Tim Laurence, étudiant chercheur à Sciences Po Lille, a réalisé une étude d’après les données publiques fournies par le gouvernement sur les maires de France suite aux élections municipales de 2014. A travers son travail, se dresse le portrait robot d’un maire homme, blanc, d’une soixantaine d’années. Vous êtes pas surpris ? Moi non plus, je vous rassure. Et comment qu’il s’appelle, ce maire ? Michel, évidemment.

Michel

1509 maires Michel en France. Si ça se trouve, ils ont perdu leur chat : l’histoire ne le dit pas. En tous les cas, il parait que les administrés ont tendance à les appeler Michmich. Ca, c’est avéré.

Alain

1171 maires s’appellent Alain. Il paraîtrait (une information à prendre au conditionnel) qu’Alain Juppé en fasse partie. Je vous laisse juge de la véracité de cette information hautement confidentielle.

Bernard

A l’heure de choisir leur destinée politique, 981 communes ont décidé de faire confiance à Bernard. Beber, ou Nanard, c’est selon, est un sacré numéro, qui n’a pas sa langue dans sa poche et n’hésite pas à donner un gros coup de poing sur la table quand le Conseil général ou l’agglo refusent de prendre en compte ses vues concernant l’aménagement de la rocade Est.

Philippe

Ils sont 896, ils légifèrent pour leur commune, toujours sur le pont, toujours prêts à intervenir : eux, ce sont les Philippe. Philippe, un prénom volontaire comme des hommes d’action qui mettent la main à la patte et préparent, d’après ce qu’on dit, un excellent cassoulet.

Christian

Enfin une bonne nouvelle pour les Christian : malgré leur prénom de merde, ils ont une bonne chance de devenir maire un jour. 871 personnes en France n’ont pas eu honte de mettre leur nom sur une affiche électorale pour briguer la mairie, avec succès. A noter quand même que la plupart des Christian ayant honte de leur prénom, ils se cachent ou font semblant de s’appeler Leopold, ce qui rend le calcul complexe.

Daniel

« Hey Dany, d’mande un scotch au barman » peut-on entendre dans les réunions au sommet entre le sous-préfet, l’adjoint aux transports de la communauté de commune et Daniel « Dany » le maire, qui sait avec qui il faut parler pour augmenter le budget prévisionnel de sa petite entreprise publique. 844 personnes font ainsi du réseau dans des obscures communes en France et en Navarre.

Gérard

Avec 829 Gérard aux commandes d’une mairie en France, on peut considérer que les Gérard n’ont pas forcément raté leur vie aussitôt qu’ils se sont vus attribuer un prénom. On peut même considérer qu’on peut être heureux ET s’appeler Gérard, ce qui est une avancée considérable dans le domaine de la science onomastique.

Jean-Pierre

Ils sont 778. Ils ont un prénom composé. Ils s’appellent à la fois Jean et Pierre. Ils ont le courage de Jean et la sagesse de Pierre. Ils ne reculeront devant rien pour faire changer le lino de la salle communale ; ils ne baisseront jamais les bras devant les baisses de dotation de l’Etat. Ils iront eux-mêmes superviser le recrutement des policiers municipaux. Y’a un biopic collectif à faire.

Pierre

Sorte de version plus humble de Jean-Pierre, Pierre règne en père peinard sur ses administrés. Il n’aime rien tant que célébrer les mariages parce qu’ensuite, y’a le vin d’honneur et que c’est sympa. Pierre, qu’on surnomme « Pierrot la déconne », a fait installer un canevas de berger allemand à la place de la photo de Macron, « parce qu’il faut pas déconner les parigots ils vont pas venir me polluer l’air ». Il est comme ça, Pierrot.

Jean-Claude

Avec 661 personnes élues sur le seul fait qu’elles s’appelaient Jean-Claude et que c’était, je cite « rigolo de voter pour un mec qui s’appelle Jean-Claude », les JC ont réussi leur coup : non seulement ils ont les mêmes initiales que le Christ, mais en plus ils sont capables de changer l’eau de la déchetterie en vin. Sisi, promis.

Et Bruno Le Maire ?