J’adore les chiens. J’adore vraiment les chiens. Mais il faut reconnaître que les chiens sont cons. Bien sûr, ils sont beaucoup plus intelligents que les chats, c’est évident compte tenu de leurs connexions neuronales, mais leurs comportement sociaux plus lisibles et mal maîtrisés font qu’on a parfois l’impression qu’ils sont des genres d’humains complètement cons. Toujours est-il que, dans la connerie, la race canine n’est pas logée à la même enseigne. Il y a de grandes disparités.

Du rapport à la nourriture

Le chien con : Quand il a faim, le chien con commence à aboyer et à essayer d’ouvrir ses croquettes directement pour se servir lui-même, jusqu’à ce que son maître s’accorde à lui donner ce qu’il souhaite. Dès lors, il jappe joyeusement en attendant que les croquettes tombent dans son écuelle.

Le chien très con : Quand il a faim le chien très con aboie à tout rompre. Il se rend directement dans la cuisine où il essaie de se faire l’intégralité de la poubelle en renversant tout par terre. Une fois son maître alerté de la situation et en position de lui donner ses croquettes tant désirées, le chien très con continue à aboyer et à faire le chien très con tout en sautillant pour attraper les croquettes au vol avant même qu’elles n’aient gagné l’écuelle. Ensuite, il renverse l’écuelle par terre et en fout partout et ne mange pas, finalement.

Du rapport à l'excrément

Le chien con : Dans la rue, le chien con n’aime rien tant que de sentir les cacas des autres chiens pour décider de l’endroit où il va lui-même poser sa pêche. Quand son propriétaire tente de l’en dissuader, il tire un peu sur la laisse, mais ça s’arrête là. Ensuite, il choisit un endroit bien peinard pour chier et tout le monde est content.

Le chien très con : Lorsqu’il aperçoit une déjection canine, le chien très con n’a d’autre idée que de la manger, parce que le chien très con pense que c’est cool, de manger de la merde. Il tire comme un malade sur sa laisse de manière à pouvoir se pourlécher de tout et s’empresse, par la suite, d’aller essayer de lécher son maître pour le dégoûter un maximum. Ensuite, le chien très con prend grand soin de ne surtout pas chier pendant sa promenade, préférant se réserver ce petit plaisir pour le canapé du salon, plus tard.

Du rapport à l'altérité canine

Le chien con : Quand il aperçoit un autre chien, le chien con est très très curieux. Il tire sur la laisse, souhaite absolument faire la rencontre de son homologue et s’empresse d’aller le saluer. A l’occasion, il lui sent le cul ; parfois, les relations ne sont pas cordiales et quelques aboiements peuvent survenir.

Le chien très con : A la vue d’un homologue canin, le chien très con se met immédiatement à grogner de toutes ses forces, quelle que soit la race de l’autre. Il peut ainsi, malgré ses 5 kilos tout mouillés, décider d’agresser un Rottweiler et ne pas se démonter une fois le Rottweiler en position d’attaque. Le chien très con ne fait aucun cas du malaise de son maître, obligé, cependant, de parlementer avec un propriétaire de chien aussi agressif envers lui que l’est son chien envers le sien.

Du rapport à l'altérité humaine

Le chien con : Le chien con n’a pas le contact facile avec les humains. Quand un invité se présente, il n’hésite pas à aboyer pour prévenir son propriétaire qu’un intrus a pénétré dans la maison. Toutefois, dans la rue, il ne considère pas la présence d’autres humains comme un problème et, chez lui, une fois l’inconnu accueilli chaleureusement par son maître, le chien se calme et se montre très gentil.

Le chien très con : La caractéristique principale du chien très con est de ne jamais changer de position. Une fois qu’on a sonné à la porte et qu’il a donc dans son petit cerveau décidé qu’un intrus s’apprêtait à entrer, il ne reverra pas son jugement dans un sens ou dans un autre, et ce même si l’intrus en question est un copain invité par son maître. Tout au long de la présence de l’ami sur son territoire, le chien très con se fera donc un plaisir de lui aboyer dessus en se montrant extrêmement agressif, de façon à créer une véritable ambiance de fête.

Du rapport au jeu

Le chien con : Le chien con aime jouer. Quand on lui lance un bâton, il le rapporte et ne veut pas le lâcher. Quand on joue avec une balle, il court après et veut lui aussi participer. Quand on fait semblant de lui lancer un truc, il se retourne à toute vitesse avant de se rendre compte qu’on s’est foutu de sa gueule. Mais, bonne pâte, il ne le prend pas mal.

Le chien très con : Le chien très con aussi aime jouer. Mais chez lui, le jeu est indissociable de l’agressivité absolue. Si on lui envoie un ballon ou un bâton, il s’empressera d’aller le chercher, mais refusera ABSOLUMENT de le laisser à son maître quand il souhaitera le récupérer, et ce quitte à le mordre jusqu’au sang. En revanche, si le maître, ne souhaitant pas perdre l’usage de sa main, décide d’abandonner le jeu, il se mettra à aboyer non stop jusqu’à ce que celui-ci consente à envoyer autre chose.

