« Quelle horreur, la guerre ! » Ça va, ça va, on la connaît votre opinion sur la guerre, cette abomination qui tue des gens, hein, on a compris, pas la peine d’en faire des tartines. Oui, c’est moche, la guerre, mais c’est grâce à ça qu’il y a eu quelque inventions assez stylées. Ça ne justifie clairement pas le fait de tuer des milliers de gens, mais au moins c’est toujours ça de pris.

Les tampons (Première guerre mondiale)

Première guerre mondiale. Des dizaines de millions de blessés et une pénurie de coton. Ca pose un léger petit problème niveau conception des bandages, cette histoire de coton. Or, c’est à ce moment-là qu’une grosse boîte de papier, Kimerly-Clark, se rend compte qu’on peut récupérer le rebut du bois utilisé pour fabriquer du papier pour en faire une matière cinq fois plus absorbante que le coton. Allez, on appelle ça cellucotton et on le vend à toutes les armées alliées. Les infirmières sont équipées, et elles commencent à utiliser le truc quand elles ont leurs règles. Le truc le plus pratique du monde pour éviter de foutre du sang partout. Jusqu’alors, on se démerdait à l’éponge.

Et à la fin de la guerre, Kimberly-Clarke s’est retrouvé avec des tonnes de bandages non utilisés et plus de blessés à soigner. Rebranding et c’est parti : Kimberly-Clark a commencé à commercialiser les serviettes et tampons hygiéniques à destination des femmes.

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Le jeu de la spirale (ou slinky) (Deuxième guerre mondiale)

En 1943, Richard James, un ingénieur naval, travaillait à résoudre des problèmes ultra relous d’équipements cruciaux qui avaient tendance à se coincer en haute mer. Il cherchait de solutions en utilisant des ressorts quand l’un de ces ressorts est tombé par terre et a commencé à osciller de manière marrante. A défaut de trouver comment gagner la guerre, Richard James avait trouvé un truc qui allait faire marrer les enfants. Il a commencé à mener des recherches pour trouver le métal le plus adapté à la fabrication du truc en séries, ce qu’il fit assez rapidement. Avant d’abandonner le commerce rapidement, allez savoir pourquoi.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : L’auteur n’a pas pu être identifié automatiquement. Il est supposé qu'il s'agit de : Enochlau (étant donné la revendication de droit d’auteur).

Les jouets en silicone (Deuxième guerre mondiale)

Au même moment, le gouvernement américain allongeait les biftons pour financer des recherches sur le silly putty, cette matière silicone qui a des propriétés non newtoniennes. A l’époque, le caoutchouc utilisé par les armées était pourri pourri pourri et les Américains ont demandé à des acteurs privés d’essayer de trouver un substitut synthétique. General Electric releva le gant.

C’est comme ça qu’on inventa le silly putty, mais personne ne savait quoi en faire. Ca ne remplaçait pas efficacement le caoutchouc, et personne n’avait idée d’à qui le vendre. Finalement, les scientifiques réussirent à refiler le bébé à une usine de jouets, avec l’idée que de toute façon les gosses n’étaient pas difficiles. Il suffisait d’empaqueter le truc dans des petits oeufs et de compter sur les enfants pour jouer des heures avec. Pari réussi.

Le tabasco (Guerre de Sécession)

Basé à la Nouvelle-Orléans, Edmund McIlhenny était un type qui avait bien réussi, un banquier éminent et un homme content de lui. Puis les soldats de l’Union sont arrivés dans sa zone et tout a été foutu en l’air. McIlhenny s’est enfui loin de chez lui et a fini par s’occuper de mines de sel à Avery Island, ce qui n’était pas un mauvais calcul, parce que c’est à lui que les armées confédérées s’adressèrent pour acheter du sel aux soldats. Mais l’Union attaqua la mine et Edmund dut à nouveau fuir vers le Texas pour ne revenir qu’à la fin de la guerre et découvrir que tout avait été détruit, à part quelques semences de poivre zarbi originaires de l’Etat mexicain du Tabasco. Du coup McIlhenny n’ayant plus rien, il essaya de faire quelque chose de ces putains de baies : il les mixa avec un peu de sel du coin, du vinaigre et d’autres baies et essaya de vendre la sauce. C’était en 1868. Depuis, ce sont ses descendants qui gèrent la boîte.

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Les collants en nylon (Deuxième guerre mondiale)

Dans les années 1940, le Japon était le principal pourvoyeur de soie pour les états alliés ; or, la soie était importante pour les femmes, car les collants étaient à l’époque fabriqués de soie. Dans les années 40, autant vous dire que les femmes ne se baladaient pas jambes nues. Il fallait donc trouver une solution de remplacement RAPIDOU.

