Il y a des tueurs en série qui ont des métiers improbables, mais les plus flippants de tous sont probablement les tueurs qui étaient policiers. Tu vois la série Dexter ? Imagine la même chose dans la réalité, en plus glauque encore. Il y a différents profils de serial killers : certains prenaient en stop des jeunes filles et leur montraient leur insigne pour les mettre en confiance, d’autres allaient jusqu’à enquêter sur leurs propres meurtres pour couvrir leurs traces. D’histoires ignobles en histoires glauques, on te raconte les affaires des tueurs en série les plus tarés : ceux qui étaient flics.

Gerard Schaefer

En 1972, Gerard Schaefer est un américain de 25 ans tout juste diplômé de l’école de police. Alors qu’il est en patrouille, Schaefer prend en stop deux adolescentes et les emmène dans la forêt. Il les attache à un arbre et menace de les tuer mais il reçoit un appel important et s’en va précipitamment. Les jeunes filles arrivent à se libérer et vont se réfugier au commissariat le plus proche, celui de leur agresseur. Heureusement pour elles, c’est le supérieur de Schaefer qui les accueille et prend leur déposition. Schaefer est alors inculpé pour agression et séquestration mais est libéré sous caution en attendant son procès.

Moins d’un an plus tard, les cadavres de deux autres adolescentes sont retrouvés dans la forêt. Ces dernières avaient disparu alors qu’elles faisaient de l’auto-stop dans la région et la police remarque tout de suite des similarités avec l’affaire Schaefer. Avec un mandat de perquisition, la police fouille le domicile de Schaefer et fait des découvertes morbides. En plus d’écrits décrivant des scènes de torture, de viols et de meurtres, les policiers trouvent des bijoux, des journaux intimes, des portefeuilles ainsi que des dents d’au moins 8 jeunes femmes et adolescentes disparues. Au total, les autorités concluent que Schaefer est lié à la disparition d’une trentaine de femmes et adolescentes, parfois très jeunes. Il est condamné à l’emprisonnement à perpétuité et meurt en prison en 1995, tué par un codétenu de 40 coups de couteau.

Crédits photo (Domaine Public) : possibly Fort Lauderdale Police Department

John Christie

Au début de la seconde guerre mondiale, John Christie rejoint les forces de police britanniques à Londres. Il commet son premier meurtre en 1943 mais ne sera arrêté que 10 ans plus tard, devenu « L’étrangleur de la place Rillington ». Ses cinq victimes sont des femmes de son entourage, parfois des prostituées, qu’il endort avec du monoxyde de carbone avant de les étrangler et de les violer post-mortem. Il est notamment impliqué dans l’affaire Evans : sa voisine Beryl Evans et sa fille Geraldine Evans (âgée de quelques mois) sont retrouvées mortes étranglés dans un lavoir derrière l’immeuble. C’est le mari de Beryl et père de Géraldine, Timothy Evans, qui est condamné et exécuté pour le meurtre de sa femme et de son bébé. Pourtant, tout porte à croire que John Christie n’est pas innocent dans cette affaire.

Mikhaïl Popkov

Dans les années 90 en Sibérie (Russie), il n’était pas rare que des femmes disparaissent en faisant de l’auto-stop et de nombreux corps ont été retrouvés le long de la M53, la route de la mort. À cette époque, Mikhaïl Popkov est un policier en bas de l’échelle, père de famille ordinaire bien que peu sociable.

En 1992, un premier corps est retrouvé dans la forêt, c’est celui d’une mère de famille disparue après une soirée entre amis. Les années suivantes, des dizaines de femmes disparaissent dans les mêmes conditions, la plus jeune n’avait que 14 ans. « En ce temps-là, question cadavres, on ne savait plus où donner de la tête » rapporte le chef de la brigade criminelle d’Angarsk au Parisien. La guerre de gang fait rage et les forces de l’ordre ne savent plus où donner de la tête. La police met plusieurs années à réaliser qu’ils ont affaire à un serial-killer. Ils établissent alors un premier profil et interrogent de nombreux suspects, sans succès. Plusieurs jeunes filles ont survécu à leur rencontre avec le tueur et leurs dépositions donnent plusieurs indices : le suspect est un policier et se déplace en 4X4 Lada Niva. En 2000, Mikhaïl Popkov est interrogé mais rapidement relâché, faute de preuve.

