En matière de maladies inventées, les femmes ont pris cher. On a prêté à leur utérus tout un tas de pouvoirs mystérieux, dont celui de donner des maladies qui n’existaient pas. Un moyen bien pratique pour contrôler les femmes qui ne se comportaient pas comme on l’aurait voulu.

L'hystérie

L’hystérie était une « maladie » mentale qui ne touchaient que les femmes, petite anecdote révélatrice, le mot « hystérie » vient d’un mot grec signifiant utérus. Elle s’exprimait par des symptômes aussi divers que variés qui pouvaient vous envoyer direct à l’asile. Trop de plaisir au lit ? L’hystérie. Pas assez ? L’hystérie. Coup de fatigue ? L’hystérie… On s’est donc servi de l’hystérie pour mettre tout un tas de femmes en hôpital psychiatrique, de quoi bien alimenter le sexisme de la société de l’époque. En France, l’hystérie a connu ses heures de gloire à la fin du XIXe siècle, notamment avec le docteur Charcot, le père de la neurologie, qui exposait ses patients soit-disant hystériques au public, avec beaucoup de mise en scène cela va de soi. On note chez ce dernier un petit « progrès » : on y trouvait aussi des hommes. Aujourd’hui, on s’accorde à dire que l’hystérie était un bon gros foutage de gueule, et la maladie a disparu des registres de maladies, n’en déplaise à la psychanalyse. Un petit point positif cependant : c’est grâce à cette pseudo-maladie que le vibro-masseur a été inventé.

L'utérus vagabond

On l’aura compris avec l’hystérie, l’utérus est responsable de tous les maux. On imaginait donc que l’utérus pouvait se faire la malle à tout moment, pour éviter ce désagrément on recommandait, entre autres, de faire souvent des enfants. On imagine que faire la vaisselle et le ménage est aussi un petit plus pour maintenir sa chatte en place…

La drapétomanie

Au milieu du XIXe siècle aux États-Unis, on ne comprenait pas pourquoi certains esclaves noirs essayaient de s’enfuir, parce que le travail forcé, la captivité et l’absence de droits, c’est tellement épanouissant ! Un médecin américain s’est donc dit que la seule manière d’expliquer l’insoumission de ces esclaves était… une maladie mentale. Ainsi est né la drapétomanie.

Les vapeurs

Encore une autre maladie qui n’est censée toucher que les femmes. Jusqu’à il n’y a pas si longtemps que ça, l’utérus faisait peur, donc on imaginait plein plein de choses affreuses à son sujet genre le truc il sort de ton corps la nuit pour t’assassiner. Bref, tout ça pour dire qu’on imaginait que ledit utérus fumait et que parfois, les fumées remontaient jusqu’au cerveau provoquant fatigue, évanouissements (pâmoison comme on disait à l’époque)… Ce qui devait donner des conversations marrantes : « maman, je me suis évanouie ce matin » « oh ce n’est pas grave mon enfant, c’est à cause de ta chatte »…

La manie dansante

Du Moyen-Âge jusqu’au XIXe siècle, l’Histoire a connu quelques épisodes d’épidémie dansante. Autrement dit, des gens se mettaient subitement à danser, contaminant les autres, incapables de s’arrêter, jusqu’à parfois mourir d’épuisement ou de crises cardiaques. L’épisode le plus connu a eu lieu à Strasbourg en 1518 où plus de 400 personne se seraient mises à danser pendant des mois. Aujourd’hui, on estime que ce comportement pourrait être dû à une psychose collective, c’est-à-dire un phénomène de groupe, où, sous l’influence des autres, on se met soi-même à ressentir, à voir, ou à faire des choses ; comme quand on dit « tiens, il y a une drôle d’odeur », et que tout le monde se met à la sentir alors qu’il n’y en a pas. Autrement dit, les gens se seraient auto-persuadés qu’ils allaient être contaminés jusqu’à ne plus être capables d’arrêter de danser. Toujours est-il que la dernière « épidémie » du genre a eu lieu à Madagascar en 1863.

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Il n'a pas souffert, promis

L'épidémie de fou rire du Tanganyika

Tout commence dans un pensionnat pour filles en 1962, dans l’actuelle Tanzanie, trois élèves commencent à se mettre à rire sans s’arrêter. Petit à petit, cette crise de rire commence à toucher d’autres pensionnaires, aux fous rires s’ajoutent des crises de larmes et des comportements violents. Ce sont ensuite les familles qui sont touchées, puis les proches… En bref, PANIQUE GÉNÉRALE, on ne sait pas trop ce qu’il se passe, on fait des analyses, on ne trouve rien. On conclue alors qu’il s’agit, comme pour les manies dansantes, d’un phénomène de psychose collective. Il faut se rappeler que cette « épidémie » a eu lieu en Afrique, en pleine colonisation, et comme chacun sait, il ne faisait pas bon d’être un peuple colonisé. La pression, et l’angoisse ressenties par ces peuples se seraient donc incarnées par cette maladie du rire.

La crise de foie

Ce qu’on appelle communément la « crise de foie » n’existe… qu’en France, elle n’est en effet pas une vraie maladie. On appelait sous ce nom tous les trucs désagréables de type digestif que l’on ressentait, la plupart du temps, après un gros repas : nausées, maux de ventre, petits vomis, maux de tête… Le mot « crise de foie » vient d’une croyance selon laquelle le foie serait à l’origine de ces symptômes, ce qui n’est, évidemment, pas le cas. Les symptômes d’une « crise de foie » regroupent en vérité plusieurs maladies, allant de l’indigestion à la migraine en passant par la constipation. Aujourd’hui, l’emploi du terme « crise de foie » est avant tout proverbial, il ne correspond à aucune vraie maladie.

Les Morgellons

Les Morgellons est une maladie de peau qui fait débat chez les médecins qui estiment pour la plupart qu’elle n’existe pas et serait le symptôme d’autres choses, notamment de maladies psychiatriques. On trouverait parmi les symptômes : démangeaisons, boutons, fatigue… Si certains prétendent aujourd’hui être atteints de morgellons, rien n’a pu, jusqu’à présent, prouver son existence.

Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous grattouille ?

Sources : Huffington Post, Terra Femina