Quelle bonne surprise. On se demandait pourquoi Prime Vidéo mettait subitement en avant cette adaptation d’un comics au nom aussi insipide que peu vendeur. Et on a rapidement compris que la plateforme était fière de son bébé, et elle avait bien raison. Si vous êtes au bord de l’overdose de super-héros, voila ce qu’il vous faut pour digérer tout ça : humour, cynisme et violence, The Boys ne s’est pas foutu de notre gueule et on se dit qu’on aura du mal à regarder un film de DC au premier degré désormais.

Une vision réaliste sur le thème des super-héros

Parce qu’en vrai, si les super-héros étaient parmi nous, ils s’inscriraient dans notre système économique. Des films leur seraient consacrés, le merchandising serait florissant et on soignerait les fans avec un storytelling sirupeux. Et ces super-héros pourraient, comme tout un chacun, être cons comme des briques.

La série grouille de références

La série, et le comic-book dont elle est l’adaptation, s’appuie très largement sur la mythologie DC, la Ligue de Justice d’Amérique devenant « Les Sept », un groupe de justiciers superstars autour desquels gravitent quelques super-héros de seconde zone, moins bankables pour leur puissant employeur.

Homelander est le super-héros américain ultime

Subtil mélange entre Superman et Captain America, Homelander, « Le Protecteur » en VF, est le parangon du justicier made in USA, chrétien, attaché à la Nation et prêt à rendre l’Amérique « Great Again ». L’axe du mal n’a qu’à bien se tenir, Homelander n’aura ni pitié ni scrupule pour défendre son drapeau.

Techniquement, c'est propre

On parle rarement des réalisateurs de série, mais à la fin de l’épisode 2, vous serez peut-être curieux de savoir qui tenait la caméra pour mettre un nom sur le responsable de cette scène ahurissante avec « Translucide ». Et vous découvrirez que le dénommé Matt Shakman a réalisé des épisodes de Game of Thrones ou de la sublime série Fargo. Il va sans dire qu’en cherchant les CV des autres réalisateurs, vous tomberez sur des références du même tonneau.

On n'a pas été trop regardant sur la violence

Si cette série de super-héros apporte un vent frais sur le genre, comme le fit Misfits en son temps, c’est aussi parce que quand ça tabasse, ça tabasse franchement, et si il y a un peu se sang qui gicle ou des membres qui cassent, tant pis.

Une pointe d'humour, une grande louchée de cynisme

On voit travailler les équipes marketing de cette organisation de super-héros, on les voit tenter de se sortir d’un scandale de harcèlement sexuel, on comprend les enjeux de l’opinion sur l’octroi de crédits fédéraux… Dans l’Amérique d’aujourd’hui, si un justicier sauve un bus scolaire au bord d’un précipice, c’est bien. Si il progresse de 10 points dans les sondages menés auprès des ménagères de 26-45 ans, c’est encore mieux.

Giancarlo Esposito a obtenu un bon job

Quand on fait appel à l’acteur qui a incarné Gus Fring, on lui file un poste à responsabilité. Et on est sûr de bien faire comprendre que l’entreprise n’aura pas trop d’état d’âme pour atteindre ses objectifs.

Il y a, entre autres, Seth Rogen derrière cette adaptation

Et son compère Evan Goldberg. Si vous avez vu « C’est la fin » (This is the End), il y a un petit quelque chose dans l’humour et la propension à rajouter ce qu’il faut de violence gratuite.

Il y a un super-héros aquatique

Le genre qui nage bien et communique avec les poissons. Et il est bon de rappeler à quel point ce super-pouvoir est nul à chier.

il y a déjà une deuxième saison en route

Et quand vous aurez fini celle-là, vous comprendrez que ce serait dommage de s’arrêter en si bon chemin.

Si tu veux la voir c’est sur Amazon Prime Video. Et maintenant, on attend l’adaptation de Watchmen de pied ferme.