Parce que l’Histoire n’est pas seulement une suite ininterrompue de gens bienséants qui se font la guerre avec dignité, on y trouve tout une galerie de personnages anticonformistes dont la qualité principale est de savoir comment envoyer chier les autres avec une maestria telle qu’elle reste dans les annales. Parce que ce n’est pas tout de bien savoir calmer les ardeurs d’autrui ; encore faut-il apprendre à le faire avec élégance.

Jean Lafitte ou l'art de l'estocade

Ce flibustier qui écumait les mers du Golfe du Mexique au début du XIX° siècle est devenu une légende à lui tout seul grâce à sa vie aventureuse ponctuée d’aventures plus ou moins inventées. Son journal, apocryphe et à l’authenticité contestée, est un véritable recueil des mille et une nuits où Lafitte apparaît tantôt comme un Rackham le rouge, tantôt comme un Robin des Bois, toujours comme un bon compagnon. On raconte à son sujet une histoire particulièrement amusante. Alors que le gouverneur du Texas avait mis sa tête à prix pour 500 dollars, Lafitte aurait surenchéri en offrant 5000 dollars à quiconque lui ramènerait la tête du gouverneur.

Niveau de fuckitude : 18 sur l’échelle de Doc Gynéco.

Crédits photo (Domaine Public) : Not signed, possibly Frances Jones

Quand le maire d'une petite ville ne se laissait pas marcher sur les pieds

En 1977, la petite ville de Vulcan, en Virginie occidentale, adresse à l’Etat une demande de financement pour remplacer un pont menaçant de s’effondrer. Réponse du gouverneur : hors de question. Mais l’administration locale ne s’en laisse pas compter. Aussitôt le refus acté, elle se tourne vers l’Union soviétique, adressant une demande officielle de financement auprès des ennemis de l’Amérique. La nouvelle éventée, l’Etat de Virginie est immédiatement revenu sur sa décision en débloquant un million de dollars pour la construction du pont. Il ne fallait pas les faire chier.

Niveau de fuckitude : 20,2 sur l’échelle de Bill Murray.

Crédits photo (Domaine Public) : User:LadyofHats with additional editing by User:痛 and User:Patrickneil

Rollon et l'allégeance

Rollon était un chef viking qui deviendra, après avoir signé un accord avec Charles le Simple, le premier duc de Normandie en échange de l’arrêt des pillages. Lors de la signature de ce traité, les évêques présents demandèrent à Rollon de baiser le pied du roi en signe de soumission, mais Rollon refusa et, après discussions, il fut acté qu’un des soldats du chef se plierait à l’exercice. Le soldat se baissa et, au lieu d’approcher son visage du pied de Charles le Simple, il leva ledit pied jusqu’à ce que le roi bascule en arrière. Eclat de rire général. Rollo, avait gagné ses galons de badass.

Niveau de fuckitude : 487 sur l’échelle de Patrick Balkany.

Crédits photo (CC BY 2.0) : Frédéric BISSON from Rouen, France

Les tribus germaniques et l'humour anglais

Lorsque les Romains abandonnèrent l’Angleterre, celle-ci vit déferler sur elle les migrations germaniques. Des tribus guerrières parfaitement équipées qui ne mirent pas longtemps à mater la résistance celte. Sauf que les Germains ne manquaient pas d’humour. Une fois installés, ils se mirent à nommer les locaux, les Celtes, par le mot Welisc qui signifie « étranger ». Ou comment bien faire comprendre aux conquis qu’ils ne sont que tolérés sur leur propre territoire. Ce mot de Welisc est devenu Welsh, qui fait partie du patrimoine anglais.

Niveau de fuckitude : Nick sur l’échelle de Kyrgios.

