C’est jamais facile de parler du Moyen-Âge, parce que la période s’étale quand même sur près de 10 siècles, du Ve au XVe. Forcément, pendant tout ce temps, il y a eu énormément de changements. En plus, on n’est pas toujours hyper bien documenté, ce qui ne facilite pas la chose (et nous on n’est pas historiens alors on galère bien à faire le tri dans tout ça). Pourtant on va quand même le faire. On avait envie de voir si les métiers « clichés » du Moyen-Âge, comme le forgeron, le tisserand, le meunier, étaient plutôt cool ou pas pour l’époque. Beaucoup de ces métiers existent toujours, c’est vrai, mais pas forcément sous la même forme, et ils ne sont plus forcément très populaires. S’il y a un truc dont on est sûr, c’est que tout ça avait l’air plus crevant que d’écrire des tops.

Forgeron

Même si on a souvent l’image du forgeron qui fabrique des épées dans les films et séries, le métier comprenait plein de spécialités différentes. Il y avait des serruriers, des fabricants de cercles pour les tonneaux, des maréchaux-ferrants (qui faisaient les fers des chevaux), des taillandiers (qui faisaient les objets tranchants) ou encore des chaudronniers. Bref, c’était assez varié. Mais, comme on l’imagine, le forgeron frappait bien le métal avec un marteau et une enclume. Les forges étaient souvent au centre du village et appartenaient la plupart du temps au seigneur qui en captait une bonne partie des revenus. Le forgeron, lui, était salarié (la grosse arnaque, merci le seigneur). Le maître forgeron avait un salaire décent, son compagnon un peu moins, tandis que l’apprenti gagnait beaucoup moins, mais était souvent logé par le maître comme le veut la tradition du compagnonnage.

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Meunier

Son rôle à lui, c’était de moudre le blé avec son moulin (à eau ou à vent, ça dépend). Il faut savoir qu’à l’époque tout le monde mangeait du pain tout le temps, donc son métier était hyper important et courant. Son moulin ne lui appartenait pas, il était la propriété du seigneur, donc il ne touchait qu’un salaire pas ouf. La plupart du temps, c’est son apprenti qui se chargeait d’aller chercher le blé à moudre pour l’amener au moulin. Une fois que la farine était faite, les boulangers se chargeaient du reste (oui, ils faisaient le pain, comme vous l’avez deviné).

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Tisserand

C’est la personne qui fabriquait des tissus grâce à un métier à tisser ou grâce à des aiguilles. Il faisait ça à partir des matières premières qui avaient été filées par un autre artisan, et, une fois qu’il avait fabriqué son tissu, le résultat partait chez le teinturier. Son atelier pouvait se trouver chez lui, ou ailleurs en ville, ou directement dans un château. Il fonctionnait aussi en corporation avec des compagnons, mais pas forcément toujours sous salariat. Certains tisserands récoltaient eux-mêmes le fruit de leurs ventes sur les marchés, et d’autres dépendant des organisations de marchands. Ça dépendait des endroits.

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Teinturier

Il avait souvent les mains et les pieds colorés parce qu’il passait son temps à plonger les tissus dans des bains de colorants. Le teinturier était fortement dépendant des tisserands qui lui donnaient de quoi travailler. Au XIIIe siècle, on a d’ailleurs eu des conflits quand les tisserands se sont mis à teindre eux-mêmes leurs ouvrages ; les teinturiers ont demandé à pouvoir tisser en contrepartie. Bref, c’était le bordel. Par la suite, selon les endroits, il y a eu des arrêtés pour bien séparer les deux métiers et empêcher qu’ils empiètent sur le travail des autres. Il y avait aussi beaucoup de concurrence entre les différents types de teinturiers, qui n’utilisaient pas les mêmes couleurs. Aujourd’hui c’est quand même vachement plus simple.

