La commercialisation des grands noms de la cuisine n’est pas un truc nouveau. Pour financer leurs restaurants gastronomiques il faut parfois de frotter à d’autres univers marketing. Paul Bocuse a été un pionnier en la matière et les autres ont suivi la mouvance. On juge pas, hein. Finalement c’est pas plus mal d’apprendre à se diversifier. Mais les collaborations sont parfois un peu abusives. Un tout petit peu quoi.

Joël Robuchon et ses produits Fleury Michon

OK. Paix à son âme. RIP de chez RIP. Mais tout de même un grand chef de la cuisine qui s’associe à la vente de plats préparés vendus en supermarchés, ça fait tâche. Alors bien sûr on peut aussi défendre cette démarche, en s’associant à cette cuisine bon marché, Joël Robuchon a aussi tenté d’améliorer un produit qui existait déjà avec des ingrédients moins pourris, en supprimant des additifs, les matières grasses et le taux de sel. Donc ne jugez pas trop vite de filet de poulet sauce aux morilles sous vide, il est certainement moins dégueu que plein d’autres choses.

Plusieurs chefs avec Sushi Shop

La chaîne de restauration rapide n’a pas lésiné sur ses collaborations ponctuelles avec des chefs de renommée internationale telle que Joël Robuchon, Cyril Lignac, Jean-François Piège, Thierry Marx ou encore Kei Kobayashi. C’est bien hein. Mais pour n’importe quel consommateur de sushi qui se respecte on peut pas dire que ce soit la qualité qui prime avant tout.

Thierry Marx a été conseiller artistique pour Habitat

Pro de la diversification marketing, le p’tit Marx doublement étoilé s’est collé un partenariat avec l’enseigne pour le design de tout ce qui concerne la cuisine (ce qui aurait été VRAIMENT abusé c’est qu’il soit en partenariat sur tous les accessoires de literie). De toute façon, Thierry Marx est un habitué de la méthode, il a également travaillé avec les 3 Suisses et la designer Mathilde de l’Ecotais pour la création de meubles de cuisine. On trouvera même un gant avec la main de Thierry Marx imprimé dessus. Jusque là ça allait, mais l’abus arrive au grand galop.

Philippe Etchebest en partenariat avec 1664

Bon en tant que tel c’est pas vraiment un produit dérivé mais une collaboration revendiquée avec la marque de binouze. J’ai rien contre la 16, j’en abreuve mon gosier par litres chaque semaine (c’est à cause de la canicule) mais c’est pas l’alcool qu’on associe le plus à un chef étoilé.

Jean-Pierre Coffe a prêté son image pour plein de trucs, de Weight Watchers à Leader Price

En même temps, HEY que voulez-vous c’est une personnalité médiatique, il faut bien qu’il vende son image aussi. Feu-Coffe défendait son merchandising en expliquant que justement sa collaboration avec Leader Price lui a permis de virer tous les produits les plus dégueu, d’améliorer la gamme tout en la gardant accessible à tous. Parce que c’est cool d’être un grand chef mais c’est aussi cool de nourrir beaucoup de gens et pas trop mal.

Michel Sarran et son menu pour les TGV

On connaissant déjà les menus chers de la SNCF, on connait désormais les menus chers MAIS signés Michel Sarran. Cette collaboration aura certainement pour objectif d’améliorer les menus, et c’est vrai que question qualité on part de loin. Allez, on valide. Bon en revanche Michel Sarran qui devient ambassadeur de bolides de Maserati, là on voit moins l’objectif d’éradication de la malbouffe.

Des ustensiles de cuisine en tous genres

Là il faut dire que tout le monde y a mis son nez, de Ghislaine Arabian à Pierre Hermé en passant par Alain Ducasse. C’est assez logique les gars bossent avec des ustensiles toutes la journée donc ils savent un peu de quoi ils parlent. Après, est-ce qu’on a besoin d’autant d’ustensiles de marques différentes pour nous autres simples cuisiniers du dimanche soir ? J’en doute.

Cyril Lignac qui nous fait des couteaux mais qui est aussi ambassadeur de Windows Phone

Sans surprise le chef Cyril Lignac s’est aussi pas mal diversifié dans des produits plus ou moins liés à la cuisine ou dans le meurtre par arme blanche. En revanche, bon, Windows Phone, c’est un peu moins dans le délire des papilles gustatives quoi, mais c’est vrai que c’est chouette les téléphones il a raison.

Les moules à pâtisseries de Christophe Michalak

OK je veux bien qu’on fasse des ustensiles de cuisine. OK je veux bien qu’on fasse des fourneaux comme Paul Bocuse. Ok je veux bien qu’on fasse des cuisines comme Yannick Alleno. Mais franchement le moule à pâtisserie ? En quoi celui de Christophe Michalak démoulerait mieux que les autres ? Dites le moi je vous écoute.

Le chef Yannick Alléno, ambassadeur de la marque d’horlogerie Hublot

Ouiiii okaaaaay, quand on est connus on fait des pubs parce qu’on a une image à vendre, je comprends bien. Mais qu’un grand chef prêt son doux visage à une marque d’horlogerie de luxe suisse c’est un peu éloigné du concept culinaire de départ.

Sources : Food & sense, Le Parisien, La Dépêche, Le Figaro, Adverbuzz