Comme tous les bons et les mauvais films, l’épidémie de Covid-19 touchera un jour à sa fin. Rompant le rituel des gestes barrière, des familles se prendront dans les bras tandis que la caméra pendra de la hauteur pour montrer un paysage radieux repeuplé de ses habitants sur une musique de Hans Zimmer. Et comme tous les bons et les mauvais films, cette fin fera parler. Mais quelle sera-t-elle, cette fin ? Je vous pose la question, je me pose la question, je nous pose la question, posons-la, soyons interrogatifs.

"En fait, tout ça n'était qu'un rêve"

Soudain dans la pénombre il se redresse du lit. Les draps froissés, Brigitte dort à côté, paisible. Les gouttes perlent sur son front. Emmanuel Macron a fait un mauvais rêve, un sale cauchemar dirait-on même : l’intégralité de la planète était contaminée par un virus pas si grave a priori mais qui pouvait être grave (sans doute un corollaire inconscient du « et en même temps » très macronien), obligeant tous les hommes à se terrer chez eux. Pire encore, cette épidémie menaçait le timing de mise en oeuvre de la réforme des retraites. Pffffiouuu. Heureusement, tout cela n’était u’un rêve.

"Et ils restèrent chez eux pour les siècles des siècles"

Peu à peu, le confinement s’installe. Aux angoisses du début succède un sentiment de plénitude d’être chez soi. Comme ces soldats japonaises perdus dans la jungle, les humains ignorent si le virus est encore vivace ou non ; pire, ils s’en foutent éperdument. Pas question de reprendre une vie normale. Les habitudes perdurent. Pendant des siècles, les humains vivent chez eux, reclus. On ne se déplace que pour accoucher et acheter du PQ. On s’ennuie un peu, on est tout blanc. Mais ce qu’on est peinard putain.

Le virus décime toutes les élites mondiales : il n'y a plus de gouvernants

Le poisson pourrit d’abord par la tête dit le proverbe chinois. Et c’est bien par la tête que la société s’effondre : les uns après les autres, tous les dirigeants du monde, trop exposés à la contamination en raison de leurs voyages nombreux à la rencontre de leurs homologues, commencent à tomber. Macron, Johnson, Trump, Bolsonaro, Merkel, tous meurent. Les procédures de remplacement prévues par le protocole se mettent en place mais l’hécatombe continue. Rapidement, le monde entier se retrouve sans gouvernant et les personnes chargées de gérer la crise n’ont aucune expérience. Rapidement, il est décidé d’instaurer une dictature militaire mondiale faute de savoir quoi faire d’autres. Finalement, les gens confinés se rendent compte que ça ne change pas grand’chose chez eux.

Une nouvelle épidémie d'Ebola vient balayer l'épidémie de coronavirus

Dans les rues, des personnes infectées par Ebola infectent des personnes infectées par le coronavirus, le tout menant à une surcharge hospitalière évidente. Avec Ebola, la panique monte d’un cran. Rapidement, tout le personnel soignant est touché et d’ailleurs il n’y a plus de médecin. Plus personne ne sort dans la rue, tant pis pour les pâtes et le PQ. Mais au bout de 72 ans, un homme sain décide de braver l’interdit et de sortir. Il sera le premier homme à repeupler le monde.

Après bien des mois difficiles, les gens retournent à une vie normale et décident de radicalement changer leurs modes de consommation

Les entreprises se relocalisent, on prend en compte le réchauffement climatique, on essaie de consommer mieux et moins. Dans la rue, les gens se sourient, s’estiment, se tapent dans le dos, s’entraident. Dans ce monde à nouveau solidaire, c’est la bienveillance qui prédomine. Une forme de douce tor…

Ouais, non, on n’y croit pas une seconde à cette fin-là.

La machination ayant mené à la diffusion de ce virus est percée à jour. Les citoyens reprennent le pouvoir. On élève des chèvres.

Un temps, Greta Thunberg a été soupçonnée d’être la responsable de l’épidémie pour ralentir le réchauffement climatique et d’ailleurs on l’a pendue en place publique. Depuis, son nom a été réhabilité (ça lui fait une belle jambe) : Médiapart a en effet sorti des papiers prouvant que tous les dirigeants des pays occidentaux s’étaient entendus pour que le virus répande une panique telle que les citoyens se soumettraient sans broncher à des mesures dictatoriales. Soulèvement sans gestes barrière : tout le monde dans la rue pour protester contre cette privation de liberté. Sous les ordres du généralissime Lallement, l’armée tire sur la foule mais rapidement le pouvoir est battu. La France d’après s’organise en communautés autonomes qui élèvent des chèvres. Médiapart annonce, mais un peu tard, que son article était un poisson d’avril.

Profitant du confinement, une puissance extraterrestre attaque la Terre

Dès lors ce sont des armées de gens munis de masques qui affrontent les discolasers des extraterrestres et n’hésitent plus à braver le risque de contamination pour défendre notre caillou dans l’univers. Malgré leur supériorité numérique, les extraterrestres battent en retraite. Certains d’entre eux, infectés au Covid-19, déclenchent une pandémie sur la planète Fulgor. Le président de Fulgor passe un coup de fil à l’ONU pour demander comment gérer la crise. On se réconcilie entre planètes en se rendant compte que nos points communs sont largement supérieurs à nos différences et on se réunit une fois l’an pour faire la teuf avec les Fulgorites (le gentilé des habitants de Fulgor).

Incapables d'endiguer la propagation du virus, les autorités laissent tomber et disent à tout le monde de faire ce qu'il veut

Le discours de Macron a sonné comme un coup de tonnerre : « Oh et puis merde, après tout, hein, bon, chacun fait c’qu’il veut j’vais pas commencer à obliger les gens à rester dans leur T2 éternellement, hein. Puis c’est la sélection naturelle, après tout, hein, pas vrai ? Les faibles mourront, les forts survivront et puis tout ça nous aidera à gérer la réforme des retraites donc on va pas chercher midi à quatorze heures faites CE QUE VOUS VOULEZ ! »

Bruce Willis se sacrifie pour tuer le coronavirus

Se posant en rempart humain contre le virus, il essaie de le dézinguer à la sulfateuse. Résultat : douze jours en réanimation et une entorse du poignet (c’est lourd, une sulfateuse) ; le virus continue de se répandre. Schwarzi est sur les rangs pour tenter le coup à son tour, mais il est désormais vieux et donc assimilé à une population à risque. On cherche d’autres solutions.

On triomphe du virus mais une météorite détruit la Terre

Pas. De. Chance.

PAS DE SPOILER ! Hâte de savoir la fin.