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Marchand

Bien sûr que le marchand a existé bien avant et bien après le Moyen-Âge, mais il fait quand même partie de l’imaginaire des métiers de cette période. Et vous vous doutez bien qu’il y avait plein de types de marchands qui ne gagnaient pas tous autant les uns que les autres. Ce qui est sûr, c’est que certains s’en sortaient très bien, comme ceux qui ont mené le commerce de marchandises orientales (des épices, des huiles ou des noix par exemple). Mais le commerce pouvait s’avérer dangereux avec les voleurs et autres problèmes rencontrés sur la route, donc les marchands s’associaient souvent en guildes pour se protéger. On peut aussi parler des foires, qui ont fleuri pendant le Moyen-Âge, pendant lesquelles des marchands venus des quatre coins du pays (ou plus loin encore) négociaient et écoulaient leurs marchandises. Bref, il y a un peu de vrai dans l’image du marchand itinérant qu’on a gardée, mais il faut surtout retenir que s’il y avait bien un métier qui pouvait apporter beaucoup de thunes quand on le faisait bien, c’était celui-là.

Valet

C’est simplement le mot utilisé pour parler des domestiques employés par les nobles ou les bourgeois de l’époque. Autant dire que c’est pas un métier de folie, puisque le valet s’occupe de toutes les tâches domestiques, ou de celles de l’écurie. Il vit chez son maître ou dans un bâtiment à part quand le maître a beaucoup de fric (et de valets). Bien entendu, comme vous pouvez l’imaginer, le valet ne gagnait pas grand chose, et on ne vous conseille pas de postuler pour ce job si vous vous retrouvés propulsés au Moyen-Âge.

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Page, écuyer et chevalier

Bon, ce ne sont pas à proprement parler des « métiers », c’est vrai. Le page est un enfant noble qui est au service d’un chevalier, apporte des messages pour lui et s’occupe de son cheval. Il devient écuyer à 14 ans, puis chevalier à 20. Les chevaliers, eux, étaient des sortes de militaires, des nobles combattant à cheval. Ils ne sont apparus qu’au XIe siècle, donc dans la deuxième moitié du Moyen-Âge. Pour ce qui est du pognon, les chevaliers n’en voulaient pas pour leurs exploits militaires. Ils préféraient leurs terres et leurs titres plutôt que l’argent qui était plutôt la récompense des mercenaires. Les chevaliers ne voulaient en aucun cas être associés aux mercenaires.

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Paysan

Il y avait les paysans libres et les serfs, qui appartenaient au seigneur. Lui pouvait en faire un peu ce qu’il voulait et les revendre avec ses terres à d’autres seigneurs. Les paysans libres n’étaient pas beaucoup mieux lotis puisqu’ils reversaient une grosse partie de leurs récoltes en impôts pour le seigneur et vivaient dans des petites maisons avec une pièce unique (la plupart du temps). Sans parler des horaires de travail, qui s’étendaient généralement du lever au coucher du soleil. Si un jour vous vous plaignez de votre job, pensez aux paysans du Moyen-Âge.

Nourrice

Les nourrices gardaient les enfants des nobles et des bourgeois et les allaitaient. Les femmes nobles laissaient leur enfant à la nourrice pour pouvoir enfanter à nouveau plus rapidement, mais aussi parce que l’allaitement les dégoûtait. Elles trouvaient qu’allaiter c’était pour les animaux, et pensaient que ça accélérait le vieillissement. La nourrice, elle, vivait chez la famille de l’enfant ou accueillait l’enfant chez elle. Ça restait quand même un métier pas bien gratifiant qui ne rapportait pas de quoi vivre dignement. On conseille pas.

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Médecin

C’est bien trop compliqué de décrire la réalité du métier de médecin au Moyen-Âge parce qu’il a beaucoup trop évolué. Il y avait même des parties de la médecine, comme des actes chirurgicaux, qui n’étaient pas exercées par les médecins mais par les barbiers. Les médecins avaient souvent d’autres métiers à côté, et la profession est longtemps restée peu encadrée. Et pour ce qui était des pratiques, on a vraiment eu tout et n’importe quoi. Ça vaudra le coup d’en faire tout un article une prochaine fois.

Et si vous avec encore soif d’apprendre, découvrez les insultes du Moyen-Âge.

Sources : Wikipedia, Histoire pour tous, Histoire de Paris, ActuelMoyenAge.