Les horoscopes sont ainsi rédigés qu’ils ne peuvent jamais vraiment se tromper. C’est comme pour les hommes politiques ; quand on ne dit jamais rien de clair, on parle au plus grand nombre. Toutefois, il y eut dans l’histoire des gens pour se mouiller, la plupart du temps sans faire exprès. C’est comme ça que des événements fictifs, décrits par le menu dans des bouquins, des films ou des séries, se sont finalement déroulés dans la vraie vie exactement comme dans la fiction. On appelle ça une coïncidence, une preuve de l’existence de Dieu ou de celle des reptiliens, on appelle ça comme on veut.

Morgan Robertson et le naufrage du Titanic

A la fin des années 90 (1890), l’écrivain Morgan Robertson publie Futilité, le naufrage du Titan, un bouquin qui raconte le naufrage du plus grand paquebot du monde, le Titan, dans l’océan atlantique, après avoir heurté un iceberg. Ca ne vous rappelle rien ? Ah si, l’histoire d’un bateau, le Titanic, j’en ai entendu parler. Ah ! Oui, c’est vrai, le naufrage réel est survenu en 1912, 14 ans plus tard. Il est clairement écrit dans le bouquin de Robertson que le navire est le plus luxueux du monde et qu’il est bien évidemment insubmersible. Comme le Titanic. Ce qui est dingue, c’est que même l’emplacement de l’iceberg est précisément décrit. Les deux navires, le vrai comme le faux, ne disposaient pas de canots de sauvetage en nombre suffisant pour sauver les passagers.

Autant vous dire que cette coïncidence dingo nourrit totalement les théories du complot sur les vraies raisons du naufrage du Titanic, certains petits malins expliquant que la version officielle est en réalité directement inspirée du bouquin, ce qui laisse toute latitude pour imaginer la version officieuse.

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Edgard Allan Poe et le cannibalisme sur un bateau perdu

En 1838, le jeune Edgard Allan Poe publie un roman, Les aventures d’Arthur Gordon Pym, qu’il présente, pour faire son malin, comme « inspiré de faits réels ». C’est évidemment faux, et le bouquin est totalement fantaisiste. Par exemple, dans une scène, on est sur un bateau à la dérive avec 4 hommes d’équipage qui crèvent de faim. Ils tirent au sort pour décider qui sera mangé, et ça tombe sur le pauvre Richard Parker, un garçon de cabine qui n’avait rien demandé, et surtout pas d’être bouffé par ses potes. N’imp’.

Sauf qu’en 1884, le navire la Mignonette s’est retrouvé dans une situation délicate, dérivant dans la mer en semi-naufrage et sans secours aucun. Qu’ont fait les mecs ? Ils ont tiré au sort pour savoir qui manger. C’est tombé sur un garçon de cabine qui n’avait rien demandé. Et qui s’appelait Richard Parker.

Crédits photo (Domaine Public) : Unknown authorUnknown author; most likely George C. Gilchrest, Samuel P. Howes, James M. Pearson, or Andrew J. Simpson, all of Lowell, MA

John Brunner et la situation géopolitique d'aujourd'hui

En 1969, l’écrivain britannique John Brunner publie Tous à Zanzibar, un roman de science fiction apocalyptique. Il y décrit le monde de 2010, dans laquelle la situation internationale est redessinée : les Etats-Unis n’affrontent plus l’URSS, tombée, mais la Chine, sur le plan strictement économique. Les menaces pour l’occident sont essentiellement terroristes et visent les buildings et les centres commerciaux ; les Européens se sont organisés en union (la CEE existait, à l’époque, mais pas l’Union européenne, qui date de 1993), pour accélérer leur intégration économique, et la Grande-Bretagne reste à l’écart de cette union. Sinon, sur le plan sociétal et technologique, chaque siège d’avion a son écran, l’homosexualité est légale et se normalise, la cigarette est marginalisée, la marijuana s’apprête à être dépénalisée, il est possible de regarder la télévision en différé et les jeunes générations délaissent le mariage. Ah ; et l’appauvrissement des ressources naturelles, mélangée à la pollution, créée une situation explosive dans la plupart des grandes mégalopoles mondiales.

Le bouquin ressemble à un reportage chiant sur la situation actuelle.