Crédits photo (CC BY 3.0) : Ssolbergj (d · contributions)

La deuxième défenestration de Prague

En 1618, les protestants de Prague envoient deux émissaires au château de Prague où siège le roi Matthias. Celui-ci avait en effet garanti aux protestants le droit d’exercer leur religion, mais deux temples avaient récemment été fermés manu militari. C’est que ça sentait le sapin pour les protestants à l’heure où Matthias avait choisi son cousin Ferdinand, favorable à la contre-réforme, pour lui succéder sur le trône. Mais la réunion tourne au vinaigre et la délégation protestante propulse deux gouverneurs catholiques par la fenêtre. Ils atterrissent sur un tas de fumier.

Niveau de fuckitude : 794 sur l’échelle de Bartleby.

Crédits photo (Domaine Public) : Maximilian Ornelas Solis

Quand Tito se foutait ouvertement de Staline

Staline avait deux obsessions dans la vie : tuer Trotski et tuer Tito, le leader yougoslave. S’il est parvenu à soulager la première, il mourra avant d’avoir pu voir la deuxième se réaliser. Ce n’est pas faute d’avoir essayé : tout au long de son règne à la tête de l’URSS, Staline n’aura de cesse d’envoyer ses tueurs (22 quand même) sur les traces de Tito. A tel point que Tito lui enverra la lettre suivante : « cessez d’envoyer des gens pour me tuer, parce que si vous n’arrêtez pas, j’enverrai un de mes tueurs à Moscou et il n’y aura pas besoin d’un deuxième. »

Niveau de fuckitude : Alpha sur l’échelle du nudisme.

Crédits photo (Domaine Public) : Auteur inconnuUnknown author

Pierre et l'indépendance du Brésil

Jean VI régnait sur le Portugal et sur le Brésil ; mais l’irruption des troupes françaises au Portugal et une vague de contestation libérale avaient contraint le roi et sa famille à déménager leur royal postérieur à Rio de Janeiro. Sauf que, quelques années plus tard, l’autorité royale est contestée au Portugal. Jean VI doit rentrer d’urgence, confiant les clés de la colonie brésilienne à son fils, Pierre. Sauf que Pierre vit au Brésil depuis ses 9 ans, autant dire toute sa vie. Il se sent bien davantage brésilien que portugais. En 1822, alors qu’il essaie de transiger face à l’opposition libérale, il reçoit de son père l’ordre de réprimer la contestation. Pierre ne s’emmerde pas : il déclare directos l’indépendance du Brésil. Adieu l’empire.

Niveau de fuckitude : 14/13 sur l’échelle de Houellebecq.

Crédits photo (Domaine Public) : Simplício Rodrigues de Sá

William Edward Burghardt Du Bois et les honneurs de sa classe

Premier noir à recevoir un doctorat de la prestigieuse université d’Harvard en 1895, Du Bois, futur figure de proue de l’égalité entre Noirs et Blancs et précurseur des droits civiques, était amené à prononcer un discours lors de sa remise de diplôme. Il le fit non sans humour : « c’est Harvard qui est honoré aujourd’hui, bien plus que moi. » Classe.

Niveau de fuckitude : 120,92 sur l’échelle du Dude.

Crédits photo (Domaine Public) : Cornelius Marion Battey

"Nuts !" ou comment gagner une guerre

Anthony McAuliffe était le général de la garnison américaine à Bastogne. Le 22 décembre 1944, il reçoit de son homologue allemand une lettre réclamant sa reddition immédiate pour éviter un bain de sang, Bastogne étant, selon les dires allemands, parfaitement encerclée. La réponse de McAuliffe ne se fait pas attendre : « N’importe quoi. » Ou plutôt « Bat les couilles. » « Nuts », en anglais. C’est la réponse officielle qui sera donnée aux Allemands.

Niveau de fuckitude : 19,43 sur l’échelle de Han Solo.

Crédits photo (Domaine Public) : ديفيد عادل وهبة خليل 2

Trump qui dit "Je suis le mec le moins raciste du monde"

Elle marquera l’histoire, celle-là.

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Vlan dans les dents.

Via : Reddit