Dans de nombreux pays du monde, y compris en Europe, le délit de blasphème continue d’exister et d’être appliqué. Offensez une religion ou tournez la en dérision, et vous risquerez d’être condamné à des peines plus ou moins lourdes (mieux vaut ne pas faire ce genre de choses au Pakistan). Inutile de jeter de l’huile sur le feu, c’est vrai, mais il y a quand même des limites au ridicule.

La condamnation de Mahmoud Ahmed-Hamdi en Somalie

Ce professeur d’université a posé sur Twitter une question pas si bête : « Est-ce que prier Dieu constitue une stratégie viable pour faire face à la sécheresse qui s’annonce en Somalie ? »

Une question pas si bête mais qui n’a manifestement pas beaucoup plu aux autorités somaliennes, lesquelles, après une courte instruction, l’ont condamné à 2 ans et demi de prison pour blasphème. A croire qu’elles essaient de couvrir l’inefficacité manifeste de Dieu qui ne répond pas du tout quand on l’appelle.

Asia Bibi, quasi tuée pour un verre d'eau

En 2010, Asia Bibi a été condamnée à mort au Pakistan parce que, chrétienne, elle s’était légèrement vénère après avoir proposé un verre d’eau à ses voisines musulmanes qui avaient refusé d’y boire pour des raisons religieuses, avant de la dénoncer pour avoir insulté le prophète. Elle a finalement été relaxée en appel 8 ans plus tard.

Le Youtubeur russe qui aimait trop Pokémon Go

Rouslan Sokolovski, un YouTubeur russe spécialisé dans les jeux vidéo, a eu le malheur de jouer à Pokémon Go dans une cathédrale orthodoxe située dans la ville d’Iekaterinbourg, dans l’Oural. Saisie, la justice a tranché : 3 ans et demi de prison avec sursis pour « actions publiques exprimant un irrespect flagrant à l’égard de la société, dans le but de porter atteinte au sentiment religieux des croyants dans des lieux de culte ». La Russie a souvent recours à ce délit de blasphème pour faire passer en scred des condamnations politiques. Ça a notamment été le cas contre les Pussy Riot.

18 mois de prison parce que le haut-parleur faisait trop de bruit

Sur l’île de Sumatra, Meiliana, une jeune bouddhiste de 18 ans, s’est plainte du volume sonore des hauts-parleurs de la mosquée voisine. Choquées par cet élan manifestement blasphématoire, les autorités se sont empressées de la condamner à 18 mois de prison. On dirait une scène d’OSS 117.

Manfred van H., récidiviste de la provocation

En 1994, le performeur allemand Manfred van H voyait les autorités interdire la diffusion d’une comédie musicale de son cru dans laquelle on voyait des porcs crucifiés, une critique de la religion catholique. Il a également été condamné à du sursis après avoir distribué du papier-toilette fabriqué à base de pages arrachées au Coran dans les mosquées. Pas très malin, m’enfin.

Quand la Norvège interdisait La Vie de Brian

La Norvège dispose d’une loi contre le blasphème datant de 1930. La justice s’y est référée en 1980 pour interdire la diffusion du film des Monty Pythons, dont le contenu était jugé blasphématoire.

6 mois de TIG pour une paire de testicules sur un crucifix

Offenser les sentiments religieux d’un individu peut coûter cher en Pologne (jusqu’à deux ans de prison). Dorota Nieznalska, une artiste polonaise, en a fait les frais en 2002 : l’une de ses oeuvres représentait des testicules accrochés à un crucifix. Elle a été condamnée à 6 mois de travaux d’intérêt général – avant que, sous la pression de la communauté internationale, la sentence ne soit levée.

Gaffe à l'athéisme en Turquie

Pianiste virtuose, Fazil Say a écopé de 10 mois de prison avec sursis en première instance pour avoir exprimé coup sur coup sur Twitter son athéisme et s’être moqué du paradis tel que perçu par les textes musulmans canoniques. Heureusement, le pianiste a gagné en appel en 2012.

Quand on ne peut pas faire confiance à ses potes

Nadeem James, un chrétien du Punjab au Pakistan, a été condamné à mort en septembre 2017 après avoir été dénoncé par un de ses amis : il lui avait envoyé un poème apparemment critique de la religion musulmane sur Whatsapp. Ne jamais faire confiance à ses potes.

Le moine du siècle dernier à qui il ne fallait pas toucher

En 2012, un Grec de 27 ans a été arrêté par la police grecque car il avait eu l’outrecuidance de publier une photo de Paisos, un moine du XIX° siècle très respecté par la communauté orthodoxe avec, à la place de son visage, du pastitsio, un plat grec à base de pâtes et de boeuf, le tout pour faire un jeu de mots. Il risquait deux ans de prison, mais le verdict n’a pas été médiatisé.

Blablablasphème.