Vous trouvez vos enfants bêtes, pas intéressants, regrettez qu’ils ne s’intéressent pas davantage à vous et à vos passions, pensez que ce sont des ingrats et qu’ils ne vous méritent pas ?

Au moins, ils ont le mérite de vous laisser en vie, eux. Ce n’est pas le cas de tous.

Tukulti-Ninurta I

Roi d’Assyrie entre 1243 et 1207 avant notre ère, Tukulti a porté son royaume à son apogée. Sous son règne, l’armée conquiert les territoires montagneux alentour et pille les bois en vue de construire un palais somptueux. Tukulti met aussi la misère aux Babyloniens qui essaient de profiter de ses campagnes guerrières pour lui chiper des morceaux de territoire. Bref, Tukulti devient le maître de toute la Mésopotamie tranquille. Il reste de cette époque de nombreux écrits expliquant l’organisation sociale des Assyriens, notamment sur le statut des femmes et sur l’obligation d’utiliser la langue assyrienne. Bref, la classe – enfin jusqu’à ce que la noblesse assyrienne s’allie à l’un de ses fils, Assurnasirpal, pour l’assassiner dans son palais et reprendre le pouvoir. Les enfants qui lui succèdent à la tête de l’Assyrie ne parviennent pas à maintenir la splendeur de l’empire qui, peu à peu, s’étiole.

Sennachérib

Autre roi assyrien arrivé sur le trône beaucoup plus tard, entre 705 et 681 avant JC, Sennachérib doit gérer une révolte maousse dans le tout le royaume ; Babylone, notamment, ne veut ABSOLUMENT pas se soumettre. Sennachérib emploie donc les grands moyens et vise même à la destruction pure et simple de la ville qui l’a bien fait chier. Mais son erreur, c’est d’avoir trop fait confiance à sa femme, laquelle lui a conseillé de privilégier l’un de ses fils, Assarhaddon, pour lui succéder, même si celui-ci n’était pas l’aîné de la fratrie. Les autres fils le prennent mal et butent Sennachérib : la guerre de succession qui s’ensuit est finalement gagnée par Assarhaddon.

Bimbisara, tué par son fils Ajatashatru, tué lui-même par son fils Udayabhadra

Le parricide de père en fils, c’est une tradition dans le royaume du Magadha, en Inde. Prenez Bimbisara, qui a régné entre 543 et 491 avant JC. Premier roi du coin, Bimbisara a fait des alliances avec les autres mecs du coin pour garantir la paix, mais s’est retrouvé emprisonné par son propre fils, Ajatashatru et est mort de faim. Mais ce qui est marrant, c’est que le Ajatashatru en question, qui a donc régné sur le même royaume entre 492 et 460 avant JC s’est lui aussi fait zigouiller par son fils, qui lui s’appelait Udayabhadra. Tel est pris qui croyait prendre.

L'empereur Sui Wendi

Si Sui Wendi a un nom de midinette, il est quand même le fondateur de la dynastie Sui qui a régné sur la Chine unie au VI° siècle et a eu le mérite de restaurer plein de routes, de canaux, et même une partie de la muraille – big up. Mais un jour, il apprend que son fils, Yang, a violé sa meuf. Pas content, il s’apprête à le faire buter – mais celui-ci agit avant et tue Wendi avant de prendre sa succession, continuant son oeuvre de construction jusqu’au fanatisme et déclenchant des révoltes dans le pays.

Ulugh Beg

Sultan des Timourides au début du XV° siècle, Ulugh Beg a laissé un héritage important notamment grâce à sa contribution à la connaissance astronomique dans le monde arabe. Homme de science peu porté sur la religion, souverain éclairé, il termine son règne dans une série de batailles qui lui valent des inimitiés et il est finalement assassiné à l’initiative de son propre fils, Abdul-Latif. Les intégristes en profitent pour faire raser l’observatoire qu’il avait construit.

Rana Kumbha

Roi du royaume indien de Mewar au milieu du XV° siècle, Rana Kumbha a été un bâtisseur qui a multiplié les projets de forts et de fortifications pour se protéger des attaques ennemies. Architecturalement et culturellement, il s’agissait d’une des périodes les plus fastes pour le Mewar que celle de son règne. Il est assassiné en 1468 par son fils, Udai Singh I, qui prend sa place. Mal lui en prendra, à Udai, parce qu’il sera bientôt frappé par la foudre en se rendant au mariage de sa fille. Couic.

Amangkurat Ier

4ème sultant de Mataram, Amangkurat a régné entre 1645 et 1677. Prenant la suite de son père, il a mené le royaume à son apogée au prix de nombreux assassinats politiques et d’une centralisation totale de l’île de Java autour de sa personne. Dans un contexte de révoltes et de catastrophes naturelles auxquelles on prête des valeurs de signes divins, il est tué par son fils, Amangkurat II, en 1677 ; ce dernier lui avait en effet déclaré la guerre après s’être allié à la compagnie néerlandaise des Indes orientales, dont l’influence était combattue par le souverain.

Iyasou Ier d'Éthiopie

Negus d’Ethiopie à la fin du XVII° siècle, Iyasou fait régner la terreur dans un pays qui, après sa mort, basculera dans le trouble et le chaos politique. Mais en 1706, son fils, Takla Haïmanot Ier d’Éthiopie, intrigue si bien qu’il pousse son père à l’abdication. Et pour s’assurer que celui-ci ne reviendra pas, il le fait assassiner. Avant d’être lui-même victime de meurtre.

Jagaddeva

Roi vers l’an 1100 d’une partie de l’Inde incluant le Rajhastan, Jagaddeva était plus militaire que politique et n’a pas vu le coup venir quand son fils, Arnoraja, l’a fait assassiner pour lui piquer son trône. Mais toute histoire ayant une morale, Arnoraja se verra à son tour assassiné non pas par son fils, ce coup-ci, mais par son frère. Sisi la famille.

L'Empereur Taizu des Liang postérieurs

Souverain chinois du IX° siècle contrôlant la Chine centrale, Taizu essaie par tous les moyens de conquérir les territoires du Nord, sous la houlette des Jin. Mais les Jin sont trop forts et Taizu n’arrive jamais à ses fins. C’est le bordel et dans un contexte d’instabilité très forte, son fils, Zhu Yougui le fait plus ou moins assassiner – il est un peu manipulé également. Avant de se suicider sous la menace de son frère qui court lui aussi après le trône.

Voilà pourquoi on a toutes les bonnes raisons de ne pas faire d’enfant.

Sources : Wikipédia