Les espions ne font pas un boulot facile. Faut mentir tout le temps et faut pas se planter sur ce qu’on dit. Franchement, flemme. Alors parfois, il arrive qu’ils fassent des bourdes. On vous avait déjà parlé des pires couvertures d’espions, on va aujourd’hui se pencher sur nos espions les plus pourris. Genre même moi, j’aurais fait mieux.

Aldrich Ames : l'agent double désabusé

Son taf : Officier de la CIA à partir de 1962. Puis taupe pour le KGB puis pour le SVR (successeur officiel de la Première direction générale du KGB) ce qui le conduira à être condamné à perpétuité pour espionnage, en 1994.

Son plus grand fait d’arme : En fait, Aldrich était super endetté, c’est pourquoi il a proposé ses services au KGB pour une petite fortune en 85, histoire d’assurer son nouveau mariage. Résultat, son boulot d’agent double a foutu en l’air une bonne centaine d’opérations et coûté la vie à de nombreux agents trahis par le jeune marié. Le truc drôle c’est que le mec y allait franco et se rendait en personne à l’ambassade soviétique dont il sortait avec une mallette remplie de pognon. Comment a-t-on pu ne pas le griller plus tôt ?

Crédits photo (Domaine Public) : staff, Federal Bureau of Investigation

Edward Lee Howard : le junkie vexé

Son taf : agent pour la CIA, l’espion en herbe a été viré juste avant d’être envoyé à Moscou. La cause ? Il était complètement junkie.

Son plus grand fait d’arme : appeler la CIA à toute heure du jour et de la nuit et complètement bourré pour les insulter (genre toi en soirée bourré quand t’appelles ton ex). Alors forcément, quand il rencontre pour de vrai un agent du KBG en 1984, c’est le moment rêvé de prendre sa vengeance. Mais le gars se fait griller illico par le FBI et est mis sous surveillance. En 85, il élabore sa fuite honorablement : en rentrant d’un dîner, il saute de sa voiture en marche et laisse à sa place un mannequin avec des vêtements rembourrés pour tromper le FBI. Croyez le ou non mais ça marche et il parvient à se casser pour Helsinki puis Moscou. Cela dit, il est mort en 2002 d’une « chute » dans les escaliers chez lui. Mais on a des petits doutes.

Crédits photo (Domaine Public) : ProhibitOnions

Anna Chapman : l'espionne qui aurait mieux fait de faire du cinoche

Son taf : Femme d’affaire implantée aux Etats-Unis et à la tête d’un réseau d’espions SUPER NULS pour le compte du SVR. Après avoir été démasquée par le FBI, elle échappe à la prison et est renvoyée en Russie en échange d’autres espions.

Son plus grand fait d’arme : avoir totalement foiré les mesures de sécurité mises en place avec les espions. Les agents transféraient leurs données sur des réseaux non cryptés et leur matériel était tellement pourri qu’ils passaient leur temps à renvoyer leurs PC à Moscou pour réparation. Quant à leurs mots de passe, ils avaient pris l’habitude de les inscrire sur des post-its à côté de leurs PC. Bref la lose. A tel point que le FBI les laissait faire leur boulot d’espions en toute tranquilité tellement ils étaient grillés par tout le monde, c’est toujours bien de laisser croire à un espion qu’il espionne alors qu’en fait pas du tout. Quant à Anna Chapman, elle a fini par se convertir en star de la télé-réalité à son retour en Russie, peut-être que ça valait mieux en effet(source).

Crédits photo (Domaine Public) : U.S. Marshals Service

Robert Hanssen : l'espion qui faisait pas trop d'effort

Son taf : Alors qu’il travaille dans une entreprise de compta, il est recruté par le Chicago police Department puis par le FBI en 76 et enfin, agent double pour l’URSS et ensuite la Russie. Il est condamné en 2002 à perpétuité.

