Comme chaque année, le rock a vu perdre certains de ses meilleurs soldats. Comme d'habitude le rock s'en relèvera. Allez un dernier hommage, aux morts au champ d'honneur.

  1. Amy Winehouse : côté face, une des plus grandes voix de la musique, toute période confondue, et un disque qui restera un classique absolu. Côté pile, l'icône d'une époque qui ne cesse de singer un passé mythique et donc forcément mythifié. A tel point qu'après avoir imité les meilleures productions des années 60, la grande Amy a copié ses idoles, et comme elles, s'est éteinte à 27 ans à peine.
  2. Calvin Russell : l'ancien compagnon de Townes Van Zandt et de Willie Nelson avait été adopté par la France via le label New Rose autant qu'il avait été rejeté par son pays de naissance, où il avait passé plus de 10 ans en prison. Il nous laisse une poignée d'albums poignants dont se détache le parfait Dream Of The Dog.
  3. Gil Scott-Heron : la communauté hip-hop a, dans une belle (et pas si commune) unanimité, rendu hommage à l'interprète du brulot The Revolution Will Not Be Televised, et qui venait de publier le non moins indispensable I'm New Here.
  4. Clarence Clemons : "When the change was made uptown/And the big man joined the band/From the coastline to the city/All the little pretties raise their hands/Im gonna sit back right easy and laugh/When scooter and the big man bust this city in half/With a tenth avenue freeze-out, tenth avenue freeze-out/Tenth avenue freeze-out... ". Bruce Springsteen
  5. Jerry Ragovoy : selon la légende, "Stay With Me" fut enregistrée en remplacement d'une session commandée par Frank Sinatra et que devait diriger Jerry Ragovoy, le compositeur de "Time Is On My Side" popularisée par les Rolling Stones. Résultat, un numéro 1 incontestable pour la toute jeune Lorraine Ellisson, qui dut se battre pour faire entendre sa voix au milieu des 50 musiciens utilisés.
  6. Jerry Leiber : avec son compère Stoller, ils donnèrent à Elvis quelques uns de ses plus grands succès : Hound Dog, Jailhouse Rock... La bande originale d'une époque.
  7. Bert Jansch : c'est toujours la même chose dans tous les diners en ville : si la place de guitariste numéro 1 du rock revient de manière assez indiscutable à Hendrix, la médaille d'argent donne lieu à des discussions interminables. Alors pour mettre d'accord le père, au choix cultivé mais franchement déjà vu (Jimmy Page...Eric Clapton...) et le fils qui applique aux soli de guitare les mêmes critères qu'un vendeur de machine à laver ("Satriani, c'est le plus technique ! 400 notes à la minute !"), osons le dire : le 2ème meilleur guitariste de l'histoire du rock, c'est Bert Jansch (...ou Richard Thompson).
  8. Suze Rotolo : la muse de Dylan qui pose amoureusement blottie contre le bras de son homme, dans le New York glacial du début des années 60, sur la pochette du mythique The Freewheelin est partie début 2011. Elle nous laisse une autobiographie poignante sur sa relation avec le Zim et sur l'ambiance au Greenwich village dans ces années de luttes politiques, et bien évidemment quelques magnifiques chansons (Don't Think Twice It's Allright, Tomorrow Is A Long Time...), qui même si elles ne sont pas d'elle, n'auraient jamais été les mêmes en son absence.
  9. Gary Moore : avant de nous emmerder avec ses promenades parisiennes et le fait qu'il avait toujours le blues, Gary Moore fut l'acolyte épisodique mais toujours efficace de Phil Lynott au sein du génial Thin Lizzy.
  10. John Barry : on les voit déjà râler les bas du front et petits de la bite, "c'est pas du rock". On s'en fout ! John Barry était grand, et ses compositions (le thème d'Amicalement votre) et arrangements (le thème de James Bond) symbolisent autant les années 60 que le riff de Satisfaction.