On pense bien souvent aux chatouilles comme à un moment de complicité et de rigolade idéal pour pécho ou pour faire rire son enfant (mais pas pour le pécho son enfant parce que ça en revanche, c’est interdit par la loi). Pourtant les chatouilles sont loin d’avoir été pour tout le monde une partie de plaisir et cette pratique aux apparences joyeuses a été plusieurs fois utilisée comme méthode de torture dans l’histoire. Guili-guili !

Le supplice de la chèvre

Torture mise en pratique sous la Rome antique mais qui a certainement été utilisée tout au long de l’histoire comme en témoigne cette scène extraite du film François 1er avec Fernandel (1937). La technique consistait à enduire les pieds du supplicié de sel et à les faire lécher par une chèvre. En soi, rien de bien fou, on se dit qu’on pourrait surmonter cette léchouille plutôt mignonne. Mais comme toujours dans les chatouilles, ce qui commence par un rire puéril peut vite devenir une torture suffocante sur la durée. Sauf si on n’est pas chatouilleux des pieds quoi…

Au XVe siècle, Vlad III l'Empaleur faisait couler un filet d'eau sur les pieds de ses victimes

Ce bon vieux Vlad connu pour ses pratiques assez underground de la torture a lui aussi trouvé très cool d’utiliser les sympathiques chatouilles pour ses méthodes de torture les plus cruelles. En l’occurrence, les chatouilles sauce Vlad consistaient à laisser simplement couler un filet d’eau (ne fonctionne pas si le robinet est ouvert à plein tube), si possible salée pour que ça ronge petit à petit les chairs (parce que sinon c’est pas drôle), sur la voûte plantaire des malheureux cobayes. Et bon, bah, y’a pas eu beaucoup de survivants pour en témoigner.

Durant la Chine impériale, sous la dynastie des Han, on pratiquait la torture de chatouille sur les nobles

Cette méthode de torture était en effet très pratique car elle ne laissait aucune trace visible sur les victimes qui s’évanouissaient de souffrance à force de se faire titiller les zones sensibles.

Les nazis (toujours fourrés dans les mauvais coups ceux-là) pratiquaient également la torture à la plume d'oie

Josef Kohout est un survivant du camp de Flossenbürg. Il raconte dans son ouvrage The Men With the Pink Triangle les différentes tortures mises en pratiques par les SS sur les prisonniers dans les camps… Les chatouilles en faisaient partie en guise de traitement spécifique pour les homosexuels. Simplement armés d’une plume d’oie qu’ils faisaient se balader sur la voûte plantaire, les jambes et les aisselles des victimes jusqu’à ce qu’elles hurlent de douleur.

Sous le Japon impérial, les autorités pouvaient infliger des chatouilles de torture

Les malheureux qui avaient commis alors des crimes devaient répondre de leurs actes en subissant une torture appelée « kusuguri-zeme » c’est à dire « chatouilles impitoyables ». On savait se marrer à l’époque.

Au début du XXe siècle, un médecin s'amusait à chatouiller ses patients impotents

Il faut aller fouiller dans une vieille archive du New-York Times pour retrouver ce fait divers ultra méga hyper chelou. Ça se passe à l’hôpital de Hudson River en 1903. Un patient est alors alité, impuissant, et se trouve à la mercie du terrible docteur Frank A. Sanders. Son kif à lui c’est d’attacher les pieds de sa malheureuse victime, et de lui chatouiller les orteils. Il aura fallu qu’un autre membre du personnel hospitalier surprenne la scène pour que le médecin aux pratiques douteuses se fasse renvoyer. Même si, peut-être, si ça se trouve, ça partait d’une bonne intention. Enfin bon, on le dira jamais assez : ON NE CHATOUILLE LES PIEDS DES GENS QUI SONT ATTACHÉS À LEUR LIT DANS UN HÔPITAL. Roh !

Dans les années 60, un commando de femmes de Mayotte utilise les chatouilles sur les politiques Comoriens en faveur de l'indépendance

On les appelle les « chatouilleuses » de Mayotte, figurez-vous ! Elles se sont fait connaître dans les années 60, 70 pour s’être battues en faveur du maintien de Mayotte dans la République française. Le commando mené par Zéna M’déré et Zaïna Meresse désignaient ses victimes, des dignitaires comoriens souhaitant l’indépendance de l’archipel, et commettaient des attaques de chatouilles organisées. Un combat qui prêtait à rire, jusqu’à ce que la chatouilleuse Zakia Madi se fasse buter en 1969…

Alors, on rigole moins maintenant ?

Sources : Archive du New-York Times 1903, Reddit, Wikipédia, Ça m’intéresse, Têtu, France TV Info