Ce n’est qu’en 2012 que le tueur est enfin identifié. Des tests ADN, rares et chers en Russie dans les années 90, sont effectués pour tenter de résoudre toutes ces affaires qui piétinent depuis des années. L’ADN de Mikhaïl Popkov est identique à 100% à celui trouvé sur trois des victimes du tueur en série. Il avoue par la suite 22 assassinats et est condamné à la prison à vie en 2015. Deux ans plus tard, le « maniaque d’Angarsk » avoue 59 nouveaux crimes, ce qui le rend coupable de 81 meurtres. C’est probablement un des tueurs en série les plus flippants de l’Histoire.

Zeng Kaigui

Zeng Kaigui est un ancien policier et suspect numéro un dans une affaire de meurtres et de cambriolages dans plusieurs grandes villes du Nord-Est de la Chine. En quittant le village de ses parents à 20 ans, Zeng Kaigui a juré de ne pas revenir avant d’être riche. 20 ans plus tard, il est recherché pour de nombreux braquages de banque et vols à main armée ayant entrainé la mort de 6 personnes ; plusieurs des victimes ont été tuées de sang froid d’une balle dans la tête. En 2012, 13.000 policiers sont mobilisés pour retrouver Kaigui et une récompense de 12.500 euros est promise pour toute information susceptible de faire avancer l’enquête. L’individu est très dangereux et on ne sait pas si ce meurtrier a été retrouvé.

Tore Hedin

En 1951, Tore Hedin est un officier de police suédois de 24 ans. Après une partie de poker qui dégénère en dispute, Hedin tue un de ses amis et brûle la scène de crime. Il participe par la suite aux investigations et répond même aux questions des journalistes en tant que représentant des forces de l’ordre mais l’enquête, évidemment, n’aboutit pas.

Un an plus tard, Ulla Östberg rompt ses fiançailles avec Hedin ce qui le met dans une rage folle. Il attache Östberg avec ses menottes et la menace de son arme de service avant de la relâcher. Cette agression aura pour conséquence son renvoi des forces de police. Quelques semaines plus tard, l’ex-fiancée d’Hedin ne répond plus à ses messages et l’homme décide de passer à l’acte. Il tue d’abord ses propres parents dans la nuit et met le feu à la scène du crime avant de se rendre dans une maison de retraite, lieu de travail d’Ulla Östberg. Hedin assassine alors la jeune fille et une de ses collègues avant d’allumer un incendie dans le bâtiment, causant la mort de cinq personnes âgées y résidant. La police retrouve quelques jours plus tard le corps de Tore Hedin, noyé dans un lac. Il y a une lettre de suicide dans sa voiture expliquant qu’il a tué ses parents pour qu’ils ne souffrent pas de ses crimes.

Crédits photo (Domaine Public) : Unknown authorUnknown author

Norbert Poehlke

Entre 1984 et 1985, trois hommes sont retrouvés morts d’une balle dans la tête sur des aires d’autoroute. À chaque fois, la fenêtre a été brisée avec un marteau et le véhicule de la victime est utilisé pour le braquage d’une banque. C’est un heureux hasard qui permet de confondre le coupable : l’uniforme de police de Norbert Poehlke, père de famille sans histoire, est trouvé dans une consigne de la gare de Ludwigsburg lors d’un contrôle banal après une fausse alerte à la bombe.

Cette trouvaille intrigue la police, d’autant que la justification de Poehlke est bancale. Les inspecteurs interrogent Poehlke sur les meurtres et les vols sans obtenir de réponse satisfaisante, l’homme n’a pas d’alibi. De plus, Poehlke est qualifié de violent par ses collègues et est est criblé de dettes : il doit encore 30.000€ pour les soins médicaux de sa fille décédée d’un cancer. Ce mobile convainc les forces de police de perquisitionner son domicile ; elles y trouvent le cadavre de sa femme et de son fils Adrian, tués par balle. Trois jours plus tard, Poehlke et son autre fils Gabriel sont trouvés morts dans une voiture en Italie.

