« Monarque absolu », « despote sanguinaire » : il faut bien reconnaître que, souvent, les rois abusent un peu de leur statut de « maître absolu du royaume après dieu ». Mais pas toujours. Dans le lot, on trouve quelques spécimens de mecs pas forcément méchants, pas forcément imbus d’eux-mêmes, plutôt portés sur la gaudriole et le bien commun. Ce sont les rois sympas et nul doute que s’il n’était pas mort, Maurice Druon leur aurait consacré un DVD.

L'empereur Vespasien

Devenu empereur un peu par accident après la chute de Néron, Vespasien s’est employé à faire de son règne l’antithèse de celui de son prédécesseur. Occupé à tout reconstruire après l’incendie déclenché par Néron, il a également dû instruire des centaines de plaintes faisant suite au chaos généré par la mort, encore une fois, de Néron. Bref, il a dû se taper tout le sale boulot à cause de ce salaud de Néron, tout en matant des rébellions contre l’empire romain en Judée et en essayant de rétablir l’économie mise à mal toujours par… Néron. Alors il se la pétait un peu, faut pas charrier, mais il était avisé, pondéré, compétent et fidèle.

Oui, mais encore : Il faisait la vaisselle juste après le repas.

Athelstan

En 924, Athelsan, en accédant au trône, est devenu le tout premier roi reconnu par toute l’Angleterre. Fervent chrétien, connu pour sa compassion et son esprit charitable, c’était un roi aimé qui s’est évertué à combattre les invasions vikings tout en modernisant le système éducatif et l’organisation de la justice.

Oui, mais encore : Et en plus on raconte qu’il partageait ses frites.

Henri VI d'Angleterre

Assis sur le trône d’Angleterre alors qu’il portait encore des couches, Henri VI n’avait pas l’âme belliqueuse. Il passait son temps à prier et s’occupait assez peu des affaires du royaume. En revanche, il semble que c’était un mec sympa, bien aimé par tout le monde et donc une proie facile. C’est d’ailleurs ce qui lui a valu d’être totalement éclipsé par Marguerite d’Anjou puis renversé par le duc de York et assassiné dans la Tour de Londres.

Oui, mais encore : Il réclamait pas quand il prêtait 5 balles.

Charles I d'Angleterre

L’histoire raconte que, penché sur la dépouille de Charles Ier, Cromwell aurait déclaré que sa mort était une « cruelle nécessité ». Charles Stuart, connu pour avoir refusé de négocier avec ses ennemis et qui terminera donc assassiné, n’était pas le sanguinaire qu’on a trop souvent décrit. Courtois, agréable et proche de ses sujets, Charles Ier était en revanche intransigeant dès qu’il s’agissait du royaume et de la couronne. Il refusait les négociations avec beaucoup de douceur et de politesse, ce qui avait le don de rendre ses ennemis fous. Ça ne lui a pas réussi.

Oui, mais encore : Un jour, il a recueilli un petit oiseau et lui a soigné la papatte.

George III d'Angleterre

Assimilé à un tyran dans la déclaration d’indépendance américaine et connu pour s’être querellé avec son fils à propos de ses habitudes dissolues, Geroge III n’en demeure pas moins un type sympa et d’agréable compagnie. Généreux, prompt à donner accès à sa bibliothèque aux émissaires américains, il était aussi un père aimant pour ses 15 gosses, un amoureux des arts et un type chaleureux.

Oui, mais encore : Il riait de bon cœur aux calembours alors qu’il détestait ça.

Louis XVI

Le tort de Louis XVI est d’avoir été raisonnable et d’avoir accepté les négociations avec les états généraux. Peu intéressé par le pouvoir qu’il délaissait au profit d’une passion bizarre pour la serrurerie, il essayait de satisfaire tout le monde, sa femme, sa cour et même les futurs insurgés. Sa nature consensuelle était en décalage avec l’urgence de l’époque et c’est ça qui lui a fait perdre la tête.

Oui, mais encore : Si tu étais enfermé dehors, il venait t’ouvrir la porte avec son petit matos sans même te faire payer.

Frédéric III

Biberonné au libéralisme à l’anglaise, Frédéric III avait l’ambition de transformer en profondeur le système allemand pour le rapprocher du modèle anglais. L’ambition du futur souverain était de bien s’entendre avec ses voisins français, austro-hongrois et anglais, d’imposer une paix durable et de contrôler les ardeurs nationalistes de Bismarck. Mais quand il a fini par accéder au trône, Frédéric était déjà atteint d’un cancer de la gorge qui l’a terrassé en moins de trois mois. Son fils se chargera de mettre en oeuvre un programme d’une toute autre nature.

Oui, mais encore : Il filait des clopes quand t’étais en galère (d’où le cancer).

Nicolas II

Désireux d’exercer un règne raisonnable dans un pays marqué par la violence politique, Nicolas II en a payé le prix : les Russes ont commencé à douter de lui car il ne leur faisait plus peur. C’est ainsi qu’occupé à choyer sa famille il a fini par faire rentrer le loup Raspoutine dans la bergerie puis par faire du grand n’importe quoi en décidant de mener lui-même les armées russes pendant la première guerre mondiale, laissant la place libre pour la révolution d’octobre.

Oui, mais encore : Il passait des chansons en soirée.

Pierre II du Brésil

Empereur du Brésil pendant 58 ans, Pierre II était sunrommé « le magnanime ». Non content d’abolir l’esclavage, il a également massivement financé l’éducation et les arts et refusé qu’on érige une statue à son effigie pour commémorer la victoire du pays contre le Paraguay qui avait attaqué sa frontière, suggérant d’utiliser l’argent pour construire des écoles. Il sera renversé en 1889 par un coup d’Etat venu de nulle part et sans le soutien de la population.

Oui, mais encore : Il préparait les meilleures caïpis du royaume.

Charles XI de Suède

Obnubilé par le bien commun, Charles XI s’est investi à donf pour le rayonnement de la Suède. Lors des invasions danoises des années 1670, il a pris lui-même le commandement des armées suédoises pour les mener à la victoire et entamé une importante réforme de leur fonctionnement afin de prévenir des défaites futures. Plutôt pacifique, il s’est mis en retrait de toutes les guerres continentales dans lesquelles la Suède n’avait rien à gagner. C’était un bosseur aimé par ses sujets et qui exerçait son pouvoir absolu sur les aristocrates avant d’étrangler les paysans de charges.

Oui, mais encore : Il te prêtait sa carte ciné quand t’étais en galère.

On peut être roi et être sympa.

Via : Reddit, History Extra