C’est la classe d’être polyglotte, mais pour nous empêcher d’atteindre ce statut sexy et envié, il semble qu’on s’acharne à nous mettre des bâtons dans les roues. En plus des conjugaisons, déclinaisons, genres et pronoms, on vous présente les mots qui résistent comme des chefs à toute tentative de traduction courte, et qui feraient chialer une armée d’interprètes.

Iktsuarpok (Inuit)

L’impression mêlée d’impatience qu’on a lorsque quelqu’un est sur le point d’arriver et qui nous incite à sortir vérifier.

Exemple d’utilisation : Arrête avec ton iktsuarpok ! Il t’a dit qu’il serait 5 minutes en retard !

Traduction possible : Queskifoutage.

Komorebi (Japonais)

C’est la lumière du Soleil qui filtre à travers les feuilles des arbres.

Exemple d’utilisation : La beauté sauvage et naturelle de la komorebi absorbe mon âme de ouf sa mère.

Traduction possible : Luminocucufeuillisité.

Pochemuchka (Russe)

Quelqu’un qui pose beaucoup de questions.

Exemple d’utilisation : Les pochemuchka finissent souvent dans le canal avec deux pieds dans le ciment.

Traduction possible : Cékoicetbouteilledelé.

Sobremesa (Espagnol)

Le temps qu’on passe, après un repas, à discuter avec les convives.

Exemple d’utilisation : La sobremesa n’en finissait plus, heureusement qu’il restait un fond de gnôle.

Traduction possible : Digesticussion.

Jayus (Indonésien)

Une blague tellement pas drôle qu’elle fait rire.

Exemple d’utilisation : Je me suis maté un film des Charlots… mais bon, c’était pour le côté Jayus du film…

Traduction possible : Blagounaze.

Goya (Urdu)

La sensation de crédulité qui survient lorsqu’une histoire qu’on sait fausse nous est vraiment, vraiment bien racontée.

Exemple d’utilisation : Je sais que c’est des conneries… mais cette histoire de fin du monde, ça ma mis tout goya…

Traduction possible : Croiratouter.

Girbutz (Hébreu)

Se gratter les testicules (littéralement) / Traîner, ne rien faire.

Exemple d’utilisation : Je me girbutz.

Traduction possible : Testigratter.

Jhali (Hindi)

Une fille têtue et stupide mais pas méchante. Peut être utilisé comme insulte ou comme synonyme d’attachante.

Exemple d’utilisation : – Ta mère la jhali. – TA mère la jhali !

Traduction possible : Abruchiante.

Tinga’ (Iban)

Un bout de nourriture coincé entre les dents.

Exemple d’utilisation : J’ai un tinga’ ? Non.

Traduction possible : Tienlecurdent.

Wintercearig (vieil anglais)

Tristesse qu’on ressent quand l’hiver est long et froid.

Exemple d’utilisation : Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire… Fucking wintercearig.

Traduction possible : Tristiver.

Crédits photo : Topito

Mamihlapinatapai (yagan)

Un regard partagé entre deux personnes dont chacun espère que l’autre va prendre l’initiative de quelque chose que les deux désirent mais qu’aucun ne veut commencer. C’est le mot le plus « succint » du monde selon le Guiness Book des Records.

Exemple d’utilisation : Saloperie de Mamihlapinatapai.

Traduction possible : vazytoi.

Tartle (Gaélique écossais)

La gêne que l’on ressent quand on cherche le prénom d’une personne qu’on est en train de présenter à une autre personne.

Exemple d’utilisation : « Héhé alors salut euh alors euh j’te présente Christine, et Christine eh bien je te présente eh bien euh… cette personne héhé, hein ? Non non je suis pas du tout en train de ressentir du tartle. » ou encore « Vous reprendrez bien une part de tartle aux fraises ? » euh non attendez.

Traduction possible : Dénomite aigue.

Abschreken (Allemand)

Le fait de passer un aliment qu’on vient de cuire sous l’eau froide, comme les pâtes pour stopper net leur cuisson.

Exemple d’utilisation : « Fabrice a beaucoup trop abschreken les pâtes, elles sont froides comme un hiver en Alaska.

Traduction possible : Refroicuire.

Abbiocco (italien)

La nécessité de faire la sieste quand on a trop mangé pendant un repas

Exemple d’utilisation : « José est allé abbiocco dans son bureau, il a repris deux cuisses de poulet de trop avec sa salade de pomme de terre, il tombait de fatigue. »

Traduction possible : Disiestion.

Kalsarikannit (finnois)

Se bourrer la gueule tout seul chez soi en caleçon ou culotte / soutif.

Exemple d’utilisation : « Et toi Martine tu as fait quoi de ton weekend ? » / « Oh, je me suis kalsarikannit au vin rouge, j’étais bien déglinguée ce matin quand il a fallu m’habiller. »

Traduction possible : Solicuiter.

Crédits photo : Topito

Et si ça vous semble tordu, rappelez vous que les inuits ont plusieurs dizaines de mots pour pour parler de la neige, genre « illusaq » qui veut dire « neige parfaite pour construire un igloo » ou « qannialaaq » qui veut dire « petite neige douce ». Ils aiment bien la neige.