C’est pas tous les jours fastoche d’être un scientifique génial. On découvre des trucs et, vu qu’on est les premiers à les découvrir, on s’en prend plein la gueule par les autres qui disent qu’on raconte des cracks alors qu’en fait on a raison. Puis après on est réhabilité des années plus tard, mais on est mort alors ça compte plus.

Que la Terre est ronde

Bon. On a beau attribuer la découverte de la rotondité de la Terre au triptyque Copernic, Kepler et Galilée, en fait l’idée est bien plus ancienne. Dès l’Antiquité, certains penseurs marginaux considéraient la Terre comme ronde. Mais dans l’Europe chrétienne de la Renaissance, c’était pas évident évident à défendre. Et avant non plus, d’ailleurs : même si Aristote avait à peu près déjà démontré la rotondité de la Terre, dès le III° siècle Lactance s’est basé sur la Bible pour affirmer qu’elle était plate. En réalité, les deux théories, celle de la Terre plate et celle de la Terre ronde, ont coexisté pendant des années, mais l’obscurantisme chrétien empêchait à la communauté scientifique d’admettre tout à fait l’idée d’une Terre sphérique. Et c’est Newton qui a finalement prouvé l’idée d’une Terre plus ou moins sphérique et aplatie aux pôles.

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Que la Terre tourne autour du soleil

En 1543, Copernic le démontre. Et il s’en prend plein la gueule, mais après sa mort. Ses ouvrages sont interdits. L’héliocentrisme n’est en effet pas compatible avec l’idée d’une Terre située au centre de l’univers. Ce qui est marrant, c’est de penser qu’Aristarque de Samos avait déjà théorisé cette idée au III° siècle avant Jean-Claude, dans une indifférence générale.

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La théorie de l'évolution

Entre les évolutionnistes, rangés derrière Darwin après la publication, en 1859, de L’Origine des espèces, et les créationnistes, rien ne va plus. A la sortie de son bouquin, Darwin est d’abord vilipendé, mais réussit rapidement à mettre la communauté scientifique de son côté. La théorie de l’évolution devient le nouveau paradigme pour penser la vie. Mais les controverses nombreuses et les attaques dont il fait l’objet finiront par avoir raison de sa santé. Pauvre Charlie.

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Le Big-Bang

Entre 1922 et 1965, les différentes théories décrivant un univers en expansion ont du mal à se faire entendre dans le début public. D’autant que Friedmann, le premier à théoriser l’idée, s’oppose à Einstein, partisan d’un univers statique et non pas d’un univers dans lequel la matière s’étend et se densifie. Bref, outre la difficulté à penser le modèle et son caractère profondément contradictoire avec les théories religieuses, l’expansion de l’univers a eu du mal à faire son trou dans la communauté scientifique.

Crédits photo (Domaine Public) : Auteur inconnuUnknown author

Le courant alternatif

Quand Tesla invente le courant alternatif, il s’oppose à Edison, partisan du courant continu et qui décide de le virer plutôt que de tester son invention. Quand on voit le résultat aujourd’hui, on est tenu de reconnaître qu’Edison n’avait pas le nez creux.

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L'aplatissement de la Terre aux pôles

Ce sont les disciples de Newton qui théorisent cette idée les premiers. Ils rencontrent alors une vive opposition de la part des Cartésiens. Cette opposition se cristallise sur la question du coefficient d’aplatissement mais couvre bien d’autres champs scientifiques. Finalement, l’Académie des sciences finance des expéditions au Pérou et en Laponie pour régler la question. Et les Newtoniens s’imposent.

L'idée que la vie ne peut être engendrée que par la vie

On appelle ça la biogénèse. Mais figure-vous qu’avant, de nombreux scientifiques pensaient que la vie sortait du néant. Un type avait même affirmé qu’en plaçant deux grains de maïs dans un milieu fermé avec trois gouttes de sueur, on obtenait des souris. C’est finalement Pasteur qui régla la question. Mais cette idée contradictoire avec celle de la génération spontanée de la vie généra des polémiques pas possibles, notamment avec Pouchet, et qui durèrent plus de 20 ans entre 1850 et 1870.

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La dérive des continents

Quand Alfred Wegener théorise la tectonique des plaques, qu’il nomme la dérive des continents, il s’expose aux critiques hilares de toute la communauté scientifique. Ce n’est finalement que 50 ans plus tard, dans les années 60, que l’idée sera reprise et qu’on prouvera sa véracité.

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Que l'univers est infini

Ce qui est marrant, c’est que c’est un dominicain plutôt convaincu que l’univers est fini qui l’a découvert. Giordano Bruno, un Napolitain né en 1548, bosse sur les travaux de Copernic et découvre que l’univers est en fait infini. Il se fait accuser d’hérésie, se prend les foudres de l’Inquisition et fuit. Il traverse l’Europe, se fait excommunier, rejoint Londres où tout le monde se fout de lui, alors qu’il a raison d’affirmer qu’il existe « une infinité de terres, une infinité de soleils ». Pauvre Giordano.

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Tout ce qu'a fait ou dit Roger Bacon

Roger Bacon a été persécuté par l’église au XIII° siècle parce qu’il remettait en cause l’équilibre entre foi et raison. Bacon théorisait l’équité entre les peuples et critiquait les croisades. C’est lui qui a inspiré le positivisme d’Auguste Comte, inventé une foule de trucs, a été le premier à s’intéresser à l’histoire des peuples que l’on essayait de convertir de force. Un génie méconnu et l’un des seuls penseurs vraiment importants du Moyen-Âge. Par contre, le bacon, c’est pas lui qui l’a inventé.

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Il vaut parfois mieux avoir tort avec les autres quand on veut avoir la paix.