Gennady Mikhasevich

Dans les années 1980 en Union Soviétique, la police est persuadée d’avoir affaire à un serial-killer car des dizaines de femmes sont retrouvées tuées, violées et dépouillées de leurs effets personnels selon le même mode opératoire depuis 1971. Le seul indice étant le modèle de voiture présumé du tueur, des recherches sont lancées avec l’aide de policiers volontaires. Gennady Mikhasevich fait partie de cette action bénévole, ce qui lui permet d’avoir toujours un coup d’avance sur la police et de pouvoir cacher les preuves de ses propres meurtres. Entre 1971 et 1985, Mikhasevich tue 33 femmes (selon les preuves), mais la police estimera par la suite qu’il en aurait tué au moins 55. Gennady Mikhasevich est finalement arrêté en 1985 suite à une investigation poussée pour reconnaitre l’écriture manuscrite du tueur. Il reconnait les meurtres de 43 femmes et est condamné à mort par la justice soviétique.

Christopher Dorner

En 2007, Christopher Dorner est un policier de Los Angeles intègre qui dénonce ses collègues pour violence envers un homme handicapé durant un interrogatoire. Malheureusement, il n’y a pas de suites faute de preuves et un après, Dorner est licencié. Cinq ans plus tard, Dorner tue à bout portant un couple assis dans une voiture garée. Les victimes sont la fille de Randal Quan, le capitaine de police de Los Angeles, et son fiancé. La police est persuadée qu’il s’agit de Dorner car ce dernier a déjà menacé Quan de s’en prendre à sa famille. Pendant une dizaine de jours, une gigantesque chasse à l’homme est lancée en Californie.

À cause de l’incompétence des forces de l’ordre californiennes, trois personnes innocentes sont prises pour cible durant cette traque. Pourtant, ces personnes (deux femmes et un homme blanc) ne ressemblent en rien à Christopher Dorner, homme afro-américain. Cela n’empêche pas les policiers de vider leurs chargeurs sur trois véhicules ressemblant vaguement à la description de la camionnette du suspect. Par chance, les trois victimes s’en sortent vivantes.

Christopher Dorner, toujours en fuite, prend en otage un couple dans leur maison avant de tuer deux policiers dans leur voiture de patrouille. Le tueur se réfugie finalement dans une cabane dans les bois où il se suicide.

Anthony "Jack" Sully

Anthony Sully dit « Jack » est un ancien policier américain arrêté en 1983 pour le meurtre de six personnes. En seulement 6 mois, Jack viole et tue cinq prostituées et assassine un proxénète. Il cache les corps dans des tonneaux en métal avant de les abandonner dans des lieux isolés. Il devient le principal suspect de ces meurtres quand la police trouve le matériel pour se débarrasser des corps dans son camion et son entrepôt. Le doute se dissipe avec l’analyse ADN : les empreintes digitales retrouvées sur les différents tonneaux et sacs plastiques contenant les victimes sont celles d’Anthony Sully. Il est condamné à la peine de mort en 1986.

David Stephen Middleton

Vers 1990, David Middleton quitte son emploi de policier au département de Miami et devient installateur de téléviseur. C’est en allant chez elle pour installer le câble que Middleton rencontre Katherine Powell dont le corps est retrouvé quelques jours plus tard dans une décharge du Nevada. Après avoir tué la jeune femme, Middleton ne fait pas d’effort pour couvrir ses traces : il cache le corps de la victime dans un sac plastique que l’on ne trouve que dans quelques magasins et utilise même la carte de crédit de Powell pour acheter du matériel stéréo. Il range ensuite toutes les preuves dans un casier loué à son nom.

Middleton est reconnu coupable du meurtre de Katherine Powell mais aussi de celui d’une autre femme, assassinée selon le même mode opératoire. Des objets et même des cheveux appartenant à la seconde victime, Thelma Devila, ont été retrouvés dans un casier appartenant à Middleton. Il est condamné à la peine de mort en 1996 mais alors qu’il est en prison, un autre corps est découvert. Tout porte à croire que Middleton est le tueur mais il n’avouera jamais ce meurtre qui reste non élucidé.

Si tu aimes les histoires glauques, on a aussi les mystères non-élucidés du XXIème siècle et les histoires d’enfants-tueurs. On te conseille de lire tout ça en pleine journée avec beaucoup de lumière et du chocolat pour le réconfort.

Sources : Le ParisienGoliathWikipediaCrime Museum