Ce qui est bien avec les langues vivantes, c’est qu’elles évoluent. Les réacs qui refusent l’apparition de nouveaux mots ont tendance à l’oublier, et, s’ils veulent une langue qui ne bouge pas, on les invite à faire du latin. Nous, on est bien content que la langue française évolue en échangeant avec ses copines les autres langues ou en intégrant des nouveaux phénomènes. Regardez, rien qu’en 5 ans, on a eu des nouveaux trucs à dire.

Disruptif

C’est le mot macroniste par excellence. Etre disruptif, c’est sortir des sentiers battus, faire différemment, rompre avec le passé. Le mot existait déjà avant, mais il n’était jamais employé dans le domaine du politique ou de l’entreprise. Et c’était mieux comme ça.

Juicer

Vous voyez, ces mecs qui rechargent les trottinettes électriques ? Ceux qu’on croise avec 5 engins empilés les uns sur les autres dans la rue ? Eh ben ce sont des juicers. Le terme dérive bien sûr de l’anglais « juice », pour « jus », parce que les juicers remettent du jus dans nos petites trottinettes bien aimées. Sans eux, vous auriez l’air bien bêtes.

Brexit, Frexit et compagnie

Voilà le terme pour parler d’un pays qui sort de l’Union Européenne. Brexit il y a eu, et certains voudraient qu’il y ait Frexit. Y aura-t-il Allexit, Croxit, Danexit, Polxit ou encore République-Techexit ? C’est la question que tout le monde se pose ici-bas.

Les stories

Bien sûr, le mot existait déjà dans la langue de Tony Blair (le mec qui a écrit Hamlet), mais dans notre belle langue de Lionel Jospin, il n’est apparu que pour désigner cette nouvelle manière de poster des contenus sur les réseaux. Les stories, initiées par Snapchat, puis reprises par Instagram et Facebook, c’est un sacré bouleversement dans le monde des rézosocio.

Fake News

Avant 2014, on ne parlait pratiquement pas de fake news en France, même si elles existaient bel et bien. On préférait parler d’intox. Les amoureux de la langue française utilisent d’ailleurs toujours ce terme et s’envoient des courriels grâce à leurs téléphones cellulaires intelligents.

Yukkaïser

C’est comme Googler, mais avec l’appli Yukka, pour savoir si ce plat préparé surgelé que vous avez acheté est bon pour votre santé (spoiler alert : non, il n’est pas bon pour votre santé). Je me suis moi-même scanné sur Yukka, et sachez que je contiens 50% de joie et 80% de bonne humeur et 5% de compétences en mathématiques.

Ghoster

Qui ne s’est pas fait ghoster aujourd’hui, en 2019 ? Avant, quand notre crush (mot qui n’est pas très vieux non plus chez les Français) ne nous donnait plus de nouvelles et nous snobbait, on disait juste que c’était un gros connard. Maintenant, on dit qu’il nous ghoste. Et que c’est un gros connard, oui, aussi.

Instagrammable

Est dit « instagrammable » un lieu, un objet, un vêtement, un plat ou une situation qui sera susceptible de récolter un maximum de likes sur le réseau social des photos. Dans les faits, un lieu instagrammable, ça se résume à voir des dizaines de connards défiler au même endroit pour prendre exactement la même photo.

Les marcheurs

Pas n’importe quels marcheurs, hein. Ceux qui marchent pour Macron. Ils marchent aussi un peu sur les autres, mais ça ils ont l’air de n’en avoir rien à foutre. C’est ça le capitalisme, c’est marche ou crève, et les marcheurs, s’ils crèvent la dalle, ils ne rateront jamais la marche. Je m’entraîne à faire des jeux de mots pour le jour où je passerai dans Les Grosses Têtes.

Le binge watching

Binge drinking, ok, ça existait (enfin surtout dans les reportages tv un peu nuls). Le binge watching, lui, est plus récent. Parce que oui, il fallait absolument donner un nom au fait de regarder plein d’épisodes d’une série d’un coup. A noter qu’aujourd’hui, personne de branché ne dira « binge watching », mais il dira volontiers qu’il a « bingé » une série. A noter aussi que dire le mot « branché » n’a rien de branché.

Ils sont quand même moins bien que ces mots-là.