Rares sont les personnes qui disent « attendez, les nazis, c’était pas tout noir y’avait des choses bien ». Mais nombreux sont ceux qui n’hésitent pas à dire « Ok c’était des salauds, mais niveau propagande c’est tellement dingue que c’en est fascinant. » Eh bah vous savez quoi ? Non. Pas tant que ça. Compte tenu de l’immense effort financier déployé là-dedans, non, la propagande nazie n’était pas si dingue et les échecs des entreprises de Goebbels sont tellement nombreux qu’il y a de quoi en rire.

Le bébé aryen parfait qui était juif

En 1935, Goebbels, notre bien aimé ministre de la culture nazi qui confondait culture et propagande, s’est dit que ce serait « sympatoche d’avoir une sorte de concours national pour trouver un bébé aryen parfait ». Dont acte : Goebbels choisit une petite brune à yeux foncés – pas très aryen, tout ça. Rapidement, on retrouve le visage de la petite un peu partout dans les rues allemandes, jusqu’à ce que les parents de la fille s’en rendent compte et gueulent. En réalité, ce n’est pas eux qui avaient inscrit la petite, mais la photographe, une artiste anti-nazi qui espérait secrètement se foutre de la gueule du régime. Bah oui, parce que la petite en question était juive. Et ses parents ont dû fuir après, mais ça valait le coup.

L'insubmersible H.M.S Ark Royal

Le premier porte-avion de l’histoire appartenait à la Royal Navy. Et on peut dire qu’il faisait des misères aux Allemands : un U-Boat coulé, ainsi d’ailleurs que le navire amiral Bismarck, entre autres faits de gloire. Autant dire que les Allemands n’avaient qu’un seul objectif : déglinguer ce putain de bateau. Et une équipe a ainsi été montée pour mener une attaque aérienne. Attaque aérienne que les médias allemands se sont empressé de saluer puisqu’elle avait réussi. Et qu’on décore l’officier responsable de la charge, et qu’on communique massivement… Sauf que le porte-avion n’avait pas du tout du tout été coulé. À peine une égratignure. Et Churchill de pavaner devant les Américains quelques jours plus tard en leur faisant visiter le navire en parfait état.

Crédits photo (Domaine Public) : United Kingdom Government

Le soldat aryen parfait qui était un peu juif quand même

Comme il lui fallait une petite aryenne parfaite, Goebbels voulait un soldant aryen parfait. Cette fois-ci, il a fait gaffe : Werner Goldberg, le soldat choisi pour poser sur les photos, était blond aux yeux bleus et avait pris part à l’invasion de la Pologne en 1939. Le seul hic, c’est qu’il avait lui aussi des origines juives. Or, en 1940, Hitler a fait passer un décret stipulant que toute personne ayant des origines juives devait être immédiatement expulsé de l’armée. Du coup bah… Goldberg, le soldat aryen parfait, a été dégagé des forces nazis. C’est ballot.

Crédits photo (Domaine Public) : Berliner Tageblatt

Le musée des arts dégénérés qui remportait un succès phénoménal

Les nazis avaient une vision bien à eux de l’art moderne et par bien à eux je veux dire qu’ils pouvaient vraiment pas le saquer. Une fois au pouvoir, ils se sont donc arrangés pour qu’aucune expo d’art moderne ne puisse être vue d’aucun oeil allemand. Et pour expliquer une bonne fois pour toutes au public pourquoi ils faisaient ce choix, ils ont monté une expo à Munich d’art dégénéré. 650 oeuvres mal organisées avec des cartels expliquant pourquoi c’était de la merde, le tout en face d’un nouveau musée présentant « l’art allemand, le vrai, çui-là qu’est trop beau et génial ». Le problème c’est que l’art dégénéré attirait beaucoup plus que le beau, le vrai art allemand. 5 fois plus, en fait.

Radio Caledonia

Mise en place pendant la guerre, Radio Caledonia s’adressait aux Ecossais avec l’idée de les convaincre de s’unir aux troupes hitlériennes pour s’affranchir du joug anglais. Donald Grant, un facho écossais, s’est vu confier l’antenne avec l’idée donc de convaincre l’Ecosse entière. Mais la transmission était nulle et personne ne captait Caledonia. En plus, les indépendantistes écossais dénonçaient la radio et encourageaient tous ceux qui pensaient comme eux à ne surtout pas l’écouter. Dès 1942, les nazis décidaient d’arrêter les frais.