Or, depuis 1935, l’entreprise DuPont s’était attiré les services de scientifiques en vue de trouver une matière à même de remplacer la soie, trop fragile. Et ces recherches avaient abouti à la création du nylon. Sauf que le nylon produit était essentiellement utilisé pour les parachutes – un truc un peu plus important que de couvrir les jambes des femmes.

Mais comme toute chose, la guerre a une fin et les entreprises qui s’étaient mises à produire du nylon en grande quantité se retrouvèrent dans la merde. Il fallait trouver de nouveaux acheteurs pour le produit. On a additionna deux et deux et, au bout du bout, on en trouva : les femmes. Talatatatata (ceci était la musique de la pub Dim).

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Le micro-ondes (Deuxième guerre mondiale)

C’est une boîte américaine, Raytheon, qui était chargée par l’Etat de bosser sur les magnétrons dont l’utilisation visait avant tout la sphère militaire, notamment pour la fabrication de radars. Or, en 1945, lors d’un essai sur un nouveau type de magnétron, l’ingénieur américain Percy Spencer, qui bosse chez Raytheon, se rend compte qu’une barre chocolatée a fondu dans sa poche. Il sent le truc et recommence l’expérience avec du maïs, puis avec un oeuf. Il continue ses recherches et met au point un prototype, le Radarange, qui constitue le premier four à micro-ondes. Le brevet est déposé en 1950.

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Les conserves (les guerres napoléoniennes)

Bon Napoléon, on a compris le concept, plus ou moins : un mec qui avait envie que l’Europe devienne synonyme du mot France. Mais ça demandait de faire pas mal de chemin avec les armées et de les nourrir, ces armées. Du coup, en 1809, le gouvernement de l’Empire a organisé un truc assez marrant : un concours. Le gagnant serait celui qui trouverait une manière d’acheminer de la nourriture au front facilement en la conservant. Prix : 12.000 francs. C’est Nicolas Appert, un ingénieur, qui trouva la solution : les conserves. Il utilisa la somme pour monter une usine de conserves qui nourrit les soldats jusqu’à ce que les Anglais la brûle en 1814.

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Le scotch (Seconde Guerre mondiale)

Vest Stoudt était dans la Navy pendant la guerre, quand elle a identifié un problème lié aux boîtes de munition. Pour ouvrir lesdites boîtes, les soldats devaient tirer sur un petit bout de papier attaché à du ruban, mais le papier s’arrachait régulièrement sans que la boîte ne s’ouvre. Vera Stoudt commença à étudier le problème pour trouver une solution adhésive plus performante et, du coup, inventa le scotch. Elle écrivit une lettre au Président Roosevelt pour l’informer de cette possible solution. Peu après, l’idée fut reprise par le gouvernement qui contacta Johnson & Johnson pour la mettre en production.

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La photo numérique (la Guerre froide)

Pendant la Guerre froide, les deux grands s’espionnaient. Et pour ne pas être chopés, ils s’espionnaient via des avions espions qui volaient à de très hautes altitudes. Et qui documentaient leur espionnage via des séries de photos. Les négatifs étaient largués au sol et récupérés par d’autres agents pour être développés et analysés. Bref : un bordel sans nom. Les chercheurs se mirent en tête de trouver une solution, et c’est comme ça que les forces d’aviation de la NASA inventèrent le premier satellite capable de prendre des photos digitales, en 1976. Les avions espions pouvaient dès lors transmettre leurs images via des signaux radio codés.

Les lampes à UV (Première guerre mondiale)

Vous vous souvenez du diktat, des réparations imposées aux Allemands absolument impayables, tout ça tout ça ? Bah ça a conduit à une énorme crise économique, en Allemagne, et conséquemment à une épidémie de rachitisme, jusqu’à ce que la moitié des gosses en soient atteints vers 1918. Manque de vitamine D, de calcium, de phosphate, la totale. Du coup, un médecin berlinois, Kurt Huldschinsky, a voulu prendre la situation en mains. Constatant que les gosses tout maigres étaient aussi tout blancs, il s’est mis en tête de mettre des enfants atteints sous une lampe à mercure et quartz qui émettait des rayons ultraviolets. Le traitement permit aux enfants de renforcer leurs os. Ah et plus tard des gens s’en serviraient pour devenir orange.

Crédits photo (CC0 1.0) : Chetvorno

C’est pratique, la guerre, ça nous rend meilleurs.

Sources : Cracked, Universalis, All that is interesting