La science, c’est pas toujours jojo. Parfois on mène des expérimentations ignobles sur des prisonniers, parfois on fait souffrir les animaux dans des labos, parfois on s’écharpe pendant des années entre tenants de deux théories scientifiques distinctes. Et parfois on trouve des trucs, mais c’est souvent qu’on y a mis les moyens.

La station spatiale internationale - 135 milliards d'euros

On pouvait se l’imaginer : envoyer une station géante dans l’espace en orbite autour de la terre en assurant la sécurité des astronautes qui s’y rendent et en exerçant régulièrement des réparations n’est pas donné. Et de fait, l’ISS a coûté un bras aux Européens. Depuis 1998, la construction de la station qui accueille des chercheurs en permanence a coûté pas moin de 150 milliards de dollars, soit 135 milliards d’euros.

Apollo 11 - 83 milliards d'euros

Un petit pas pour l’homme, un bond de géant pour la thune. On estime que la mission Apollo 11, couronnée de succès puisqu’il s’agit du premier pas de l’homme sur la lune, a coûté la bagatelle de 19 milliards de dollars à la NASA ce qui, ramené au cours d’aujourd’hui, correspondrait à 83 milliards d’euros selon Le Point. En même temps, on se parle d’un projet qui a mobilisé jusqu’à 300.000 personnes en comptant les sous-traitants. Ma petite entreprise connaît pas la crise.

Le projet Manhattan - 20 milliards d'euros

Parce que les Etats-Unis voulaient vraiment avoir la bombe, ils y ont mis les moyens en déboursant l’équivalent de 20 milliards d’euros d’aujourd’hui (2 milliards de dollars à l’époque). Les recherches dureront de 1942 à 1946 avec comme objectif de réussir à mettre la bombe au point avant les Nazis d’abord et accessoirement avant les Soviétiques. Mais ceux-ci réussiront à récupérer des plans grâce à des espions infiltrés et emboîteront finalement le pas assez rapidement aux Américains.

Réussir la fusion nucléaire : 15 milliards d'euros

Le nucléaire actuel fonctionne sur un système de fission des atomes. Mais l’objectif des scientifiques serait de réussir à mettre en place une autre technologie, le thermonucléaire, consistant en une libération d’énergie par fusion des atomes lourds, dans un système comparable à celui du soleil. Un réacteur expérimental a été implémenté en Provence et accueille des travaux financés par à peu près tout ce que le monde compte de puissances (l’UE, les USA, la Russie, le Japon, la Corée du Sud et l’Inde). Les projections les plus optimistes tablent sur une fusion nucléaire efficace à compter de 2025.

Le grand collisionneur de hadrons - 5 milliards d'euros

Cette installation de 27 kilomètres de diamètre enterrée 100 mètres sous le site du Cern, à Genève, a pour objectif la détection du boson de Higgs, une particule minuscule dont l’observation est indispensable pour mener des recherches sur la cosmologie et l’infiniment petit. Le grand collisionneur est parvenu à réaliser cette détection dès 2012. Il continue d’être utilisé pour mener des recherches auxquelles je ne comprends rien sur la matière noire.

Curiosity : 2,2 milliards d'euros

L’envoi du robot Curiosity sur Mars en 2012 et le suivi de ses découvertes était un événement médiatique et scientifique majeur et une avancée exceptionnelle dans les projets d’exploration de notre voisine de planète. Evidemment, ça a coûté un bras, d’autant que le robot a connu des avaries et que sa mission était au long cours.

Le Superconducting Super Collider : 1,8 milliards d'euros gâchés

Implémenté au Texas au début des années 1990, ce qui devait devenir le plus grand accélérateur à particules du monde n’a jamais vu le jour suite à des problèmes de dépassements budgétaires. Mais le gouvernement américain avait déjà dépensé 2 milliards de dollars pour se doter de cette super technologie qui devait permettre de détecter le Boson de Higgs dès la fin des années 90. A présent que le Cern l’a fait, ça a moins d’intérêt, forcément.

Solyndra - 1,4 milliard d'euros

Solyndra était une boîte américaine de la Sillicon Valley qui visait à optimiser les panneaux solaires afin d’accélérer la transition énergétique aux Etats-Unis. Bénéficiant d’une levée de fonds importante et de l’appui de l’administration Obama qui a consenti une aide publique de 500 millions d’euros au projet, la boîte a finalement déposé le bilan en 2011 faute d’avoir réussi à mener ses expérimentations à bien. Résultat : un scandale pour l’administration Obama et 1,4 milliard d’euros foutus en l’air.

Watson - 1,3 milliard d'euros

Développé par IBM, Watson est un programme d’intelligence artificielle avancée capable de répondre à des questions posées dans un langage naturel. L’ordinateur a ainsi été capable de gagner au jeu américain Jeopardy où il s’agit de trouver les questions à partir de réponses et non l’inverse. Ce superordinateur devrait apporter énormément dans la recherche médicale afin d’amoindrir les risques de mauvais diagnostic, mais pourrait également avoir des débouchés dans le business stratégique. Depuis, Google est parvenu à développer un ordinateur quantique, mais on ne sait pas combien cela a coûté.

Le télescope géant européen : 1,2 milliard d'euros

Installé en plein désert chilien à 3000 mètres dans les Andes, le nouveau télescope européen est composé d’un miroir de 42 mètres et culmine à 80 mètres de haut. L’objectif, comme toujours, est de repousser encore plus loin les capacité d’observation de l’homme afin de mieux connaître l’espace et de déceler éventuellement l’existence de vie en dehors de la terre. Il sera inauguré en 2025.

C’est autre chose que de fabriquer un porte-clé électronique en techno.

Sources : Finance Online, Le Point