Son plus grand fait d’arme : de base, le mec n’est pas connu pour être un gai-luron (on le surnomme même le croque-mort). Toutefois, ce n’est pas son vilain teint qu’on lui reproche mais plutôt sa trahison ultime qui a été décrite par la justice américaine comme « le pire des désastres de l’histoire américaine du renseignement ». Ce qu’on ne dit pas c’est que son pseudo pour le KGB était Ramon Garcia (plutôt sexy) et surtout qu’il était assez naze pour garder les messages du KGB directement sur son téléphone. Il a carrément été pris la main dans le sac, littéralement, puisqu’il allait jeter dans un sac poubelle classique tous les documents qui le liaient au KGB. En matière d’espion, on a vu mieux.

Crédits photo (Domaine Public) : Federal Bureau of Investigation. The source gives no specific photo credit.

Michael Bettaney : "Ne m'arrêtez pas, je suis espion"

Son taf : agent de renseignement spécialisé dans le contre-espionnage pour le MI5. Toutefois comme il a lui aussi voulu goûter aux joies du KGB, il s’est retrouvé condamné à 23 ans de prison et n’a été libéré qu’en 1998.

Son plus grand fait d’arme : être un super méga fan d’Adolf Hitler. C’est vrai que question groupie, on peut mieux faire. Le mec chantonnait tranquillou le Horst-Wessel-Lied (second hymne du IIIe Reich) dans les lieux publics. Sauf qu’un jour il est arrêté parce qu’il est totalement torché et clame tout haut aux flics « Vous ne pouvez pas m’arrêter, je suis un espion ! ». Pas ouf. Sans compter que question sécu, il n’était pas au top, il ramenait des documents ultra secrets chez lui. Quand il a commencé à vouloir les envoyer au KGB, ça a moins fait rire le MI5. Oui parce que son contact au KGB était en fait un contre-espion du MI6, la boulette quoi.

Adolf Tolkatchev : le mec qui voulait devenir espion en laissant des petits mots sur le pare-brise

Son taf : ingénieur soviétique qui avait trèèèès trèèèèès envie de travailler pour les Américains. Voire un peu trop envie.

Son plus grand fait d’arme : c’est toujours un peu délicat de proposer ses services en tant qu’espion. Adolf Tolkatchev n’avait pas peur de mettre les pieds dans le plat. Dissident de la politique soviétique communiste, il voulait à tout prix servir le camp adverse. Pour cela, le mec n’hésitait pas à courir après les voitures diplomatiques américaines et de laisser des mots sur leurs pare-brises sur lesquels il proposait un service de contre-espionnage. La CIA a pensé que c’était un piège un peu trop gros du KGB avant de découvrir qu’il était une précieuse source d’information.

Anton Robert K. : une affaire d'Etat et une affaire de mœurs pour le prix d'une

Son taf : entre 2005 et 2008, il est agent allemand infiltré en Macédoine et au Kosovo. Il bénéficie d’un interprète dont il tombe amoureux.

Son plus grand fait d’arme : il se trouve que le fameux interprète avec qui il entame une relation est un agent. Et il se trouve aussi que Anton Robert K. est marié et que sa femme n’apprécie pas trop cette relation adultéro-homosexuelle et le dénonce aux autorités. Ils le disent pourtant ça dans le Bureau des légendes, ON-NE-TOM-BEU-PA-A-MOU-REU bordel !

Ces agents de la DGSE qui se sont faits griller à cause d'une appli de running

Leur taf : agents de la DGSE.

Leur plus grand fait d’arme : utiliser une appli de fitness alors qu’ils étaient en mission en Irak. L’appli a dévoilé leur identité et leur localisation. C’est quand même con.

On rigole on rigole mais quand vous découvrirez qu’en fait je suis agent de la DGSE et que ma couverture c’est d’écrire des tops… Ah merde bah du coup jme suis grillée. Le truc con.

Source : Cracked, 20 minutes, Wikipédia, RTL