C’est toujours dangereux de foutre des dates futuristes dans le titre d’un film. Parce que le temps, à force de filocher, nous emmène fatalement au-delà de la date indiquée dans son titre ce qui nous permet ainsi d’affirmer que les gars se sont totalement plantés, et qu’en cette année-là le monde ne ressemble pas du tout mais alors pas du tout à ça. Bouh les cons !

1984 de Michael Radford

Bon… on en veut pas à Michael, le film est adapté du roman d’anticipation de George Orwell publié en 1949 et est sorti la même année que son titre. Donc je vous le concède, le réalisateur se doutait bien que le 1984 de George Orwell n’était pas le 1984 de chez nous. Cela dit, Orwell n’avait pas totalement de la boue dans ses visions futuristes, il imagine un monde en guerre (du moins c’est ce qu’on croit) gouverné par un mystérieux Big Brother qui surveille toute la population. En fait, fallait juste renommer le livre « 2004 », année de la création de Facebook et on était presque dans les temps. Ouais je balance ouais.

1990 : The Bronx Warriors de Enzo G. Castellari

Ce bon gros nanar sorti en 1982 est un bijou donc dont le site Nanarland nous dresse un fameux portrait. Une jeune femme (héritière donc pétée de pognon) se retrouve paumée dans le Bronx où l’armée n’ose même plus mettre les pieds tant la zone est dangereuse. Trash, un mec burné va venir à sa rescousse. Bref en 1990, le monde n’était pas parfait mais une chose est sûre c’est qu’il ne ressemblait pas à un nanar. Quoique.

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Il n'a pas souffert, promis

New-York 1997 de John Carpenter

Sorti en 1981, le film nous montre un Manhattan devenu une prison de sécurité maximale afin de répondre à la montée dramatique du crime. Petit souss, le président des Etats-Unis est pris en otage dans cette zone de non droit. On va confier la délicate mission à Snake Plissken, ancien soldat et surtout ancien fugitif (et surtout Kurt Russel le mec le plus chafouinable des années 80) de récupérer le p’tit lot présidentiel. Bref tout ça nous décrit un monde dystopique où la violence règne et où il vaut mieux savoir botter des culs que passer des diplômes. Mais en réalité en 1997 le dictateur Pol Pot est condamné à la prison à vie, la fausse Jeanne Calment mourrait à 122 ans, Lady Di mourrait sous le point de l’Alma… Certes c’était aussi l’année de la dernière émission du Club Dorothée mais on était loin du monde apocalyptique décrit par Carpenter.

2001, L'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick

En 1968, Kubrick nous a pondu ce film culte qui donnait ses lettres de noblesse au genre de la SF. Dans cette fresque il raconte l’histoire de l’humanité à travers trois grands tableaux : l’aube de l’humanité, les vaisseaux dans l’espace en 1999 et la mission Jupiter en 2001. Bon, on ne va pas jeter la pierre à Kubrick qui n’avait pas non plus 100 % faux sur la conquête spatiale puisqu’un an après la sortie du film Armstrong et Buzz Aldrin allaient se la couler douce sur la Lune. Mais bon en attendant, on n’a pas rencontré de petits hommes verts en 2001. En revanche, on a vachement reçu des avions dans des tours non consentantes. Mais ça il l’avait pas prévu !

2009 : Lost Memories de Si-myung Lee

Uchronie sud-coréano-japonaise sortie en 2002, elle imagine un monde où le samouraï Hirobumi Ito n’aurait pas été assassiné en 1909 (or sa mort a été un acte déterminant pour l’indépendance actuelle de la Corée). C’est pourquoi en 2009, la Corée est sous l’emprise de l’empire nippon. Les indépendantistes coréens, considérés comme des terroristes… Bon en l’occurrence, c’est une uchronie (l’histoire change un élément du passé pour réécrire le futur) donc c’est normal que ça ne corresponde pas au 2009 qu’on a connu. Mais en attendant, la Corée du Sud de notre 2009 à nous est vachement plus cool que dans le film.

2012 de Roland Emmerich

Les Mayas ils sont sympas ils avaient prédit pas mal de trucs mais dans l’ensemble il y avait beaucoup de conneries dont cette fameuse histoire de fin du monde. Heureusement, rien de mieux pour nous servir un bon film catastrophe que la patte de Roland Emmerich. Et que j’te colle des tsunamis partout dans le monde et des tremblements de terre magnitude FDP sur l’échelle de Richter tout ça pour finir dans une arche géante censée sauver les plus riches de la planète. Le film est sorti en 2009, on a tous économisé pour se payer un ticket pour l’arche et au final on s’est retrouvé comme des cons en 2012 avec une simplement élection de François Hollande. Super. Merci les Mayas.

Los Angeles 2013, de John Carpenter

Non pas que le p’tit John soit spécialiste des prédictions foireuses, en fait ce film sorti en 1996 est la suite de New-York 1997 donc forcément si les prédictions étaient pas bonnes dans le premier volet, c’était sûr que la suite allait aussi être toute pétée. Dans ce monde dystopique (pour changer), Los Angeles est détachée du reste des Etats-Unis suite à un tremblement de terre survenu en 2000. Du coup, on en profite pour y coller tous les bannis de la société. C’est comme ça qu’on retrouve le fameux Snake Plissken (toujours autant Kurt Russel) qui doit encore botter le cul d’un méchant. Bref grosse déception, en 2013 Los Angeles est toujours bien rattachée au continent et c’est une ville de cons avec plein de bagnoles et de grands boulevards.

2019, after the fall of New-York de Sergio Martino

Encore un bel exemple de nanar (nanarland s’est là encore penché sur le doss’) sorti en 1983 censé narrer notre société là tout de suite là maintenant. Or selon Sergio Martino, en 2019 on a essuyé une guerre nucléaire qui a fait naître deux groupes : Euraks et Federation. Il n’existe plus qu’une seule femme fertile sur Terre (grosse pression pour elle, son appli Tinder doit être en surcharge de match) et sans rentrer dans le détail d’une histoire totalement abracabrantesque, ça se castagne sévère. Mais déso Sergio, on est en 2019 et le monde ne ressemble pas du tout à ton film tout pourri.

Et vous savez quoi ? Le futur sera meilleur demain.