Du rapport à la promenade

Le chien con : Le chien con est heureux quand on lui propose de sortir. Qu’il reconnaisse la phrase : « tu veux sortir ? » ou qu’il lise les signaux faibles (le maître se saisit de la laisse, il met son manteau), il jappera joyeusement et accompagnera son maître, le précédant, même, dans l’escalier, à la découverte du monde. Il tirera sur la laisse et sera absolument insupportable, mais de manière joyeuse, se retournant toutes les 5 secondes pour savoir si le maître suit bien.

Le chien très con : Le chien très con demande à sortir. Il aboie non stop sans que l’on sache s’il a faim, envie de jouer, ou envie de sortir, jusqu’à ce que son maître décide de se lever, et ce même s’il est six heures du matin, pour le sortir. Ensuite, le chien très con sera tellement excité à l’idée de sortir qu’il sautillera partout ; le maître aura besoin d’au moins 5 minutes pour réussir à lui mettre sa laisse. Une fois la porte ouverte, le chien très con s’élancera à toute berzingue dans les escaliers, manquant faire tomber le maître pas très réveillé et générant bien souvent des oublis de clés. Une fois dehors, le chien très con tirera en PERMANENCE sur la laisse de façon à déboîter l’épaule de son maître et, à l’heure de rentrer, il freinera des 4 fers et se fera traîner en bobsleigh.

Du rapport à la solitude

Le chien con : Le chien con n’aime être seul. Il a peur d’être abandonné. Toutefois, le chien con est à même de se faire une raison au bout de quelques mois passés seul pendant que son maître part travailler. Si le maître est rentré hier, c’est qu’il rentrera demain ! Seul, le chien con dort la plupart du temps en rêvant aux bons moments qu’il va passer avec son maître quand celui-ci rentrera.

Le chien très con : Le chien très con a tellement peur d’être abandonné qu’il ne réussira jamais à se faire à l’idée que son maître puisse s’absenter, sans lui. Il passera donc l’intégralité de sa journée de solitude à aboyer non stop, et ce jusqu’au retour de son maître, lequel aura le plaisir de retrouver dans sa boîte aux lettres moult mots d’insultes de ses voisins entre autres menaces d’appeler la SPA.

Du rapport aux caresses

Le chien con : On ne peut pas dire que le chien con soit très indépendant, non. Le chien con sollicite souvent son maître pour obtenir des caresses et des bisous, se renverse sur le dos et est heureux qu’on s’occupe de lui. Il pourra à l’occasion mettre ses pattes sur les genoux de son maître pour solliciter son attention. Le maître sera heureux de pouvoir le satisfaire.

Le chien très con : Au contraire de son homologue con, le chien très con considère que les caresses qui lui sont accordées lui sont dues. Il est donc prêt à tout pour obtenir un peu d’attention de son maître : lui mordre la main, le lécher sur la figure pendant qu’il dort, monter sur son lit alors même qu’on le lui a interdit, ou pisser par terre pour signifier son mécontentement. Une fois exaucé, le chien très con s’endormira couvert d’attentions mais se réveillera immédiatement quand le maître esquissera l’embryon d’un début d’arrêt de caresses.

Du rapport à l'environnement immédiat

Le chien con : Le chien con se laisse parfois dominer par ses émotions. Il peut, à l’occasion, et sous le coup d’une vive excitation, courir à toute vitesse dans l’appartement et renverser quelques trucs. Mais il se calme aussitôt et cela se produit tout de même rarement.

Le chien très con : Le chien très con, lui, n’en a rien à foutre des réalités tangibles du réel et de l’espace. Son but est d’obtenir en permanence la preuve que son maître ne vit que pour lui. S’il n’obtient pas ce qu’il veut, il fera donc tout tomber plus ou moins volontairement, se mettra à mordre les coussins du canapé à 1500 balles et cherchera toujours à se hisser en hauteur pour s’assurer que les objets qu’il renverse sont bel et bien cassés.

Du rapport aux hurlements de craquage

Le chien con : Le chien con est sensible à l’humeur de son maître. Quand il se fait HURLER dessus par un maître excédé, le chien con baisse la tête, se sent coupable et mobilise l’intégralité de ses maigres neurones pour essayer de comprendre ce qu’il a fait de mal. Son attitude tristoune et mélancolique lui vaut d’être rapidement pardonné.

Le chien très con : Quand on lui hurle dessus, le chien très con décide de jouer à c’est qui qui domine. Il se met à aboyer encore plus fort et jusqu’à ce que le niveau sonore soit tel que le maître décide de laisser tomber l’engueulade dans la mesure où il a une migraine ophtalmique terrible. Ensuite, le maître s’isole et hésite à se pendre. Le chien aboie devant la porte parce qu’il est seul.

Ne faites pas les cons, testez le QI de votre chien avant de l’acheter.