À l’heure où l’on parle en France de parité homme-femme, on a cherché s’il existait quelque part dans le monde, des communautés où les filles étaient naturellement perçues comme les patronnes. Avant en France il y avait l’île d’Ouessant en Bretagne, mais ça n’est plus donc voici donc les quelques sociétés où les femmes ont le pouvoir.

Les Moso en Chine

Chez cette ethnie du sud-ouest de la Chine, les hommes ne font certes pas le ménage ni la vaisselle, mais ce sont eux qui s’occupent des gamins. Enfin, pas les leurs, ceux de leurs sœurs. Ne cherchez pas à comprendre, on appelle ça une société avunculaire, c’est-à-dire où ce sont les oncles maternels qui jouent le rôle de père. Pendant ce temps, les femmes s’occupent certes des tâches domestiques, mais elles sont plus libres qu’ailleurs : elles ont par exemple le droit d’aller batifoler avec qui elles veulent (les hommes aussi ça tombe bien). Ce sont elles également qui possèdent l’argent du ménage. En cas de décès, l’héritage n’est transmis que par la femme. C’est aussi elle qui donne son nom de famille à ses enfants.

Les Juchitan de Zaragoza au Mexique

Traditionnellement ce sont les femmes de Juchitan qui tenaient les bourses du ménage, vendant sur les marchés les fruits des récoltes rapportés par leurs époux. Si les rôles ont un peu évolué, ce sont toujours elles qui gèrent les finances familiales, en plus de la maison, de la famille, des temples et de tout ce qui se passe dans la rue. Ce sont aussi les seules autorisées à parler le dialecte zapotèque vieux de 2000 ans. Les hommes, eux, s’occupent des affaires politiques, de la pêche et de l’agriculture. Ils sont dévoués à leurs femmes au point de s’installer dans la famille de leur épouse après leur mariage. Vivre chez sa belle-mère : si c’est pas une preuve d’amour.

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Il n'a pas souffert, promis

Les Khasi en Inde

Installés au Nord-Est de l’Inde, dans l’État du Meghalaya, les Khasi sont une des rares communautés indiennes où la naissance d’une fille est davantage fêtée que celle d’un garçon. Et pour cause : chez eux, la plus jeune fille de la famille deviendra la chef de famille, l’héritière et la gardienne des traditions familiales. En échange, elles sont dispensées de corvées domestiques jusqu’à l’âge adulte. Les hommes quant à eux ne la ramènent pas trop. Ils ne possèdent rien, n’hériteront jamais et perdent tout en cas de divorce. Glurps.

Les femmes de l’île de Kihnu, en Estonie

On ne va pas se mentir, cette société matriarcale ressemble plus aujourd’hui à du folklore qu’à un mode de vie pérenne. La faute en partie aux touristes qui ont envahi cette petite île isolée d’Estonie et ont peu à peu dénaturé la vie sur place. Cette communauté dirigée par les femmes ne comporte plus que 600 âmes et pas vraiment dans la force de l’âge. La pêche ne permet plus aux familles de subvenir à leurs besoins et c’est tout un style de vie qui est en train de disparaître, en même temps que les jeunes, obligés de quitter l’île pour assurer leur avenir.

La tribu des Akans au Ghana

Cette tribu se compose des Asantes, des Fantis et des Akims et représente la principale communauté matriarcale d’Afrique. Cette société repose sur le principe que ce ne sont pas les enfants qui héritent de leur père à sa mort, mais ceux de sa sœur. En gros, ce sont les femmes qui pèsent le plus dans le couple, grâce à l’argent hérité de leurs oncles.

Les Minangkabau d’Indonésie

Les Minangkabau de l’île de Sumatra en Indonésie forment une société matriarcale musulmane. Ici, ce sont les femmes qui portent le pantalon. Elles gèrent à la fois les finances, prennent les décisions importantes au quotidien, sans oublier de s’occuper de la maison. Ce sont également elles qui transmettent les biens de la famille à leur décès. Par contre, elles délèguent l’éducation de leurs enfants à leur oncle, qui ont sacrément intérêt à filer droit.

Les Lao de Thaïlande

Les Lao forment un groupe ethnique que l’on retrouve essentiellement au nord-est de la Thaïlande (et un peu chez les voisins aussi). Chez eux, ce sont les femmes (les cadettes pour être précis) qui héritent de la famille. Ce sont elles encore qui gèrent tout ce qui touche au quotidien de la maison, finances comprises. En y réfléchissant bien, c’est comme chez nous, sauf que les Lao, eux, assument fièrement le rôle prédominant des femmes.

Les Bijagos de Guinée Bissau

Cette tribu matriarcale se trouve sur l’île d’Orango Grande dans l’archipel des Bijagos au large de la Guinée. Là-bas, ce sont les femmes qui dirigent. Elles décident de tout, des dépenses du quotidien, jusqu’à l’application des lois. Ce sont elles également qui répartissent les terres (qu’elles possèdent) laissant aux hommes le soin d’en extraire de quoi subvenir aux besoins de leurs familles. Et visiblement, aucun homme ne s’est pour l’instant élevé contre cette suprématie féminine. Il faut dire que dans leur culture, c’est Dieu qui aurait décidé que les femmes seraient les vrais patrons de l’île.

Les Guayakis du Paraguay

Chez les Guayakis, ce sont les femmes qui choisissent leurs partenaires. Et le pluriel est ici primordial. En effet, selon leurs croyances, il faudrait le sperme de plusieurs pères pour qu’un enfant naisse en bonne santé. Résultat, les femmes ont souvent deux maris dans leur vie. On ne sait pas si les hommes y trouvent leur compte, mais la mortalité infantile est particulièrement basse au sein de cette communauté.

N’oublions pas ces sociétés, n’oublions pas non plus l’histoire des femmes dans la science qui ont été ignorées. Rosalind Franklin, nous ne t’oublions pas.

Source : madmoizelle