Un film pour redonner du moral aux troupes

En 1944, on ne va pas se mentir, ça sentait le sapin pour les Nazis. Ce qui n’empêchait pas Goebbels de continuer ses travaux de propagande, sans doute pour faire quelque chose. Et Goebbels voulait redonner le sourire à la population allemande : il a donc lancé la production de Das Leben geht weiter, entendez par là « La vie continue », qui mettrait en scène des hauts dignitaires nazis. Alors que les Alliés entraient en Allemagne, Goebbels s’entêtait à vouloir réaliser le film, à tel point d’ailleurs que le réalisateur s’est vu obligé de continuer le tournage tout en fuyant la progression de l’Armée rouge. La production a finalement été suspendue la veille de la capitulation allemande.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : InconnuUnknown

Les JO ratés d'Hitler

Imaginez un peu comme il devait se frotter les mains, Hitler. 1936, les JO ont lieu à Berlin et il s’agit des premières olympiades bénéficiant d’une couverture médiatique internationale. Quelle occasion de montrer à tout le monde la suprématie allemande ! Sauf que Jesse Owens en avait décidé autrement. Il a tout simplement éclaté les Allemands. Alors qu’il était noir. 4 médailles d’or et pan dans les dents.

Crédits photo (Domaine Public) : Acme News Photos

Axis Sally et la propagande

Axis Sally, comme on a surnommé Mildred Elizabeth Gillars, était une présentatrice radio américaine à qui les nazis ont demandé d’animer une émission destinée à toucher les lignes de front américaines. L’émission, intitulée « Home Sweet Gome », avait pour objet de donner aux soldats le mal du pays afin de les affaiblir. Et qu’on discutait des infidélités probables des épouses restées chez elles entre deux diffusions de jazz américain et des fausses annonces de captures de soldats américains. Sauf que… Bah les soldats américains étaient super contents de pouvoir écouter ces émissions qui leur rappelaient le pays. Et qu’ils sont donc devenus fans d’Axis Sally sans pour autant ressentir le mal du pays.

Crédits photo (Domaine Public) : en:Federal Bureau of Prisons, first uploader: Agateller

La Continental et Clouzot

Pendant l’Occupation de la France, les nazis avaient mis la main sur tout le système de production cinématographique. Si certains réalisateurs s’étaient exilé à l’autre bout du monde, d’autres avaient fait le choix de rester et d’accepter de réaliser des films produits avec l’argent allemand, au premier rang desquels Henri-Georges Clouzot, devenu le réalisateur-phare de la Continental, la maison de production française aux mains des Allemands (je simplifie). Et Clouzot a été redoutablement intelligent : il a réussi à convaincre les producteurs de lui laisser les mains libres en affirmant qu’il faisait un film anti-français alors même qu’il était en train de réaliser un film dénonçant la délation et la médiocrité des petits français. Ce film, c’était Le Corbeau, succès immédiat et film profondément anti-nazi qui a dû être interdit par Goebbels, alors même qu’il l’avait indirectement produit. A la Libération, Clouzot a été emmerdé mais les sanctions ont été levées après la mobilisation des artistes pour qu’il puisse continuer à faire des films.

L'échec Vlassov

L’armée rouge n’avait pas tant de héros, mais Vlassov en était un. Tellement d’ailleurs que Staline se méfait de lui et de sa popularité. Abandonné avec ses troupes dans un guêpier absolu duquel il ne devait pas réussir à sortir, Vlassov est fait prisonnier par les Allemands qui le convainquent que Staline l’a volontairement envoyé à la mort et qu’il devrait se rallier à eux pour combattre les staliniens. Vlassov, qui n’a pas vraiment le choix car de toute façon Staline a affirmé que les soldats capturés seraient condamnés à mort par les Soviétiques, accepte. Une recrue phénoménale pour le III° Reich. Sauf que cet imbécile d’Hitler décide de ne pas lui faire confiance. Alors que la popularité de Vlassov aurait sans doute permis de recruter de nombreux soldats soviétiques tout près à faire défection, Hitler l’empêche de commander des divisions et ne se sert absolument pas de sa recrue. Finalement Vlassov finira à la tête de deux toutes petites unités et essaiera de rejoindre les lignes américaines pour se constituer prisonnier – mais les Américains le livreront aux Russes et son sort ne sera pas très enviable.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Auteur inconnuUnknown author

Ils étaient un peu cons, les nazis.

Via : Listverse