Tout le monde n’a pas forcément entendu parler de ce phénomène très mystérieux qu’est le déni de grossesse. Pourtant pas si rare, le sujet reste malheureusement tabou et incompris, souvent mal perçu et bourré de clichés. Même si la parole commence à se libérer sur ce sujet, il y a deux trois détails à éclaircir.

C’est un mécanisme de défense psychique

Une femme qui fait un déni de grossesse n’est pas au courant qu’elle est enceinte. Aussi surprenant que cela puisse l’être, la femme en déni n’a aucune conscience du foetus qu’elle porte, son corps bloquant tous les symptômes qu’une femme enceinte pourrait avoir.

Ce n’est pas si rare que ça

Entre 800 et 2000 femmes sont concernées chaque année en France, ce qui n’est pas rien.

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Il y a plusieurs formes de déni

Il y a le déni partiel, et le déni total. Pour le déni partiel, la femme enceinte apprend sa grossesse et se rend compte avant l’accouchement qu’elle est enceinte, lors d’une consultation médicale de routine par exemple. Pour le déni total, elle apprend qu’elle est enceinte au moment d’accoucher, pas avant.

Les femmes concernées peuvent continuer à avoir leurs règles

Et ne pas ressentir de symptômes liés à la grossesse, comme les seins douloureux, les nausées, ou même la prise de poids. Le corps refuse et bloque l’idée de la grossesse, et le cerveau n’enregistre pas les infos.

La grossesse ne se voit pas

Les femmes en déni n’ont pas le ventre qui s’arrondit, le foetus se développant à la verticale dans le ventre, pour ne pas prendre de place. La prise de poids est légère et peut être expliquée par un régime alimentaire un peu plus riche, mais rien ne laisse présager qu’un enfant se développe.

Toutes les femmes peuvent être concernées

Peu importe leur âge, leur milieu sociale, le nombre d’enfants déjà présents au foyer, toutes les femmes peuvent être concernées. Des études ont prouvé que les femmes ayant été élevées dans des familles peu communicatives et peu aimantes ont plus de risques d’être touchées par ce phénomène, tout comme celles qui peuvent avoir vécu des épisodes de vie particulièrement traumatisants.

Après l’accouchement, le déni peut continuer

Surtout lors d’un déni total de grossesse, la femme peut continuer à être dans le rejet de son bébé après l’avoir mis au monde. Dans de rares cas, cela débouche aussi malheureusement sur des infanticides. Mais la plupart du temps, le lien mère-enfant se créé rapidement.

Ce n’est pas une « grossesse cachée »

Ce sont deux choses totalement différentes. Pour une grossesse cachée, la femme est au courant de son état mais décide de le dissimuler au monde. Pour un déni, la femme n’a aucune conscience de la vie qui se développe en elle, car son cerveau refuse de l’admettre.

Le bébé se développe quand même correctement

Ce n’est pas parce que la grossesse ne se voit pas que l’enfant n’a pas la place d’évoluer dans le corps de sa mère. Le corps et le cerveau humain sont étranges mais bien faits, et l’enfant in utero se développera normalement, même si la mère n’a pas conscience de son existence.

Une fois la femme consciente de sa grossesse, le corps s’adapte

De nombreuses femmes témoignent du fait que, lorsqu’elle ont appris leur grossesse au bout de plusieurs mois de gestation, le corps s’est adapté pratiquement immédiatement. Le ventre s’arrondit, les seins gonflent, tout reprend sa place, normalement et rapidement.

Quoi qu’il en soit, le déni de grossesse ne devrait plus être un sujet tabou.