Quand on est adolescents, on a des trucs qui pousse de partout, dans tous les sens et on commence à avoir envie de se trifouiller là où ça chatouille. Bref, on est plutôt alerte sur tout ce qui peut nous émoustiller sur le plan génital. Pour cela, on a une fâcheuse tendance à se ruer sur le porno. Mais de deux choses l’une : c’est trop la honte quand on se fait griller par nos parents devant un porno zoophile ; et c’était pas la peine de chercher si loin de quoi nous asticoter les muqueuses, il suffisait de lire VRAIMENT les classiques enseignés à l’école.

Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos

Bon on commence par le plus évident. Ce classique du genre épistolaire est blindé de scènes de cul pas piquées des hannetons (même si ce n’est jamais clairement dit, rapport au fait qu’on est au XVIIIème et qu’il faut pas charrier non plus). En même temps, c’est pas étonnant quand on sait que les personnages principaux Valmont et Merteuil sont deux perv’ libertins qui se racontent leurs exploits sexuels par lettres interposées. Alors forcément, ça sent la schnek à plein pif. Mais tout particulièrement dans cette lettre que Valmont écrit ni plus ni moins sur le cul de la meuf avec qui il est en train de se livrer à une partie de jambes en l’air.

La preuve en mots :« La situation où je suis en vous écrivant me fait connaître, plus que jamais, la puissance irrésistible de l’amour (= je suis à poil dans mon pieu) ; j’ai peine à conserver assez d’empire sur moi pour mettre quelque ordre dans mes idées (= je bande encore) ; et déjà je prévois que je ne finirai pas cette Lettre, sans être obligé de l’interrompre (= je vais re-ken mon frér). (…) La table même sur laquelle je vous écris, consacrée pour la première fois à cet usage, devient pour moi l’autel sacré de l’amour (= j’écris sur le cul d’une zouze). »

La princesse de Clèves de Madame de Lafayette

Pour rappel, dans ce classique de la fin du XVIIème siècle, on suit les émois de Mademoiselle de Chartres, mariée au prince de Clèves et donc renommée pirncesse de Clèves. Le souss, c’est qu’elle n’aime pas le prince et préfère carrément le duc de Nemours qui incarne le swag comme jamais. La mère de la zoulette la grille direct et a le bon goût de lui lâcher juste avant de clamser « c’est dead tu sors pas avec Nemours sinon j’te dem ». La princesse, qui est plutôt docile envers les morts se retire en campagne pour ne pas céder à la tentation. Mais le duc de Nemours vient l’espionner. Dans une scène particulièrement chaude on peut lire entre les lignes qu’elle se frotte la péninsule sur un portrait de Nemours avec une canne lui appartenant, et que lui même doit se faire reluire le berlingot en matant la scène.

La preuve en mots : « Il vit qu’elle était seule ; mais il la vit d’une si admirable beauté qu’à peine fut-il maître du transport que lui donna cette vue (= érection maximale). Il faisait chaud, et elle n’avait rien, sur sa tête et sur sa gorge, que ses cheveux confusément rattachés (= elle est à oual-pé). (…) Elle s’assit et se mit à regarder ce portrait avec une attention et une rêverie que la passion seule peut donner (= elle se paye du bon temps). On ne peut exprimer ce que sentit M. de Nemours dans ce moment (= une éjaculation maximale). »

Madame Bovary de Gustave Flaubert

Même si le livre n’est pas particulièrement érotique, on peut toutefois se rappeler qu’il exposa Flaubert à un procès lors de sa publication pour outrage à la morale (Madame Bovary étant quand même une gonzesse un peu trop libre dans sa pensée qui a le culot de se suicider en plus, non mais pour qui elle se prend ?). Par ailleurs, on peut relever une scène de cul assez sympa puisqu’elle se passe dans un fiacre entre l’héroïne et son amant Léon.

La preuve en mots : « De temps à autre, le cocher sur son siège jetait aux cabarets des regards désespérés. Il ne comprenait pas quelle fureur de la locomotion poussait ces individus à ne vouloir point s’arrêter. (= ça niquait sévère dans l’arrière boutique) Il essayait quelquefois, et aussitôt il entendait derrière lui partir des exclamations de colère (= non c’était pas de la colère). (…) Une fois, au milieu du jour, en pleine campagne, au moment où le soleil dardait le plus fort contre les vieilles lanternes argentées, une main nue passa sous les petits rideaux de toile jaune (= ça vous rappelle rien dans Titanic ?).