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Tom Clancy, le 11 septembre et la mort de Ben Laden

Tom Clancy, écrivain bien connu de romans d’espionnage adaptés jusque dans les jeux vidéo, a tout de même prédit le 11 septembre 2001, ou presque, dans son roman Dette d’honneur, sorti en 1994. A la fin du roman, un pilote japonais se crashe sur le Capitole (une des cibles d’Al Qaïda lors des attaques du 11 septembre 2001). Dans Mort ou vif, publié en 2010, il raconte la traque d’un mec qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Ben Laden et qui connaît exactement la même fin que le leader d’Al Qaïda, chopé un an plus tard, en 2001, au Pakistan.

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Les bombes nucléaires d'HG Wells

On est ici davantage dans la prophétie autoréalisatrice que dans la prédiction. Dans La destruction libératrice, sorti en 1914, HG Wells décrit l’émergence d’armes nucléaires à grande échelle dont les effets incontrôlables auront le double effet de tuer tout le monde puis de vacciner les survivants contre la violence, selon la désormais classique théorie de la dissuasion nucléaire. Désormais classique, qu’on dit, parce que le physicien Léo Szilard, à l’origine des travaux ayant menés au développement de la bombe nucléaire, a lu le bouquin en 1932, deux ans avant de mettre en place le premier programme nucléaire.

Crédits photo (Domaine Public) : George Charles Beresford

L'expédition lunaire de Jules Verne

Dans De la Terre à la lune, publié en 1865, Jules Verne décrit assez précisément la première expédition lunaire de 1969. La fusée qu’il décrit s’apparente réellement à Apollo 11. Dans le roman comme dans la vie, ce sont trois hommes qui sont choisis pour mener l’expédition, trois hommes qui, à leur retour, s’écrasent dans l’océan pacifique. Et, alors que les connaissances en la matière étaient très partielles, Verne décrit très précisément les effets de l’apesanteur sur les hommes lancés à bord de sa fusée vers le cosmos. Pas mal.

Apollo 11 Launched Via Saturn V Rocket

Le 11 septembre selon The Lone Gunmen : Au coeur du complot

Cette série était un spin-off de X-Files qui n’a pas fait long feu, et dans lequel David Duchovny venait cachetonner sans sa pote Gillian Anderson. Il était question de complots et de trucs graves. Dans le premier épisode de la série, diffusé tout début 2001, il est fait état d’un plan terroriste visant à détourner un avion pour le balancer dans les tours jumelles du World Trade Center. Les créateurs de la série, Chris Carter, Vince Gilligan, John Shiban et Frank Spotnitz devraient ouvrir une chaîne télé de voyance.

La mort de Kadhafi prévue très exactement dans la série Second Chance

Dans un épisode daté de 1987 de cette série jamais diffusée en France, Khadafi apparaît au paradis, bel et bien mort. Il est fait état que sa mort est survenue en 2011. Ah. Oui. C’est le cas dans la vraie vie. Oui, on peut toujours dire des dates au hasard, dans ce cas, et tomber juste, mais bon, encore faut-il tomber juste.

Nostradamus et l'incendie de Londres de 1666

Les prédictions de Nostradamus, datant du XVI° siècle, font encore parler d’elles aujourd’hui. On peut y avoir un effet un peu astrologique, au sens où on peut toujours y raccrocher ce qu’on veut, car elles sont vagues? Quand même, celle-ci est assez précise : “Le sang du juste à Londres fera faute, Bruslez par foudres de vingt trois les six, La dame antique cherra de place haute, De mesme secte plusieurs feront occis.”

C’est la mention de « trois les six » qui est troublante pour deux raison : la première est que l’incendie de Londres s’est déclaré en 1666, une date comportant trois chiffres 6 . La deuxième est que 6 personnes sont mortes dans cet incendie, ce qui, selon la lecture, peut également être considéré comme une prévision du bon vieux Nostradamus. Outre le fait, bien sûr, que Nostradamus prévoit que tout ça se passera précisément à Londres.

Nostradamus et la mort de Diana

Citons : « La pénultième du surnom de prophète, Prendra Diane pour son jour et repos, Loing vaguera par frénétique teste, En délivrant un grand peuple d’impos. »

Bon Diana, hein, la princesse sympa, qu’est ce qu’elle a fait ? Elle a vagué loing par frénétique teste avec Dodi Al-Fayed, fils de Mohammed qui avait le surnom du prophète, et on lui a pris son jour. Et REPOS.

Pourtant, Nostradamus n’a jamais gagné à la loterie. C’est fou.

Crédits photo (Domaine Public) : César de Nostredame

Le futur, après tout, c’est rien que le passé du post-futur. Ça fait réfléchir.

Sources : Business Insider, Huffington Post, Cracked