Le harcèlement sexuel ne date pas de Harvey Weinstein. Le harcèlement sexuel date de toujours dans le cinéma où, dès les premiers jours d’Hollywood, les femmes étaient considérées comme de la viande fraîche par les producteurs et les réalisateurs qui se servaient d’elles et de leurs ambitions pour obtenir des faveurs sexuelles et s’adonner à des petits jeux malsains. Et les grands classiques du cinéma ne sont pas épargnés.

Singin in the Rain

C’est horrible, mais apparemment Gene Kelly était un connard. Sur le tournage de Chantons sous la pluie, Debbie Reynolds l’a appris à ses dépens : obligée de prendre des cours de danse à marche forcée, elle faisait l’objet de brimades systématiques de la part de Gene Kelly lors de la séquence du Good Morning qui ne jugeait jamais sa performance à la hauteur. Même après 15 heures de tournage. Même quand ses pieds saignaient. Sans compter sur les propositions sexuelles de Gene Kelly, du genre très claires, comme quand il s’est mis à lui l’embrasser avec la langue sans son consentement d’un seul coup d’un seul. Debbie Reynolds avait 19 ans, 20 ans de moins que Kelly. Il n’empêche que le film est un chef d’oeuvre.

Crédits photo (Domaine Public) : Studio photographer

Les Oiseaux

Les horreurs subies par Tippi Hedren sur le tournage des Oiseaux sont tellement connues qu’on dirait un meme. Systématiquement sollicitée par Hitchcock pour obtenir des faveurs qu’elle repoussait avec courage, Tippi Hedren a vu le harcèlement sexuel se transformer en harcèlement moral et physique quand le réalisateur a décidé de se venger d’elle en lui faisant subir des horreurs. Quand un oiseau se jette sur la cabine téléphonique, le verre n’était pas censé se briser, mais le verre s’est brisé. Points de suture et éclats de verre partout pour l’actrice. Quant à la séquence finale, Hitchcock l’a tournée avec de vraies oiseaux pour terroriser Hedren. L’enfer.

Le dernier tango à paris

Pauvre Maria Shneider. Le coup du beurre par Marlon Brando, c’était une horreur. Bertolluci et Brando avaient eu cette idée la veille et n’avaient pas prévenue Maria Schneider qui s’est sentie violée pour de vrai et d’ailleurs elle l’était. Ses larmes sont réelles et le tournage était un véritable enfer.

Le magicien d'Oz

Les nains du Magicien d’Oz étaient de vraies horreurs. Ivres mort en permanence, toujours à raconter des histoires glauques, ils profitaient de chaque occas’ pour tripoter Judy Garland et lui mettre des mains aux fesses. Garland a aussi souvent raconté qu’elle faisait l’objet de propositions déplacées de la part des pontes de la MGM qui, en plus, lui imposaient un régime ultra strict pour surveiller sa ligne ainsi que le port de corsets, bref l’enfer.

Shining

Pour foutre Shelley Duvall dans l’ambiance, Kubrick s’est livré à une entreprise de harcèlement moral en règle sur le tournage de Shining. Il ne cessait de l’humilier en public, répétant et répétant encore qu’elle était l’une des pires actrices qu’il avait jamais vue, l’obligeant à refaire jusqu’à 125 fois la même scène totalement anodine, cherchant à la pousser à bout. Ce calvaire a fini par avoir raison de la pauvre Shelley Duvall qui a par la suite connu de graves problèmes de santé mentale.

Chinatown

La relation entre Faye Dunaway et Polanski sur le tournage de Chinatown n’était pas ce qu’on pourrait appeler agréable. Quand l’actrice avait un cheveu de travers, Polanski arrêtait la caméra, et lui arrachait le cheveu. Il la couvrait aussi lui-même de maquillage, la touchait tout le temps, le tout à la limite du harcèlement sexuel. Sans compter que Polanski ne la laissait même pas aller pisser quand elle en avait envie. On raconte d’ailleurs qu’elle lui aurait envoyé un verre de pisse à la gueule.

Crédits photo (Domaine Public) : PBS

Le Port de l'angoisse

L’adaptation d’En avoir ou pas par Howard Hawks est une tuerie. Mais c’est aussi un souvenir de calvaire pour Lauren Bacall. Parce que Bacall, c’était la créature de Hawks. Alors quand Bacall et Bogart se sont mis ensemble, Howard Hawks est devenu extrêmement jaloux : il ne cessait d’insulter Lauren Bacall, essayait par tous les moyens de coucher avec elle et lui a même organisé un dîner avec Clark Gable pour qu’elle trompe Bogart.

Kramer contre Kramer

Alors que son mec, John Cazale, venait de mourir, Meryl Streep se coltinait Dustin Hoffman dans Kramer contre Kramer. Et Hoffman ne déconnait pas : baffe avant l’action pour obtenir des larmes, discours dégueulasses sur la mort de Cazale avant que les caméras tournent, humiliations répétées et ultra machistes. Sympa.

Dancer in the Dark

Récemment, Bjork a affirmé que Lars Von Trier l’avait harcelée sexuellement et moralement durant le tournage de Dancer in the Dark, le tout avec la complicité tacite de toute l’équipe. Autant dire que ce n’est pas la première polémique qui touche le réalisateur danois, même si celui-ci a totalement nié les accusations.

Jeanne d'Arc

Le tournage du film d’Otto Preminger avec Jean Seberg a été un théâtre de brimades non stop. Preminger ne cessait de répéter à l’actrice qu’elle jouait faux et ne saurait jamais jouer et la terrorisait tout le temps. La scène du bûcher a ainsi été tournée en condition réelle, avec un VRAI BÛCHER. La caméra continuait de tourner quand les cheveux de Seberg prenaient feu.

Il faut que ça change.

Via : Ranker, Slate