Dans pas mal de pays, être en désaccord avec le gouvernement attire des bricoles ; mais c’est souvent encore pire quand on est une femme, parce que le seul fait de ne pas porter un truc sur la tête à l’étranger peut t’attirer des bricoles rapport au fait qu’on t’avait dit que si tu mettais pas ton hijab, tu aurais des problèmes. C’est comme ça que pas mal de femmes qu’elles soient sportives, artistes, intellectuelles ou militantes se retrouvent interdites de séjour dans leur pays où elles risquent de finir en taule.

Sadaf Khadem

La jeune boxeuse – la toute première Iranienne à avoir disputé, et remporté un combat de boxe international – a affirmé qu’elle refusait de rentrer en Iran où un mandat d’arrêt aurait été délivré à son encontre et à celui de son entraîneur. Les autorités iraniennes lui reprocheraient en effet d’avoir enfreint la loi islamique en disputant son match en short et sans hijab alors même que les sportives iraniennes sont tenues de porter le voile y compris à l’étranger. La fédération iranienne de boxe a démenti.

Kimmie Taylor

Cette jeune anglaise est partie en Syrie en 2015 afin de combattre aux côtés des Unités de protection de la femme kurdes contre l’Etat islamique. Elle a notamment participé à la bataille de Raqaa en 2017 et regrette de ne pouvoir rentrer désormais au Royaume-Uni où elle ferait l’objet d’une arrestation pour avoir enfreint l’interdiction de se rendre en Syrie édictée par les autorités.

Coco Fusco

Deux fois qu’elle tente, deux fois qu’elle rate : l’artiste Coco Fusco s’est vue refuser l’entrée à Cuba, son pays d’origine en raison de son opposition au décret 349 visant à réguler la production artistique sur l’île. Elle est donc tenue de séjourner aux Etats-Unis – heureusement pour elle, elle a également la nationalité américaine. Il ne s’agit pas d’un cas isolé : les tensions sont très importantes entre les artistes cubains et le gouvernement de Miguel Diaz-Canel.

Tugba Hezer Öztürk

Élue plus jeune députée de Turquie en 2015, Tugba Hezer Öztürk a plusieurs fois été citée personnellement par Erdogan et a fait le choix de fuir son pays pour mener son combat en Europe de peur de faire l’objet de représailles terribles de la part du Président turc en plein délire autocratique. Son parti, le HDP, a fait l’objet d’arrestations massives et sa voix au chapitre s’est considérablement réduite.

Pinar Selek

Condamnée à perpétuité après une farce judiciaire qui a duré 15 ans pour un acte terroriste avec lequel elle n’a rien à voir, Pinar Selek, militante féministe et intellectuelle turque réfugiée en France, ne peut plus rentrer dans son pays où elle ferait l’objet d’une incarcération immédiate. La France lui a accordé la nationalité en 2017.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Photo Claude TRUONG-NGOC

Malala Yousafzai

Prix Nobel de la paix en 2014, à seulement 17 ans, Malala Yousafzai est interdite de séjour dans sa région pakistanaise, contrôlée par les Talibans, en raison de ses prises de position en faveur de l’éducation des jeunes filles. Victime d’une tentative d’assassinat en 2012, elle a ému la communauté internationale et est devenue une icône de la lutte contre les discriminations à l’encontre des femmes en Occident. Elle vit désormais au Royaume-Uni.

Crédits photo (CC BY 2.0) : DFID - UK Department for International Development

Janna Nemtsova

La fille de Boris Nemtsov, opposant à Poutine assassiné en 2015 ne rentrera pas en Russie. La jeune journaliste a fait l’objet de menaces et d’intimidations alors qu’elle réclamait une enquête honnête sur la mort de son père. Elle vit désormais en Allemagne où elle travaille sur les questions russes auprès de la chaîne Deutsche Welle.

Golshifteh Farahani

L’actrice la plus talentueuse et belle du monde a été bannie d’Iran après la publication d’une image d’elle dénudée dans une vidéo du festival de Cannes 2012. Elle vit donc désormais en France – et a obtenu la nationalité française.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Georges Biard

Il y a des pays où il ne fait pas bon être en désaccord avec le gouvernement.