On les appelle sages-femmes, ou maïeuticiens ou accoucheurs quand on veut utiliser un terme moins genré. Et bien que ce soit une profession majoritairement féminine, plus de 2 % des sages-femmes sont des hommes. Bref les sages-femmes sont vachement utiles puisque sans elles/eux on serait bien en galère pour accoucher (imagine deux minutes accoucher seule sans personne pour t’aider, sans péridurale, sans apprentissage de ton souffle… Bah c’est pas rigolo). Ainsi, les sages-femmes assurent un suivi médical, les soins nécessaires, les conseils, la préparation à l’accouchement, l’allaitement et la rééducation du périnée. Mais les sages-femmes en ont ras le bol. Et elles ont raison. Alors ça suffit, nous on trouve que les sages-femmes, elles mériteraient d’être mieux payées.

Le jour où on n'aura plus de sage-femmes, pour faire accoucher les nourrissons, on sera bien en galère

Eh oui c’est tout bête mais pensez-y deux minutes ! Alors bien sûr on ne crèvera pas la gueule ouverte parce qu’il existe d’autres personnes compétentes dans le domaine hospitalier mais les sages-femmes ont le mérite d’apporter un suivi médical tout au long de la grossesse eeeet un soutien psyyyyyyyychologique. N’importe quelle femme qui a vécu un accouchement sait à quel point c’est indispensable.

Tu passes ta journée à te faire gueuler dessus par des meufs qui accouchent

Certes, les sages-femmes ne sont pas tout le temps en salle de travail et passent une partie de leur planning à accompagner les femmes, à les écouter et les conseiller. Ouais bah super, leur seule récompense c’est de voir ces mêmes femmes leur hurler dessus et sortir un alien sanguinolent de leurs entrailles. Pas ultra réjouissant comme offrande.

En France, 1.6 millions de femmes sont en dèche de sages-femmes

Eh oui c’est pas glorieux comme bilan ! Alors même que qu’une meilleure répartition des sages-femmes a été mise en oeuvre entre 2013 et 2017 en France, la réduction du nombre de maternités (39 % en moins entre 1995 et 2016) ne va pas dans le même sens et on se trouve avec pas moins de 13 000 communes concernées par les déserts obstétriques.

Les étudiants sages-femmes ont manifesté pour dénoncer le manque de considération de leur profession

Non seulement ils ne sont pas pris au sérieux mais en plus ils sont souvent témoins de violences gynécologiques scandaleuses causant pour 7 étudiants sur 10 des dépressions d’après une enquête de l’ANESF (l’Association des étudiants sages-femmes). Globalement, la profession est mal considérée et malgré le suivi que les sages-femmes apportent au cours d’une grossesse, les patientes réclament souvent la présence d’un médecin pour l’accouchement (alors que les 3/4 du temps, ce sont les sages-femmes qui assurent seules les accouchements quand il n’y a pas de complications).

A cause d'une mauvaise organisation des établissements hospitaliers, les sages-femmes doivent souvent réaliser des actes habituellement pratiqués par des infirmiers de bloc opératoire

Or, les eux professions sont différentes et n’exigent pas les mêmes compétences dans les gestes et la pratique.

Dans la vie de tous les jours, c'est loin d'être "le plus beau métier du monde"

Comme l’explique la sage-femme Caroline dans cet ancien article de Rue 89, elle ne veut pas que l’article soit illustré de rose et de fioritures sous prétexte de cette périphrase qu’on lui rappelle chaque fois qu’elle apprend à une personne son métier « c’est devenu une blague entre nous, à chaque fois qu’on fait un truc crade – nettoyer du sang, du liquide amniotique, du vomi… »

...Et donc forcément, mal payée

Pour une profession médicale qui requiert 5 ans d’étude, les sages-femmes commencent avec un premier salaire à 1600 € et dépassent rarement les 3000 € en fin de carrière. Par ailleurs, c’est la seule profession médicale à être reléguée à la Fonction Publique, et de fait leur salaire correspond aux grilles de salaires paramédicales alors que la profession souhaiterait être reconnue comme praticien hospitalier.

C'est pas évident d'entendre autant de bêtises à la maternité

Rappelez-vous on vous avait fait une savoureuse sélection des perles de maternité et c’est franchement pas toujours glorieux : « J’ai confiance en moi et ma capacité à mettre au monde ma fille. Et j’ai confiance dans sa capacité à naître. » , « Vous êtes déjà tombée enceinte ? » – Oui, une fois, puisque j’ai subi une IVG par aspirateur. »… Et il y en a beaucoup d’autres.

Sages-femmes, accoucheurs, racontez-nous votre quotidien !

Sources : Libération, France Tv Info, RTL