Si vous avez eu une scolarité à peu près normale, vous avez forcément appris que l'Allemagne avait été coupée en deux de 1961 à 1989 par le mur de Berlin et que les murs c'était mal. Eh bien figurez-vous que nous n'avons absolument pas retenu la leçon et qu'il y a encore aujourd'hui tout plein de jolis murs érigés notamment pour lutter "contre l'immigration clandestine, la violence et le deal de drogue" (évidemment). Des murs qui pour beaucoup tuent, et dans le meilleur des cas empêchent juste des peuples voisins de communiquer.

  1. La barrière de séparation israélienne (Cisjordanie)
    En juin 2002, la Knesset, le parlement israélien, vote la construction d'un mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie. Selon Ariel Sharon, ce mur permettrait de réduire le nombre d'attentats en Israël et donc de protéger la population. Longue de plus de 700 km, cette "barrière de sécurité" a été condamnée par les Nations Unies dès 2003. Sur la plupart de sa longueur, la barrière de 50 mètres de large est constituée de fils barbelés, d'un fossé, d'un grillage muni de détecteurs et d'une bande de sable pour repérer les traces de pas. Le tout surveillé par des militaires de chaque côté du grillage (sait-on jamais).
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    Source photo : liberation
  2. Le mur anti-migrants (Hongrie)
    Le 29 août 2015, la Hongrie a affirmé avoir terminé la première partie du mur qui est censé fermer la frontière entre le pays de Viktor Orbán et la Serbie afin de mettre fin à l'immigration clandestine. Une fois le projet terminé, une clôture de 4 mètres de haut s'étendra sur les 175 km de frontière entre la Hongrie et la Serbie. Viktor Orbán, qui est décidément un mec charmant, a également évoqué un renforcement militaire à la frontière pour être sûr sûr que personne ne passe la frontière sans sa bénédiction. De leurs côtés les migrants qui fuient généralement des pays en guerre se disent assez peu impressionnés par les fils barbelés.
  3. Le mur des sables (Maroc)
    Construit entre 1980 et 1987 dans la zone du Sahara occidental sur demande du Maroc, le mur des sables est supposé protéger le pays des diverses attaques en provenance du désert. En vrai, il a plutôt été construit pour asseoir le pouvoir du Maroc sur l'ancien "Sahara espagnol" et empêcher le mouvement indépendant Front Polisario de gagner du terrain. Le mur est gardé par plus de 100 000 soldats marocains.
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    Source photo : wallofsand
  4. La ligne verte (Chypre)
    Il s'agit là du petit nom donnée à la zone démilitarisée qui sépare depuis 1974 la République turque de Chypre du nord et la République de Chypre. La ligne traverse l'île sur 180km, et même la capitale Nicosie qui est donc coupée du nord au sud sur toute sa longueur. Il ne reste plus qu'un village, Pyla, où Grecs et Turcs vivent ensemble (sans aucun problème particulier d'ailleurs).
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    Crédits photo (creative commons) : Jamumiwa
  5. La frontière USA/Mexique (Etats-Unis)
    Commencée en 2002 et allongée en 2006, la barrière entre les Etats-Unis et le Mexique ont évidemment vocation à réduire l'immigration en provenance du Mexique. Si ça a plutôt fait diminuer l'immigration clandestine, le mur est pointé du doigt par de très nombreuses associations qui y voient régulièrement mourir des migrants. La barrière aurait par ailleurs été très néfaste pour l'environnement en coupant l'accès à l'eau à certaines espèces.
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    Crédits photo (creative commons) : JamesReyes
  6. La Zone Démilitarisée entre la Corée du Nord et La Corée du Sud
    Qui est en fait la zone la plus militarisée du monde avec 500 000 soldats postés 24H/24. Construit à la fin de la guerre de Corée le long en 1953, cette barrière de 3 mètres de haut et 241 kilomètres de long sépare depuis plus d'un demi siècle la population coréenne. Et plus les années passent, plus la réunification semble compliquée tant les deux Corées ont pris des chemins diamétralement opposés.
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    Crédits photo (creative commons) : IGEL
  7. Le mur de via Anelli à Padoue (Italie)
    Que fait-on quand on est maire de la ville de Padoue et qu'on a des soucis de délinquances dans une cité défavorisée ? Eh bien on construit un joli mur de 3 mètres de haut et 84 mètres de long pour séparer les méchants dealers des braves concitoyens. Oui, ça ressemble étrangement à un ghetto, mais la mairie assure que ces quelques mètres d'acier dissuaderont à coups sûrs les dealers et les consommateurs. Bel état d'esprit.
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    Source photo : lavocedinomas
  8. Melilla et Ceuta (Espagne)
    Enclaves espagnoles au Maroc, les deux villes de Melilla et Ceuta sont aussi le passage idéal pour les clandestins qui désirent se rendre en Europe. Pour lutter contre cette immigration, les villes se cachent derrière un mur de six mètres de haut recouverts de fils barbelés ET de fils de fer souples pour être certain que celui qui aura le malheur de s'essayer à l'escalade perde un pâton dans l'histoire.
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    Crédits photo (creative commons) : Ongayo
  9. Le mur entre l'Inde et le Bangladesh (Inde)
    Fait de brique et de barbelés, il s'agit là avec 3200 km du plus long mur du monde. Pour justifier sa construction, le gouvernement indien a parlé de lutte contre le terrorisme, l'immigration clandestine et la contrebande (toutes les excuses sont bonnes oui). Chaque jour des milliers de Bangladais tentent de passer la frontière et se font rembarrer violemment par les flics armés jusqu'au dents de l'India's Border Security Forces.
  10. Les murs de la paix à Belfast (Irlande du Nord)
    Heureusement en cours de destruction, les murs de la paix ont été construits dans les années 70 pour séparer les quartiers catholiques des quartiers protestants et ainsi essayer de limiter les violences entre les deux communautés. Il y en a actuellement 99 en Irlande du Nord, et leur taille varie de quelques mètres à 5km. Normalement ils devraient tous avoir disparus d'ici le printemps 2023.
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    Crédits photo (creative commons) : Asarlaí

Pour info, il y a actuellement 21 000 km de murs dans le monde.

Source : Les Murs