Lors des indispensables déclarations d'après-match des entraîneurs ou des présidents, une défaite n'est que trop rarement suivie d'un mea culpa, ou tout simplement d'une phrase pour admettre que l'adversaire était plus fort. Ce serait tellement rassurant d'entendre un coach dire "j'ai fait des choix qui se sont avérés foireux, la tactique était hasardeuse, on n'a pas volé cette belle peignée." Mais non, en général, les fautifs vont allègrement piocher dans cette liste de bonnes idées pour noyer le poisson.

  1. L'arbitrage
    "Je n'aime pas commenter les décisions arbitrales, mais c'est vrai que M. Machin est malhonnête en plus d'être incompétent." Un classique, vivement la vidéo pour que les entraîneurs accusent la propreté de l'objectif des caméras et le soleil rasant qui cache le fait qu'il n'y a jamais pénalty là-dessus, c'est évident.
  2. La Muraille de Chine
    L'excuse de Laurent Blanc quand il se faisait surprendre par des formations comme Nancy à l'époque bordelaise. Qu'est-ce que c'est que ces équipes qui viennent avec une solide défense ? Et en plus elles plantent un but sur un contre ? Non... c'est pas fair-play. C'est trop facile de gagner quand on défend bien.
  3. Les "faits de jeu"
    "Ce soir, on perd sur un fait de jeu"... On ne sait pas vraiment ce que c'est, on sait juste que c'est visiblement un détail qui joue en ta défaveur. Mais un fait de jeu comme un assassinat dans la surface anéantissant une action de but, on va dire que c'est pas volé. Ou alors, un "fait de jeu", c'est aussi quand le ballon franchit la ligne, dans ce cas, admettons.
  4. La malchance
    "Le manque de réussite" en terme technique. C'est terrible le manque de réussite : des passes qui n'arrivent pas, l'impossibilité de cadrer une seule frappe, ou un gardien adverse systématiquement sur la trajectoire... le manque de réussite, c'est souvent très proche du "manque de talent". Exemple : "c'est pas une réussite le parcours de l’Équipe de France!"
  5. Un scénario peu favorable
    "C'est sûr, on prend un but tout de suite... derrière ils en mettent un autre... alors forcément on se découvre... et après ça devient difficile". On prend 4 à 0, mais y'avait la place d'accrocher un bon vieux nul.
  6. Une préparation décalée pour être bon en mars (mais pas maintenant)
    Quand Paris se fait mener 2-0 à domicile par des Merlus candidat au maintien, c'est parce que Lorient est en avance dans sa préparation. Trop facile. Les mecs, alors qu'on fait des barbecues, ils "s'entraînent". Nous aussi si on s'entraînait on serait hyper-bons! Revenez donc en mars, on va vous déglinguer! On peut pas rejouer ce match en mars?
  7. La pelouse
    Et une pelouse synthétique, on n'en parle même pas. Certes les deux équipes ont les mêmes conditions, mais une mauvaise pelouse favorise l'équipe la plus faible. Qui devient du coup la meilleure... Donc en fait, on a perdu parce qu'on est trop fort pour cette pelouse.
  8. La fatigue
    24 heures de récupération sur une semaine, ça peut être crucial. En Coupe du Monde on joue tous les trois jours, mais enchaîner un tour de Coupe contre Colmar avec la réception de Brest, c'est surhumain. On devrait payer davantage les footballeurs qui doivent jouer en semaine comme de vulgaires salariés. Ou les laisser se doper.
  9. L'équipe à abattre
    Quand on est une "grosse écurie" auto-proclamée, il est facile de prêter à son adversaire une motivation particulière. Mais quand le PSG luttait en bas de classement il n'y a pas si longtemps, ce n'était pas parce qu'il était motivant de "taper Paris", mais juste parce que le PSG était nul.
  10. Le complot
    Réservé aux très grands : Tout le monde s'accorde à dire que Barcelone est l'une des plus grandes équipes de tous les temps, pas Mourinho, qui va éplucher les CV des arbitres et des dirigeants de la Fédé espagnole pour mettre en lumière un complot ourdi contre sa personne. Tout ça, c'est l'Unicef et les activistes catalans qui ont fomenté cette machination diabolique.

Et vous, avec quelle excuse de mauvais perdant vous parvenez à mieux digérer une défaite ?