Depuis 2014, Bojack Horseman est disponible sur Netflix. Une quatrième saison est d’ailleurs sortie cette année. Dans un relatif anonymat, la série a fait son trou et fini par convaincre des spectateurs au début un peu dubitatif ; mais c’est aussi que l’humour de la série, son pessimisme et sa vision désenchantée du monde ont plus à voir avec un humour à l’européenne qu’à ce que l’on connaît habituellement d’une comédie américaine. Et c’est de fait à hurler de rire.

C'est archi drôle

Et archi noir. Pas dans la surenchère de l’irrévérence, juste dans le noir, noir, noir. La médiocrité, la complexité des êtres, l’antipathie qu’ils peuvent générer, la dépression, l’alcoolisme, la mort, l’ennui, l’envie d’être aimé, l’ambition. Que des thèmes durs traités d’une manière à hurler de rire.

Il y a plein de leviers d'humours successifs

Jeux de mots anthropomorphes, absurde absolu (un personnage tombe amoureux d’un enfant déguisé en adulte sous un trench coat et seul Bojack semble se rendre compte qu’il s’agit d’un enfant), burlesque parfois ou comique de dialogue, vannes méchantes, tout le monde peut y trouver son compte.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

L'animation est canon

En vrai elle est canon. Couleurs vives et impression de naïveté générale cachent une foule de détails, de texture et une vraie patte graphique qui relève d’un genre pas si courant dans l’animation américaine pour adulte, à rapprocher peut-être de Futurama mais en plus beau.

Il y a des tentatives narratives audacieuses

Et notamment un épisode entièrement muet dans la troisième saison, entre autres ruptures chronologiques. En plus, la série s’éloigne de plus en plus du personnage de Bojack pour créer un récit un peu chorale assez intéressant et qui s’éloigne du récit seul des déboires d’une ancienne star ringardisée.

Le scénario ne va jamais là où on l'attend

Des couples semblent se former et puis non. La situation d’un personnage a l’air de s’améliorer, et puis non. Un autre a l’air au fond du trou, et puis non. Il y a un grand jeu sur la résilience et l’incapacité à changer dont les scénaristes se servent avec pas mal de génie pour rendre logique des revirement de situations assez dingues.

La série se moque d'elle-même et du concept de série en permanence

Par la présentation d’extraits de Horsin’ around, la série qui a fait de Bojack une star au début des années 90, le personnages de Mr. Peanutbutter, radasse de la télé toujours de bonne humeur et absolument ringarde, mais aussi par la citation permanente de la pop culture environnante, comme si la série était consciente des changements de mode et disposée à être plus tard ringardisée à son tour.

Des acteurs un peu passés viennent jouer leur propre rôle avec beaucoup d'auto-dérision

Comme Jessica Biel, Naomi Watts ou Margo Martindale. Et quand les acteurs ne viennent pas, ils sont tout le temps cités, notamment au travers du personnage de Sarah Lynn, une genre de Lindsay Lohan absolue.

L'anthropomorphisme ne sert à rien et c'est pour ça que c'est cool

Le fait que certains personnages soient aussi des chats, un cheval, des pingouins ou des baleines n’apporte presque rien scénaristiquement. C’est un délire absolu et qu’il faut savourer tel quel.

La série s'améliore de saison en saison

Les personnages devenant de plus en plus complexes et de plus en plus humains et les histoires s’entrecroisant de plus en plus. Avec comme point de mire l’idée que personne ne sortira d’ici vivant, bien sûr, dans un pessimisme qui a beaucoup plus à voir avec l’humour français qu’américain.

Ca se regarde vite

Même s’il existe déjà 4 saisons, chaque épisode durant 20 minutes, on avance rapidement. Ce n’est pas une activité chronophage que de se mettre à la mater et ça permet de relativiser avec ses propres problèmes, ce qui est un gain de temps chez le psy.

Et même le nom est cool.