Depuis qu’une partie de la population américaine l’accuse d’avoir fait gagner Trump en raison des nombreux hoax que ses algorithmes ont propagé tout au long de la campagne, Facebook est dans la tourmente. Ses dirigeants ont déjà indiqué qu’ils luttaient contre ce fléau, mais l’automatisation de la tâche est super complexe. Alors qu’elle est super fastoche pour quiconque se donne deux secondes pour faire des vérifications. Un spécialiste des hoax explique très bien le phénomène qui est en train de se produire : autrefois, les gens partageaient des conneries, puis, une fois le démenti publié, ils passaient pour des imbéciles. Maintenant, les gens partagent des conneries et ne voient jamais le démenti.

Vérifier la source

Ca paraît débile, mais si l’article qui traîne émane d’un journal dont vous n’avez JAMAIS entendu parler, il y a de fortes chances pour que le journal en question n’en soit pas du tout un et que tout ce qu’on vous raconte est faux.

Ce contenu n'existe plus

"*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

Checker sur un site spécialisé

Il existe plusieurs sites qui répertorient tous les hoax qui traînent : Hoaxbuster et Hoaxkiller en font partie. Les équipes de ces sites décryptent uns à uns tous les articles complètement faux qui sont partagés par les gens sans vérification.

Regarder la provenance et la date des images grâce à la recherche inversée d'images de Google

Lors des attentats du 13 novembre 2015, la photo d’une scène de liesse dans les territoires palestiniens avait fait le buzz. Sauf qu’elle était bien antérieure aux attentats et faisait en réalité suite à un accord de cessez-le-feu. Une simple vérification via Google image permettait de s’en rendre compte, mais la plupart des gens ont simplement relayé la photo en se scandalisant d’un truc complètement faux.

S'intéresser à qui a partagé l'information

Ca paraît débile, mais si c’est votre pote journaliste qui partage un truc, il y a des chances pour que ce soit vrai et vérifié ; en revanche, si c’est votre vieille tante qui vote FN et n’est jamais sortie de chez elle, il y a moyen que ce soit n’importe quoi, cette information selon laquelle le pape lui-même soutien Donald Trump.

Chercher d'autres sources qui relaient l'information

Si vous lisez une information énorme, ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas le seul à la lire. Il y a donc de fortes chances pour que cette information apparaisse rapidement dans la presse nationale. Si 20 minutes après avoir appris que Marine le Pen était en réalité la sœur de François Hollande dans un article paru sur nimportequoi.com vous ne voyez pas l’information ressortir dans les grands médias, c’est que l’information n’en est pas une, d’ailleurs le nom de famille aurait permis de s’en rendre compte tout de suite.

Différencier les contenus auxquels on est abonné des contenus sponsorisés suggérés

Les hoax surviennent souvent en publication suggérée : vous cliquez sur un article apparaissant dans votre timeline car vous êtes abonné à l’émetteur qui le publie et, selon le contenu de la publication, Facebook vous suggère automatiquement des articles traitant du même sujet sans en vérifier la source. Dans ce cas, la source d’origine de l’article est indiquée en grisé sous le chapeau. Si cette source est douteuse, ne prenez pas la peine de lui filer du fric en cliquant sur le lien.

S'il est écrit qu'il faut partager, c'est probablement une connerie

« Partagez cette information 15 fois, et vous irez au ciel ». On dit ça aussi de l’abstinence, hein. Pourquoi une information demanderait-elle à être partagée, sauf par prosélytisme ? Or, l’information est censée être neutre (ce n’est pas toujours le cas, mais bon, c’est quand même le contrat au départ). Une information dont il est précisé qu’elle gagne à être partagée est donc louche.

S'abonner aux Décodeurs et à Désintox

Les Décodeurs du Monde et Désintox, de Libération, font un travail permanent de fact-checking, tant pour les informations relayées par les médias et les réseaux sociaux, que pour les discours politiques. Il est ainsi possible de savoir quand les hommes politiques mentent et de vérifier la plupart des informations émanant d’Internet.

Ce contenu n'existe plus

Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Vérifier l'orthographe du truc

Généralement, les conneries relayées sur les réseaux sociaux émanent de sources bébêtes pas toujours très familières des usages professionnels de la presse et de la langue française. Si vous lisez un tweet d’Alain Juppé formulé « Je veu détruir la France en la musulmanant », y’a moyen que ce soit n’importe quoi.

Réfléchir deux minutes

Plus c’est gros, mieux ça passe, d’accord ; mais quand même, est-ce que vous pensez vraiment que des personnalités publiques de premier plan, aussi connes soient-elles, pourraient faire des déclarations du genre « François Fillon est un reptilien » sans risquer de passer pour des connes ?

Et surtout, arrêter de partager des informations sans vérifier tout ça.