Tu en as sûrement des amis comme ça : ils ont grandi comme toi, en province (ou « en région », comme certains préfèrent dire), mais ils ont fini par emménager dans la capitale. Puis ils se sont parisianisés. Ils sont devenus différents, comme s’ils n’avaient jamais vraiment vécu ailleurs que dans la grande ville à la Tour Eiffel. Ce top est pour eux, ces amis qui ont changé.

Il passe son temps dans des vernissages d'expo alors que deux ans plus tôt il croyait que Munch c'était un biscuit apéro

Lui qui était totalement allergique à toute forme d’art est bizarrement devenu un fan inconditionnel des musées et surtout des petites galeries indépendantes dans lesquelles exposent ses amis artistes. Au fond, on sait qu’il veut juste boire du champagne gratos, mais c’est quand même bien flippant.

Quand il revient chez ses parents, il publie beaucoup trop sur Instagram avec des hashtags du genre #RetourAuxSources ou #ZeroPollution

Son ancien « chez lui » est devenu une source inépuisable de publications pour montrer qu’il sait se mettre au vert de temps en temps et profiter des cadeaux que mère nature lui apporte. En réalité, il habite dans une petite ville toute grise, mais une photo du jardin de ses parents lui suffit à penser qu’il a pris un bon bol d’air pur.

Il trouve qu'il n'y que des touristes et des provinciaux à Paris

Parce qu’il a lui-même oublié qu’il était un provincial avant de mettre les pieds à Paris. Il a aussi oublié cette fois où, quand il avait 10 ans, il est venu avec ses parents visiter la capitale. Il est même monté tout en haut de la Tour Eiffel, comme tout bon touriste qui se respecte.

Il trouve que les gens avancent trop lentement dans les villes provinciales

Il souffle, il râle, il ronchonne, et dès qu’il peut, il double les passants en soupirant. On ne peut pas lui en vouloir : à Paris, tout le monde presse le pas. Il s’est simplement habitué à courir dès qu’il veut se déplacer d’un point A à un point B.

Il est étonné de constater qu'il y a la 4G dans le métro de sa ville natale

Peut-être pensait-il qu’en déménageant à Paris il avait quitté la préhistoire pour rejoindre la ville du futur. Pourtant, son ancienne ville a continué d’évoluer, elle aussi, et elle offre autant, voire plus, de confort que la capitale. Quand il a appris qu’il pouvait aller sur Instagram dans le métro, comme « chez lui », tu as vu son regard s’illuminer.

Quand il revient dans sa région, il trouve que la vie n'est vraiment pas chère

Forcément, il a été conditionné pendant au moins un an à payer sa pinte de bière à 8 euros, donc voir qu’on peut faire ses courses sans se ruiner, il n’a plus trop l’habitude. L’avantage, c’est que dans les bars de province, il aura tendance à payer sa tournée plus facilement, et ça c’est toi qui en profiteras.

Quand tu lui dis que tu as croisé une star, il fait le mec blasé

« Oh bah tu sais moi dans mon quartier je croise Orelsan et Pierre Niney quasiment tous les jours. L’autre fois j’ai même échangé quelques mots avec Louis Garrel », qu’il te dit. A l’écouter, on pourrait croire qu’il connaît tout le monde du cinoche et que ça ne lui fait rien du tout, mais sache qu’en réalité il est très content de te balancer tous ces noms d’un air faussement détaché.

Il te parle des différents arrondissements de Paris

Comme si t’en avais quelque chose à faire de savoir que « la rive gauche c’est trop chiant » et que « nan mais le 11eme c’est la vie en fait haaaan ». Ce qui se passe dans Paris, ça ne te passionne pas du tout, alors sa pseudo étude sociologique des arrondissements, ça te passe vraiment au-dessus. Mais bon, si ça peut lui faire plaisir…

Il t'appelle "le provincial"

Il te dit que c’est pour rire, mais tu sais très bien qu’au fond il t’imagine avec une salopette, un chapeau de paille et une fourche. Il se dit que tu aurais tellement pu être heureux si tu l’avais suivi dans la Ville Lumière… alors que tu es sûrement bien plus heureux que lui.

Tu l'appelles "le Parisien"

Et finalement c’est un peu de ta faute aussi s’il est comme ça.

Tu peux toujours te venger avec ces phrases pour faire chier les parisiens. Ça marche bien.