Vous aviez adoré la saison 1 et délaissé la saison 2 ? N’en jetez plus : il est temps de regarder la saison 3 de True Detective qui, après un passage décevant et étrillé par la critique, est parvenue à redresser la barre en proposant un spectacle à la fois divertissant et intelligent où les acteurs tirent très clairement leur épingle du jeu.

Parce que c'est la meilleure des trois saisons

La première était évidemment exceptionnelle et la deuxième très en dessous. Mais cette troisième saison est beaucoup plus fouillée quant aux enjeux évoqués et plus ambitieuse en matière de narration. Elle se construit presque comme un long-métrage étiré. Et c’est une prouesse de captiver le spectateur, lequel serait a priori peu enclin à mater un film de 8 heures.

Parce que Mahershala Ali est un dieu

Entraperçu dans House of Cards, génial dans Moonlight, Mahershala Ali n’est clairement pas seulement un BG. Cette saison lui donne un terrain de jeu génial où il peut faire montre de sa palette de jeu, du jeune trappeur taiseux au père de famille obsédé par son travail jusqu’au vieillard en quête de rédemption. Extraordinaire.

Parce que Stephen Dorff a décidément une deuxième carrière plus intéressante que la première

Il est en train de nous faire une McConaughey, Stephen Dorff. Parce que depuis son rôle dans Blade, de l’eau a coulé sous les ponts. Génial dans le trop sous-estimé Somewhere de Sofia Coppola, il vient vraiment de se relancer avec sa participation à la série dans un rôle super nuancé.

Parce que c'est une prouesse de découpage et de montage

Trois époques : 1980, 1990 et 2015. Sans compter des petites saynètes intermédiaires. Comment ne pas s’y perdre et créer des enjeux pour chacune de ces périodes ? Sur le papier ça semblait impossible, mais la qualité de la réalisation et la précision du découpage font de l’imbrication des pièces un puzzle parfaitement huilé.

Parce que la saison pose des questions intéressantes sur l'héritage

Un homme fait le bilan de sa vie et se demande ce qu’il a réussi. Voilà ce que pourrait être le pitch de cette saison si ses créateurs avaient eu envie que personne ne la regarde. Mais c’est quand même ça le thème. Mahershala Ali a toute sa vie dû arbitrer entre son travail et sa famille. A l’heure où sa mémoire défaille, il cherche à boucler la boucle et, en menant à bout ces deux objectifs, à se réconcilier avec lui-même.

Parce que la fin n'est pas décevante

Les twists sont au rendez-vous et l’on sent bien que les scénaristes ne se sont pas retrouvés au dernier moment avec une série à clore en mode « vas-y on fout un truc mystique et on s’en branle, ok ? » Y’a une fin, et elle est bonne.

Parce que toutes les thématiques sociales y sont traitées de manière fine et non démonstrative

Le racisme et les conflits de classe sont omniprésents dans les rapports entre les personnages sans jamais prendre le dessus sur l’intrigue ni vraiment l’orienter. Ils sont tout simplement semblables au réel, présents, tangibles, fins et insidieux.

Parce que les maquilleurs sont des génies

Quand il est censé avoir 30 ans, Mahershala Ali a l’air d’avoir 35 ans. Quand il est censé en avoir 40, il a l’air d’en avoir 45. Et quand il est censé en avoir 70, et bah il a l’air d’en avoir 70. A aucun moment, on se dit que ça pue la colle et le collagène.

Parce que les images sont magnifiques

Etonnamment, sans avoir fait signer d’immense réalisateur, Pizzolatto est parvenu à donner une identité visuelle très reconnaissable à la série. Les paysages sont sublimes.

Parce que Nic Pizzolatto a réussi à vraiment se renouveler sans se dénaturer

Cette saison ajoute une réflexion de fond qui va au-delà de la simple contemplation d’une enquête policière dans la province américaine. L’oeuvre s’étoffe, très clairement.

Sinon, si vous avez une perceuse, je vous fais un trou, détective MDRRRRRRRRRRR.