L'Astrée de Honoré d'Urfé

5300 pages de pur love, c’est pas pour rien que ce roman pastoral du XVIIème siècle est considéré comme un des premiers romans fleuves. S’il est difficile à résumer parce qu’il fait le récit d’un paquet d’histoires, c’est celle de Astrée et de Céladon qui constitue le fil rouge du roman. Et bien que le texte ait été publié il y a belle lurette, les scènes érotiques ne manquent pas, elle sont juste exprimées avec délicatesse et discrétion.

La preuve en mots : « Et lors qu’il estoit entre la mort et la vie, il arriva sur le mesme lieu trois belles Nymphes, (…) le bas de leur robe par le devant estoit retroussé sur la hanche qui laissoit paroistre leurs brodequins dorez jusques à my jambe (= bouh les petites cochonnes !).(…) Le milieu des reins estoit tellement avance, qu’il sembloit rompu, et cela faisoit paroistre le ventre enfle plus, quoy que remply de tant d’eau il le fust assez de luy-mesme. (= Céladon est un peu surex’ devant les nymphettes).

Lancelot ou le chevalier à la charrette de Chrétien de Troyes

Roman médiéval incontournable de tout parcours scolaire qui se respecte, c’est l’histoire de Guenièvre, la zouze du roi Arthur qui a été enlevée. Lancelot doit la délivrer (parce qu’Arthur a un peu la flemme). Or, Lancelot, tombe sur un peigne plein de cheveux de la reine (le truc dégueu) et plutôt que de le jeter dans la poubelle de tri, il se tape une demi-molle en reniflant les tifs qu’il a sciemment arrachés au peigne après avoir été obligé de le livrer à la pucelle qui l’accompagne. Voyez plutôt.

La preuve en mots : « Il le lui donne, mais après en avoir retiré les cheveux. Et il les adore ! À la dérobée, il les porte à sa bouche, à ses yeux, à son front ; il en est heureux, il en est riche, il les cache sur son cœur, entre sa chemise et son corps ; et il eût bien voulu que la demoiselle fût plus loin (= …pour se faire un youporn capillaire pépouze).

Lettre d'Héloïse à Abélard

On connait bien l’histoire vraie de ces deux amants au XIIIème siècle qui ont assez mal fini (l’un châtré, l’autre renfermée dans un couvent). Un mythe fondateur érigé en modèle de mauvais pêcheurs pour l’église catholique et qui inspira plusieurs œuvres romantiques dont La Nouvelle Héloïse de Rousseau. Mais avant même de se plonger dans leur adaptations, certaines lettres originales des amants montraient déjà que ça se chauffait gravos.

La preuve en mots : « Mais, hélas ! ces plaisirs de l’amour, que nous avons goûtés ensemble, m’ont trop doucement fascinée ! (…) Ils enveloppent mes pas ; ils poursuivent mes regards de leurs scènes adorées, et font pénétrer dans mes veines émues tous les feux du regret et du désir (= tiens, tiens, ça cause pénétration ? Comme de par hasard). L’éternel mirage plane encore, avec toutes ses illusions, sur mes nuits frémissantes (= « frémissantes » comme dans « je frémis toute seul dans mes draps chauds et tièdes ? »).

Une Charogne de Baudelaire

Extrait du recueil Les Fleurs du mal qui fut lui aussi condamné à la même époque de madame Bovary, c’est donc bien la preuve qu’il faut le lire. Ce poème allie l’horreur de la putréfaction au désir éprouvé pour la jeune femme en pâmoison. Finalement c’est une déclaration d’amour assez sexy qui se fait par l’intermédiaire de bestiole crevée.

La preuve en mots : « Les jambes en l’air, comme une femme lubrique, Brûlante et suant les poisons, Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique Son ventre plein d’exhalaisons. (…) (= je suis un peu excité par la bidoche pourrie) Et pourtant vous serez semblable à cette ordure, À cette horrible infection, Étoile de mes yeux, soleil de ma nature, Vous, mon ange et ma passion ! (…) (= je kiff la charogne, or tu finiras comme une charogne, donc j’te kiff, cqfd)

Vos contributions sont les bienvenues pour un volume 2 de qualité érotique supérieure (n’hésitez pas à citer les extraits qui vous semblent un peu olé-olé).

Sources :

Vanity Fair

Des Lettres