Ayé, la morosité financière a gagné tous les compartiments de nos sociétés, et le déclin semble logiquement ne pas devoir épargner le football. Pourquoi ? Parce qu'une agence de notation de plus, l'UEFA, menace depuis plusieurs saisons de dégrader la note de certains pays, la France en tête, au profit d'autres et ce pour des raisons parfois obscures. Les résultats tout pourris des clubs français en coupe d'Europe n'expliquent en effet pas tout... Petit top plein de mauvaises foi pour expliquer le classement UEFA.

  1. Angleterre (indice UEFA 85.535): quadruple AAAA selon UEFA pour le football anglais, régulièrement présent au niveau européen au printemps. Certes il y a la récente double élimination de Manchester, mais elle relève de l'accident. Sinon on peut avoir un football surendetté, des supporters bourrés à la bière 2 heures avant le match et de l'argent russe détourné du FMI pour financer les clubs sans que personne n'y trouve à redire et au contraire qu'on te félicite. Thiriez, tu sais ce qui te reste à faire...
  2. Espagne (74.614): magie de l'UEFA, tu peux être champion du Monde et d'Europe, disposer des deux meilleurs clubs de la planète, remporter régulièrement la Coupe aux grandes oreilles et être loin derrière les Anglais. On sait que les traders des grandes banques tournent à la cocaïne, on a des doutes sur le fait que les Espagnols tournent à l'eau claire, mais peut importe, l'UEFA s'en fout. En plus en cas de cour dur, l'Etat rachète régulièrement les dettes des clubs. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Triple AAA donc.
  3. Allemagne (70.686): une "gestion" allemande reconnue, une locomotive bavaroise et des parcours honnêtes de temps à autre de la part de ses compatriotes suffit à les situer sur le podium. Alors que le pays protectionniste est incapable d'exporter correctement un seul de ses joueurs (Ozil mis à part), qu'il est le seul à crier "Thor" quand le reste du monde crie "Goal" et que personnes d'autres que les Allemands ne regardent leur championnat. Double AA. À rien n'y comprendre.
  4. Italie (57.695): le football transalpin, mis sous surveillance négative, a mis un plan de rigueur en oeuvre : la mesure porte ses fruits et l'Italie place 5 clubs cette année entre les deux compétitions européennes, l'UEFA applaudit. Certes. Oublions donc les matches truqués et la corruption, les succès de Naples qui n'ont évidemment rien de louche, le leader serial-niqueur du pays qui n'est autre que le président du plus grand club transalpin. Tout va bien en Italie, l'UEFA recommandant juste d'avancer l'âge de la retraite des joueurs du Milan AC. A+
  5. France (53.344): la dégradation est imminente, et la France reste dans le Top 5 au prix de miracles olympiens. Les miracles devront continuer (Nicosie en 8ème, St Petersbourg et Bâle en quart, OM-OL en demi et un malentendu en finale) pour conserver ce rang. Ca nous apprendra à envoyer Rennes, le PSG ou Sochaux en coupe d'Europe aussi. Gardons confiance, le président de l'UEFA est français et saura jouer avec les chiffres au besoin. Michel Platini - Bernard Madoff, même combat.
  6. Portugal (52.513): le Portugal est au bord de la faillite, mais son football, selon l'UEFA, se porte plutôt bien. Logique vu que son championnat ne compte globalement que deux clubs capables de le gagner, que ses meilleurs joueurs jouent tous à l'étranger et même s'il est vrai que Lyon tous les ans rachète une partie de la dette du pays en payant trop cher des joueurs de Porto. De qui se moque-t-on ? BBB.
  7. Russie (44.707): la Russie, qui n'est pas en Europe au fait, est quand même dans le classement ce qui ne choque personne. Plutôt que d'investir dans les autres championnats, la Russie a décidé d'utiliser l'argent de ses grands mafieux pour faire son propre championnat et y inviter des guests de type Eto'o. Les résultats en Europe sont là. L'UEFA est contente. Note finale inconnue parce que Poutine l'a décidé. Et pis c'est tout.
  8. Ukraine (43.799): voir ci dessus, c'est pareil. Avec en plus un championnat d'Europe à organiser, l'UEFA note large et attribue un BB+ "peut-mieux-faire-mais-c'est-déjà-bien-et-pour-les-problèmes-on-verra-plus-tard" à l'Ukraine.
  9. Pays-Bas (40.115): le football hollandais vit sur ses acquis en espérant que les résultats de l'Ajax dans les années 70 soient pris en compte et envoie maintenant des équipes de juniors dans les joutes européennes, ou pire l'AZ Alkmaar. L'UEFA recommande chaudement d'appliquer la méthode du docteur Gus Hidding qui fonctionne avec les sélections nationales. Oui, c'est ça, le dopage c'est un peu l'équivalent des subprimes sur les marchés financiers.
  10. Grèce (35 700): juste avant de sortir de l'Euro, le pays s'invite dans le top 10 à l'indice UEFA, chassant la Turquie du classement. Avec la gentille tradition de ne pas payer ses joueurs plus que ses dettes. L'important, c'est pas la chute, c'est l'atterrissage.

Et vous, d'autres explications de mauvaise foi à ce classement UEFA des clubs ?