. (…)

Leur point de départ est différent, leurs voies sont diverses; néanmoins, chacun d’eux semble appelé par un dessein secret de la Providence à tenir un jour dans ses mains les destinées de la moitié du monde. »

Pas mal vu quand même.

H.G. Wells a imaginé la bombe atomique

Dans La destruction libératrice, publié en 1914, H.G. Wells décrit l’existence d’une bombe atomique capable de détruire une ville entière. Vu que le programme nucléaire militaire américain n’a commencé qu’en 1942, il faut bien reconnaître que Wells avait plutôt les yeux en face des trous.

Crédits photo (Domaine Public) : George Charles Beresford

Barjavel a toujours été sceptique quant à l'énergie nucléaire

En 1970, Barjavel passe une émission de radio entière à regretter l’omniprésence de l’énergie nucléaire dans la production énergétique. « C’est un moyen particulièrement barbare de se procurer de l’énergie et nous allons très rapidement enjamber cette ère là », dit-il. Une idée largement en avance par rapport au phénomène actuel consistant à diminuer drastiquement (et jusqu’à disparition) la part du nucléaire dans la production énergétique.

Un bouquin brûlé par les nazis en 1933 prévoyait la shoah

En 1821, Heinrich Heine, immense écrivain allemand du XIX°, publiait Almansor, une pièce de théâtre qui n’aura aucun succès et qui contient les vers suivants : « Ce n’était qu’un début. Là où on brûle des livres, on finit par brûler des hommes. »

Or, l’on sait que les Nazis avaient une certaine passion pour l’autodafé. Passion qu’ils exercèrent massivement à partir de 1933 en y incluant notamment… Almansor. Et les nazis avaient aussi une passion pour brûler les hommes. Bien vu Heinrich.

Crédits photo (Domaine Public) : Moritz-Daniel Oppenheim

Dès 1975, des gens prévoyaient l'espionnage global sur Internet

En 1975, Internet en tant que tel n’existait pas ; le réseau existait déjà sous sa forme uniquement industrielle et politique et se nommait ARPANET. Et voilà ce que l’écrivain Tad Szulc écrivait à propos d’ARPANET dans le Washington Weekly : « Le truc le plus marquant, avec ARPANET, c’est qu’il permet la connexion instantanée entre des ordinateurs, leur donnant l’occasion de discuter ensemble. C’est une avancée technologique considérable. Mais la question est de savoir si la CIA, le FBI et les autres forces de renseignement pourraient utiliser le dispositif pour espionner les vivils. (…) Serait-il possible que ces agences récupèrent les données de tous les Américains ? »

COUCOU LA NSA !

Un pilote prédit le crash de la Germanwings

Après le 11 septembre, la stratégie de sécurité aérienne a été considérablement modifiée. Pour interdire à tout terroriste de pénétrer dans le cockpit, une procédure a été mise en place afin de pouvoir verrouiller le cockpit de l’intérieur sans ouverture possible. Une procédure a priori sécurisante, mais que le pilote Jan Cochret a cloué au pilori en janvier 2015, dans une tribune publiée dans la presse spécialisée. Il y prévoyait qu’un copilote puisse décider d’un coup de précipiter la chute de l’avion en profitant de sa solitude à l’intérieur de la cabine. Il dit d’ailleurs : « J’espère ne jamais me retrouver dans la situation de revenir des toilettes pour trouver une porte de cockpit qui ne s’ouvre pas ».

Or, deux mois plus tard, le 24 mars 2015, un certain copilote de la Germanwings décidait de suivre exactement ce modus operandi pour tuer tout un avion.

Dwight Eisenhower avait prédit le négationnisme

A la tête de l’armée américaine qui envahissait l’Allemagne nazie, Eisenhower a mis un point d’honneur à visiter lui-même les camps d’extermination. Non pas qu’il ait eu une passion mortifère pour les amas de corps et l’horreur, mais parce qu’il voulait se trouver en position de pouvoir témoigner personnellement « si jamais se développait une tendance à nier l’existence de ces camps en accusant ceux qui en parlaient de propagande ». Eisenhower a donc insisté auprès du gouvernement américain pour qu’il envoie des journalistes, des photographes et des officiels afin de pouvoir étayer l’existence des camps.

Ce journal de 1904 prévoit le langage SMS

En 1904, le journal satirique La Sorte publiait un encart intitulé « Une demande d’emploi en 2017 ». Y sont prévues à peu près toutes les fautes d’orthographe communes aujourd’hui. On croirait à une blague, mais c’est bien réel.

Mieux vaut parfois avoir tort.

Sources : Cracked, Savoir d’histoire