En France, toutes les villes ont une rue de la soif. C’est une fierté pour beaucoup. Alors forcément, je dirai même mathématiquement, à Paris, puisque c’est grand, et qu’il y a du monde, des rues de la soif, on en a un paquet et comme on n’en a jamais assez, vos contributions sont les bienvenues.

Rue de Lappe (11e) : pour les punks à chien

S’il ne fallait en retenir qu’une seule, ce serait elle. La rue de Lappe, on y lape de la bière dégueu, des cocktails dégueu, du vin dégueu et en plus on croise un paquet de gens bourrés avec des cheveux colorés et des crêtes.

Plage horaire de fréquentation recommandée : Idéal à fréquenter à 18h30 pour s’ambiancer avant de fuir à tout prix ou de changer de coupe de cheveux.

Rue Mouffetard (5e) : pour les étudiants en école de médecine

On commence place de la Contrescarpe qui cumule les bars de merde hors de prix et dégueulasses. En dehors du Requin Chagrin on a suffisamment de bonnes raisons de descendre la rue Mouffetard pour fuir les arnaques et s’engouffrer dans une multitude de bars à grosse ambiance musicale.

Plage horaire de fréquentation recommandée : entre 19h et 20h30 puis on envisage une pause kebab avant de reprendre le route du glouglou jusqu’à 23h. Et puis bon après on rentre se coucher parce qu’il faut travailler quand même.

Rue des Cannettes (6e) : pour les étudiants de sciences-po

La rue des Canettes a beau faire 132 mètres de long, elle contient pas moins de 5 bars. C’est presque autant que la rue Princesse, parallèle à la rue des Canettes et qui en possède 4. Eh oh, c’est pas parce qu’on est dans le 6ème qu’on peut pas s’amuser hein.

Plage horaire de fréquentation recommandée : 21h30 à 23h avant de trouver une boîte de nuit pour assurer une vraie bonne soirée de qualité, par exemple Le Saint.

Rue Oberkampf (portion entre Parmentier et Ménilmontant) : pour les soiffards branchés

Bon en même temps le 11ème c’est carrément un quartier de la soif à part entière. La rue Oberkampf n’est que l’îlot central de ce maillage de soiffards qui remonte jusqu’à la rue de Ménilmontant et s’étend le long de la rue Saint-Maur sans oublier une escale dosée rue Jean-Pierre Timbaud ou rue Julien Lacroix.

Plage horaire de fréquentation recommandée : toute heure du jour et de la nuit, il y a de quoi survivre en autarcie alcoolique dans le 11ème.

Les rues Pierre Fontaine et Jean-Baptiste Pigalle (9e) : pour les épaves recalées de la Nouvelles Eve et du Moulin Rouge

En gros, le sud de Pigalle c’est le coin le mieux pourvu en bars. On en compte environ 50 dans un périmètre de 200 mètres.

Plage horaire de fréquentation recommandée : 21h à 23h. A Pigalle, si on ne fréquente pas les dames qui font de la prostitution ça ne sert à rien de rester jusqu’à 2h du mat.

Les Grands Boulevards (2e) : pour les touristes bourrés pétés de pognon

Pire endroit de la terre, les bars des Grands Boulevards ont le bon goût de cumuler plusieurs défaut : prix, vulgarité, quantité de touristes beurrés au mètres carré. Mais tout ça ne serait rien si les bars hors de prix n’avaient pas l’insolence de fermer à des heures extrêmement tardives ce qui force les âmes perdues à échouer misérablement sur l’un de ces bars pour prendre « un dernier verre ».

Plage horaire de fréquentation recommandée : bah du coup pas avant 3h et seulement si on est assez torché pour se dire que c’est une bonne idée de boire une pinte à 12 euros au café Brébant.

Rue du Faubourg-Saint-Denis (10e) : pour ceux qui snobent les Grands Boulevards (mais qui vont quand même finir par y échouer)

Ancien fief de Topito, on peut vous dire que la rue est riche en réjouissances buccales. On y trouve des bars tout le long de ses trottoirs, des chers, des pas chers (passion Sully), des restau chics (passion 52), les meilleurs sandwich turcs de Paris (passion Urfa dürüm). C’est ce qui s’appelle une rue complète.

Plage horaire de fréquentation recommandée : Juste après le travail et jusqu’à juste avant de reprendre le travail.

Rue des Lombards (4e) : pour les gay-friendly

Le Marais est un lieu de fête où pullulent les bars en tous genres. Un repère de dalleux en nourriture, en alcool mais aussi en baise. En particulier rue des Lombards (qui porte déjà le mot « bar » dans son blase) où l’on trouve assez de bars pour satisfaire tous nos besoins. 228 mètres de plaisirs festifs dans le centre de Paris.

Plage horaire de fréquentation recommandée : 23h à 2h. Sinon on se fait chier.

Rue de la Gaîté (14e) : pour les Bretons et les clients de prostituées

La rue de la Gaîté est connue pour deux trucs : ses théâtres et ses putes. Or comme on est à deux pas de la gare Montparnasse (le métro qui t’emmène en une heure en Bretagne), s’y sont également rajoutées un paquet de crêperies où la galette saucisse règne en maîtresse.

Plage horaire de fréquentation recommandée : du coup on n’a qu’à dire 20h pour le dîner et puis un retour vers 1h pour parler aux madames dans la rue. Et puis si vous voulez juste boire un verre, allez au Tournesol, le reste c’est de la camelote.

Rue de la Butte aux cailles (13e) : pour les âmes perdues de la rive gauche

Ou « La bite aux couilles » pour les intimes et surtout les amoureux du bon mot. Cette petite rue qui paye pas de mine est un radeau de sauvetage pour tous les désireux de la rive gauche qui veulent s’enquérir d’un rade pas trop déprimant.

Plage horaire de fréquentation recommandée : familiale et festive, la rue de la bite aux couilles mérite d’être fréquentée à toute heure du jour et de la nuit avec ou sans enfant.

Et vous ?

Sources