La saison 3 d’Ozark vient de sortir et il faut vraiment que vous la regardiez. Enfin, il faut vraiment que vous la regardiez si vous avez vu les deux premières saisons parce que sinon ça n’aurait aucun sens. Et si vous n’avez pas vu les deux premières saisons, il faut vraiment que vous les regardiez parce que non seulement c’est bien mais si vous ne les voyez pas vous ne verrez pas la troisième et comme je vous le disais en préambule de ce top, il faut que vous regardiez la troisième. Capici ?

Y a Jason Bateman

Il tient le rôle principal. Enfin l’un des rôles principaux, parce que parler d’un seul rôle principal serait réducteur. Le coeur de la série, c’est la famille Byrde, papa et maman en tête. Jason Bateman, qu’on avait déjà adoré dans Arrested Development, croit tellement à la série qu’il la produit lui-même et a réalisé quelques épisodes. Il aurait pas fait ça pour le père Noël auquel il ne croit plus depuis un moment.

Une noirceur s'installe façon Breaking Bad

Ce qui commençait comme l’histoire d’une famille normale plongée subitement dans un monde mafieux qui la dépasse se transforme doucement en chronique d’une famille qui adopte les codes de ceux pour qui ses membres travaillent. Les personnages noircissent, prennent du corps et s’imposent froidement. Walter White ne les aurait sans doute pas reniés. Même s’il avait d’autres chats à fouetter avec son cancer.

Les seconds rôles déchirent

L’excellente Ruth Langmore en gérante de striptease à l’accent 150% ricain du cru en saison 1, le parfait Buddy en saison 2, la magistrale interprétation du frère de Wendy dans la saison 3 : l’écriture de Ozark soigne tous les persos et c’est vivifiant quand on vient de se taper la Casa de papel.

Marty Bird réussit à nous faire aimer le métier de conseiller financier

Ce qui dans la vraie vie nous ennuierait profondément (à peu près autant qu’un replay d’une finale des Chiffres et des Lettres) devient absolument passionnant. Marty/Jason nous explique calmement ce qu’il faut faire et faut reconnaître qu’à bien y regarder, c’est pas si chiant, d’autant que ça permet de gagner vraiment plein d’argent et gagner plein d’argent c’est une activité plutôt maligne. Au final, on constate que sa science des tableaux Excel croisés dynamiques lui sauve la vie plusieurs fois. Marty Bird, c’est le Mac Gyver des chiffres, sans la coupe mulet.

C'est pratique pour apprendre à blanchir de l'argent sale

Soyons honnêtes : cette notion d’argent sale était un peu floue avant de visionner OzarK. Désormais, dissimuler de l’argent chopé de manière illégale (comme par exemple en vendant un max de drogue) et le réinvestir tranquillement dans des activités légales mais parfois douteuses quand même (un casino) nous semble quasi-enfantin. Marty Birde, c’est le prof d’éco qu’on aurait tous aimé avoir.

C'est beau le Missouri, dis donc

Lake Ozark, là où se passe la majeure partie de l’intrigue, ça se trouve en plein coeur des US, au milieu de nulle part, mais d’un nulle part fait de petites îles et de grands lacs. Une station balnéaire pour gens friqués qu’on découvre avec de magnifiques plans aériens. On irait bien faire un tour par là-bas. Mais on n’ira pas, rapport au fait qu’on est confiné et qu’on n’a pas de yacht

Pas de ratés dans les saisons

Les 3 saisons sont hyper quali et à chaque fois on a droit à 3×10 épisodes d’une heure. Ça laisse le temps de prendre le temps, d’aller loin dans la psychologie des personnages. Il n’y a pas de redescente dans l’intrigue, juste une montée en puissance de saison en saison et jusu’au pic de la saison 3. Et vu qu’une saison 4 est déjà prévue, on ne va pas se priver.

C'est le paradis de l'accent gras et traînant

Dans le Missouri « Hello » est un mot de 6 syllabes et c’est merveilleux. Un régal auditif. Mieux que l’ASMR du petit dej.

La série te prouve que finalement, même avec le confinement, ton couple ne va pas si mal que ça

Adultère, mensonge, magouillez avec le cartel (mais dans le dos de l’autre sinon c’est pas rigolo) : on n’a pas besoin d’être conseiller conjugal pour voir que leur couple est très très mal barré dès l’épisode 1 de la saison 1 (et clairement ça ne va pas en s’améliorant au fil des saisons). Finalement c’est pas si grave que ton mec ait oublié de vider la litière du chat et qu’il ne sache pas si bien que ça utiliser un balais à chiottes.

Le personnage de Wendy est un argument en soi

Si Marty est le supposé personnage principal, sa femme, Wendy, prend très vite le devant de la scène. On la sait d’origine un peu bouseuse, mais sans trop en savoir plus ; on la sait ancienne politicienne devenue mère au foyer, mais frustrée de l’être ; on sait que son frère est zinzin, mais on attend la saison 3 pour en faire la connaissance. Au final, c’est un personnage plus complexe que son mari, avec une ambition qui frôle sérieusement la folie et un goût un peu trop prononcé pour le danger. Elle nous fait très clairement flipper, et on aime ça.

Ozark citoyens.