Tout le monde a vu Gladiator à 12 ans et trouvé ça mortel trop ouf génial, puis l’a revu adulte et a trouvé ça très très très très moyen bof nul, mais en tous les cas tout le monde a une idée assez nette et assez arrêtée de ce qu’était un combat de gladiateurs, idée évidemment fausse. TOUJOURS EST-IL que dans lesdits combats, on trouvait quand même des figures mythiques qui avaient non seulement la classe, mais aussi de gros muscles.

Verus et Priscus

Inauguration du Colisée, en 80. Clou du spectacle, l’affrontement digne d’un prime time sur TF1 entre Verus et Priscus, les deux gladiateurs les plus célèbres de Rome.

On sait peu de choses sur eux, si ce n’est que leur combat a été d’une telle qualité et d’une telle intensité que Titus, qui venait d’offrir 9000 morts de bêtes sauvages aux invités de l’inauguration des jeux, n’a pas pu les départager, les déclarant tous les deux vainqueurs. Il semblerait que les deux aient ensuite continué leur petit travail de gladiateur en ne perdant jamais, remportant l’un 70 et l’autre 40 victoires. Dont une ex-aequo, donc.

Spartacus

Spartacus est un Thrace, né libre aux alentours de l’an 100 avant Jésus-Christ. Il est décrit comme un type intelligent et très très puissant. Il s’engage dans l’armée, puis déserte, devient brigand, se fait choper et est recruté (enfin, recruté, entendons-nous, hein) comme gladiateur parce qu’il est balèze ET devenu esclave. En gros, pour faire simple, en 73 avant JC, Spartacus prend la tête d’une révolte de son école de gladiateur dans l’idée de recouvrer sa liberté. Il s’échappe avec 78 comparses, sans armes ni vivre, et rallie à lui des paysans et des esclaves pour composer une armée servile qui met en déroute une cohorte romaine de 3000 soldats grâce au génie tactique de Spartacus. Ensuite, c’est le bordel : les esclaves désobéissent à leur chef, violent des filles et pillent des villages. L’insurrection se scinde en deux. Finalement, Spartacus est abattu sur le champ de bataille en 71 avant JC après avoir été impuissant à affronter Crassus, le chef des armées romaines, en one to one. En répression à la révolte, 6000 esclaves sont crucifiés pour l’exemple.

Petraites et Prudens

C’est un peu Tic et Tac : l’histoire de ces deux gladiateurs était largement commentée dans les fresques retrouvées à Pompéi. D’un côté Purdens, un ancien esclave affranchi ayant décidé de continuer à officier comme homme libre dans les arènes des gladiateurs ; de l’autre Petraites, un esclave pur jus à la force légendaire. Et là, imaginez un peu le combat des chef. D’un côté 10 victoires ; de l’autre 18. Qui va gagner ? Bah Prudens, qui met Petraites à mort, devenant l’un des gladiateurs les plus victorieux de son époque. Et l’esclave qui triomphe de l’homme libre, ça a de la gueule.

Spiculus

Néron aimait bien avoir ses petits esclaves gladiateurs personnels, parce que ça permettait de se divertir entre deux trucs fous. Et parmi eux, il y avait Spiculus, qui avait ses faveurs. Parce que Spiculus, c’était le plus balèze de tous les gladiateurs de son temps. A tel point que Néron finit par l’affranchir, le couvrir de richesses, lui offrir des palais et des esclaves. Bon, Spiculus est pas con, il va pas gâcher tout ça en continuant à combattre indéfiniment.

En 68, quand Néron est renversé et contraint au suicide, il se rappelle de son bon vieux Spiculus et demande à ce qu’on aille le chercher pour mourir de sa main. Mais Spiculus veut pas participer à la fête aux morts et se planque. Il a eu raison.

Marcus Attilius

Marcus Attilius, c’était un citoyen libre et qui a fait un calcul simple : couvert de dettes, il risquait à tout moment de se faire trucider par ses créanciers s’il ne payait pas. Il a donc eu la bonne idée de s’enrôler dans une école de gladiateurs pour financer ses dépenses. Et il faut croire que l’enjeu pécuniaire était motivant : Marcus Attilius est rapidement devenu l’un des gladiateurs les plus en vue de son époque (du genre à faire la couverture de Gladiateur magazine) en battant de gros balèzes qui avaient plus de 15 victoires au compteur.

Carpophores

Carpophores préférait déglinguer des animaux plutôt que des hommes. La plupart des mecs qui étaient dans son cas étaient des gladiateurs en fin de course qu’on envoyait à la mort pour pas trop cher en se payant le luxe d’un spectacle. Mais Carpophores, lui, c’était une autre limonade. Les écrits de l’époque racontent son exploit, lors de l’inauguration d’un amphithéâtre : il aurait déglingué un ours, un lion, un léopard et un rhinocéros, entre autres. C’est pas super écolo, mais ça force le respect.

Flamma

Flamma était un esclave syrien et un gros gros gros balèze. Au total, sur ses 34 combats, il en a remporté 21 et n’en a perdu que 4. Mais Flamma est surtout connu pour avoir refusé la liberté. Ses exploits lui avaient valu de se voir offrir le rudis, sabre de bois symbolisant l’affranchissement du gladiateur, et il l’a envoyé bouler pour continuer à se battre. Il devait vraiment aimer la castagne.

Valeria Iucunda

On ignore si Valeria Lucunda était la plus ouf de toutes les gladiatrices, mais c’est l’une des seules dont la postérité se souvient. Elle avait fréquenté une école de gladiateurs habituellement réservé aux hommes et avait mené des combats dans l’arène. Quitte à s’éteindre tôt, à un peu moins de 18 ans, selon une inscription de l’époque.

Bim bam boum.