A part Marie Curie, il faut bien reconnaître que nous connaissons fort peu de femmes scientifiques. Et figurez-vous que ça n'est pas parce que nous sommes de mauvaise volonté, mais parce que le corps scientifique a mis toute son énergie dans le fait de ne pas mettre en avant les femmes qui faisaient des découvertes de dingo, notamment en refourguant les prix Nobel qu'elles méritaient à des hommes.

  1. Lise Meitner (1878-1968)
    Une des plus grandes scientifiques de son époque à qui l'on doit notamment la découverte de la fission nucléaire en 1938. Sauf que Lise était autrichienne, et qu'en plus d'être une femme, elle était juive. Du coup, son nom a été effacé de toutes les publications sur la fission nucléaire au profit de son collègue et ami de longue date, Otto Hahn. Bien que nommée trois fois, elle ne recevra jamais le prix Nobel, contrairement à ce brave Otto qui décrochera celui de Chimie en 1944.
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    Crédits photo (creative commons) : Materialscientist
  2. Rosalind Franklin (1920-1958)
    Alors elle, elle ne s'est pas fait voler un mais bien deux prix Nobel! D'abord ses travaux sur la structure de l'ADN (la fameuse forme de double hélice) sont piqués par Crick et Watson, qui recevront le prix Nobel de Médecine, ensuite ses travaux sur la structure des virus seront poursuivis par Aaron Klug qui recevra le Nobel de Chimie à sa place. Pour couronner le tout, elle mourra à seulement 37 ans d'un cancer de l'ovaire probablement dû à sa surexposition aux rayons radiations.
    Rosalind_Franklin
    Crédits photo (creative commons) : Shabd sound
  3. Jocelyn Bell Burnell (née en 1943)
    C'est alors qu'elle était encore étudiante à Cambridge en 1967 que Jocelyn Bell Burnell découvrit le premier pulsar. Mais, utilisant comme excuse le fait qu'elle n'était qu'une élève, le comité Nobel a décidé de récompenser son directeur de thèse, Antony Hewish, à sa place. Une injustice qui avait à l'époque, en 1974, fait un vrai scandale auprès de la communauté scientifique pour qui il ne faisait aucun doute que Jocelyn Bell Burnell n'avait pas été récompensé en raison de son sexe.
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    Crédits photo (creative commons) : Astronomical Institute
  4. Cecilia Payne (1900-1979)
    Née à Wendover en Angleterre, Cecilia devra s'exiler aux Etats-Unis pour avoir le droit de faire de la recherche. A Harvard, elle découvrira que les étoiles sont composées à 98% d’hydrogène et d'hélium, mais le professeur Henry Russell la dissuadera de publier le résultats de ses recherches, affirmant que le monde n'est pas prêt à accepter que la Terre et les étoiles n'ont pas la même composition. Et puis il publiera lui-même un article sur le sujet s'attribuant tout le mérite à la place de Cecilia. Une belle enflure.
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    Crédits photo (creative commons) : Smithsonian Institution from United States
  5. Nettie Stevens (1861-1912)
    Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1933 pour ses découvertes sur le chromosome et l'hérédité, Thomas Hunt Morgan est considéré comme l'un des plus grands généticiens du XXe siècle. Très bien. Sauf que le Thomas a légérement oublié de préciser que c'était son employée au Bryn Mawr College, Nettie Stevens, qui avait découvert en 1905 que le sexe de l'enfant était déterminé par les chromosomes. c'est très moyen effectivement.
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    Crédits photo (creative commons) : Carnegie Institution of Washington
  6. Esther Lederberg (1922-2006)
    C'est alors qu'elle travaillait encore avec son premier mari, Joshua Lederberg, qu'Esther Lederberg a fait des découvertes décisives sur l'accouplement des bactéries. Découvertes qui ont valu à son mari, Joshua, de décrocher seul le prix Nobel de Médecine en 1958, pendant qu'Esther la jouait discrète dans en coulisses.
    Esther_Lab
    Crédits photo (creative commons) : Shadow600

Question parité, y'a encore du taff chez les Nobel.

Découvrez d'autres femmes de science via le projet de jeu de cartes "Femmes de Science". Le jeu final sera offert sous licence Creative Commons.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Source : national geographic