S’il y a bien UN truc certain sur Tarantino, c’est que son cinéma est bourré de références et de citations d’autres films. Ses détracteurs diront qu’il se contente de compiler les idées des autres, ses adorateurs qu’il fait preuve d’une cinéphilie maligne et curieuse. Quoi qu’il en soit, Tarantino parle très souvent de ses influences et des oeuvres qui l’ont marqué ce qui fait que faire ce top n’était pas bien difficile.

Bande à part de Jean-Luc Godard

A partir du moment où Tarantino a carrément appelé sa boîte de prod A Band Apart, on peut considérer que la citation est très claire. C’est que Tarantino a été profondément marqué par le film de Godard, adapté d’un roman américain et transposé en France. La liberté du film, avec notamment la scène de danse entre Brasseur, Sami Frey et Ana Karina a constitué un déclic pour le jeune Tarantino qui s’est dit qu’on pouvait faire ce qu’on voulait, en fait, au cinéma, et que c’était pas mal cool.

Rio Bravo de Howard Hawks

Apparemment, chaque fois que Tarantino rencontre quelqu’un et l’aime bien, il lui montre Rio Bravo et si la personne n’est pas séduite, on ne se revoit jamais. Tarantino a vu le film avec sa grand-mère et le revoit très régulièrement. Pour lui, c’est un des meilleurs films sur l’amitié et la manière dont Hawks a traité ses personnages pour les rendre attachants a énormément influencé sa manière d’écrire.

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Il n'a pas souffert, promis

L'Ultime Razzia de Stanley Kubrick

Violence, gangsterisme, délation, univers des voyous durs et parfois un peu tocards dans une ambiance proche de Melville (une autre influence de Tarantino). Par ailleurs, le film est construit de manière non linéaire avec une multiplicité de points de vue et des flash backs récurrents : Tarantino piquera le principe pour Reservoir Dogs et Pulp Fiction.

Rashômon d'Akira Kurosawa

Là encore, le récit de Rashômon n’est pas linéaire mais éclaté, chaque témoin délivrant son récit d’un crime avec une réalité distendue et une réponse quelque part au milieu. Le questionnement du réel prend une dimension symbolique avec le témoignage du fantôme du mort. Une supra-réalité et une remise en cause du tangible, du possible, qui a beaucoup influencé Tarantino en ce qu’elle lui a permis d’imaginer un cinéma départi des contraintes de réalisme ou d’unité du récit.

Meurtre d'un bookmaker chinois de John Cassavetes

Sorte de cousin américain de Godard, Cassavetes a créé un cinéma de l’intime. Meurtre d’un bookmaker chinois est un néo-film noir contemplatif où la solitude de Ben Gazzara au milieu des girls de son cabaret miteux, le rapport au corps et à la peur génèrent une impression d’irréalité. La complexité du personnage le rapproche aussi de l’archétype de Tarantino où les mecs peuvent être sympathiques tout en procédant à des massacres.

La mariée était en noir de François Truffaut

Jeanne Moreau se marie, sauf que pas de bol, 5 hommes tuent son marie à l’issue de la cérémonie. Elle décide de se venger en les tuant un par un. Ca ne vous rappelle pas exactement la même histoire sauf que Jeanne Moreau est Uma Thurman ? Moi si.

Il était une fois la Révolution de Sergio Leone

Le chef d’oeuvre absolu de Leone et de sa trilogie américaine. A Leone, Tarantino a piqué l’art de la punchline, une idée du cadrage large et des très gros plans, Morricone et les ambiances de western dont il s’est récemment emparé, y compris sur Inglorious Basterds, sorte de western à part entière dans la France occupée.

Faster, Pussycat! Kill! Kill! de Russ Meyer

La série B, on le sait, est un genre qu’affectionne Tarantino. Or, niveau série B, filles en petites tenues, punchlines et histoires absurdes, Russ Meyer est quand même un peu le patron. Si Vixen lorgne clairement vers l’érotique, Faster Pussycat est plus amusant : des femmes conduisent des grosses bagnoles et tuent plein de mecs tout en empochant le magot. Boulevard de la mort, en fait.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Carrie de Brian de Palma

Tarantino aime citer De Palma comme une référence absolue. Les deux partagent (avec Tavernier mais pas pareil) ce goût de la citation permanente et une cinéphilie absolument dingue. C’est Carrie qui, le plus souvent, vient aux lèvres de Tarantini quand il s’agit de dire quel est son film préféré. Tous les thèmes chers à Tarantino sont là : la perte de l’innocence, la vengeance, le semi-surnaturel, l’opposition entre forts et faibles et un personnage féminin fort. Sans compter sur l’avalanche de sang façon rupture du frein des scènes finales et un certain goût pour le gore série Z.

L'hirondelle d'or de King Hu

Sorte d’archétype absolu du film de sabre, sans lequel ni Bruce Lee ni Jackie Chan n’auraient fait la carrière qu’on connaît. Kill Bill est truffé de références au film.

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Il n'a pas souffert, promis

Quentin vicomte rencontre un autre vicomte, qu’est-ce qu’ils se racontent ? Des histoires de vicomtes.