C'est dimanche, c'est playlist. Vous vous foutez de la gueule du groupe de votre petit cousin qui baragouine des chansons dans un anglais plus qu'approximatif et vous méprisez Phoenix et consorts ? Sachez que parfois ce sont les anglophones qui viennent vers la langue de Molière. Voici la preuve en 10 titres sélectionnés que la langue française s'adapte parfaitement au rock'n'roll ou presque...

  1. David Bowie "Heros"
    Allez, soyez honnête, combien d'entre vous connaissiez cette version ? Le sentiment qu'elle provoque chez nous est inexplicable. Ça donne presque envie de se mettre de la variétoche de chez nous en se demandant ce que ça ferait si Bowie la chantait ? Allez David fais nous un album de reprises de Delpech.

  2. Kevin Ayers "Puis-je ?"
    Il vivait près de Carcassonne à la fin de sa vie, il a participé à Gong à ses débuts : aussi britannique soit-il, Kevin Ayers avait quelques affinités avec la France. Et la langue de Molière sied plutôt bien à ce rôle de séducteur détaché qu'il incarne dans cette adaptation française de "May I", qu'on peut préférer à l'originale.

  3. Nico et Serge Gainsbourg
    En 1963, Nico a joué dans le film français de Jacques Poitrenaud et en a enregistré la chanson titre avec l'ami Serge à la production. Le titre n'a été rendu disponible qu'en 2001. Heureusement, car c'est une jolie pépite. Serge l'a t'il accrochée à son tableau de chasse garni ?
  4. The Stranglers "N'emmènes pas Harry"
    Oui, il y a un français dans le groupe, en la personne de Jean-Jacques Burnel, d'où une certaine propension des Stranglers à taquiner la langue française de temps à autre, généralement dans un mode monocorde, voire dépressif. C'est le cas dans "La Folie", c'est aussi le cas ici, dans cette adaptation française de "Don't bring Harry", extraite de "The Raven". Un Harry bien peu fréquentable et une chanson à lourde charge symbolique.

  5. Sonic Youth "Ça plane pour moi"
    Ok, Thurston Moore, sur cette surprenante reprise, ne chante pas vraiment en français, plutôt dans un vague yaourt franco-anglophone… Mais Plastic, lui, c'est de notoriété publique, ne chantait pas du tout. On peut aussi penser à la version des Presidents qui eux aussi s'essayent, sans y parvenir vraiment, au français.

  6. Iggy Pop, "Michelle"
    Faisons d'une pierre deux coups : s'il est difficile de contourner le morceau "à la française" des Beatles, il serait tout aussi regrettable de passer à côté d'Iggy Pop, et de ce rôle de crooner francophone qu'il incarne de temps à autre, auprès d'Emmanuel Seigner pour "la dernière pluie", ou à plusieurs reprises sur cet album "Après", sorti il y a quelques années, et dont ce morceau est extrait…

  7. Théo Hakola, "Il n'y a pas de jolie fille à droite"
    Américain d'ascendance finnoise et suédoise, vivant en France depuis la fin des années 70, Théo Hakola, quand il choisit la langue française, le fait avec une diction qui n'appartient qu'à lui, et parfois avec un humour décapant, comme c'est le cas ici.

  8. April March "Que le soleil soit maudit"
    Qu'il s'agisse de reprendre Gainsbourg et France Gall, ou de ce "Triggers" produit par un Bertrand Burgalat au sommet de son art, la chanteuse américaine qui chante en français, April March fait ça très bien.

  9. Stereolab, "Tone Burst"
    Laetitia Sadier, une française dans un groupe anglais, et une approche souvent surprenante de la langue, monocorde et désincarnée, à tel point qu'il faut parfois bien tendre l'oreille aux paroles de Stereolab pour en discerner les incursions francophones…

  10. Blonde Redhead "Slogan"
    Le groupe new-yorkais aime tellement Gainsbourg, la voix de Kazu se rapproche tellement de celle de Jane, et la descente d'accords de cette reprise de "La Chanson de Slogan" est si proche de celles que Blonde Redhead affectionne, que leur choix de reprendre ce morceau est d'une logique implacable.

  11. Jane Birkin - "Help camionneur"
    Comme on n'allait tout de même pas oublier la dépositaire agréée du titre, ne nous privons pas du plaisir de choisir un extrait de "Di doo dah", son premier album solo, sorti en 1973. Un disque intime, portrait gainsbourgien de Jane en éternelle ingénue, avec les arrangements d'un Jean-Claude Vannier en guise d'écrin de velours. "Histoire de Melody Nelson" n'est pas loin, et quelques saillies de cordes se chargent de nous le rappeler.

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Source : Trapanel l'emission de radio